Une nouvelle loi adoptée au sein du parlement néo-zélandais prévoit de créer un congé payé en cas de fausse couche. C’est une très bonne nouvelle pour toutes les personnes qui traversent cette épreuve. Et elles sont nombreuses, puisque selon les estimations, entre 10 et 25% des grossesses se terminent par une fausse couche.
Jusqu’ici dans le pays, seules les personnes qui perdaient leur fœtus après la 20e semaine de grossesse (après le 5e mois de grossesse) pouvaient arrêter de travailler quelque temps tout en étant rémunérées.
Le premier pays à créer un congé payé en cas de fausse couche
Ginny Andersen, la députée à l’origine du projet de loi a expliqué au New York Times pourquoi c’est une avancée importante :
« Je pense que ça donnera aux femmes l’assurance nécessaire pour demander un congé si elles en ont besoin, plutôt que juste rester stoïque et continuer leur vie comme si de rien n’était, alors qu’elles savent qu’elles ont besoin de temps, physiquement et psychologiquement pour surmonter cette douleur. »
Selon elle, la Nouvelle-Zélande est le premier pays à mettre en place ce type de législation.
La mesure est pour l’instant limitée à trois jours de congés payés après une fausse couche
. Les personnes qui veulent en bénéficier n’ont pas besoin de passer par un médecin, il leur suffit de prévenir leur employeur. Même si certaines ne souhaiteront peut-être pas partager ce type de nouvelle avec leur boss, de crainte d’être mises au placard : « QUOI ?! Vous essayez d’avoir un enfant ?! Vous allez partir en congé mat’ alors ?! »
Un congé en cas de fausse couche : la situation en France
Vu de France, ce congé payé en cas de fausse couche ne paraît pas si incroyable. Les personnes qui traversent cette épreuve peuvent déjà demander à leur médecin un arrêt de travail qui ouvre droit à une indemnisation par l’Assurance maladie (avec toutefois des jours de carence dans certains cas).
Le père ou second parent, quant à lui, peut bénéficier d’une autorisation exceptionnelle d’absence pour événement familial. Le nombre de jours accordés dépend de l’employeur ou des conventions collectives.
Au-delà de 20 semaines de grossesse (22 semaines d’aménorrhée), le congé maternité est attribué dans sa totalité (ainsi que le congé paternité, sous conditions).
Lever le tabou autour des fausses couches avec un congé payé
La mesure votée par les parlementaires néo-zélandais est toutefois une bonne nouvelle localement, puisque leur système d’arrêt maladie est différent du nôtre où des arrêts de travail faits par un médecin, de plus ou moins longue durée, peuvent être indemnisés par l’Assurance maladie.
En Nouvelle-Zélande, les salariés ont le droit à 5 jours de congés payés pour maladie par an, à condition d’avoir au moins 6 mois d’ancienneté dans leur entreprise. S’ils ne les utilisent pas, ceux-ci sont reportés à l’année suivante. Pas besoin de justifier sa maladie en dessous de 3 jours consécutifs d’arrêt. Au-delà, il faut fournir un certificat médical. Et c’est toujours l’employeur qui indemnise le salarié pendant son absence.
Au-delà du cas néo-zélandais, cette mesure est un pas en avant en matière de reconnaissance des fausses couches et de la douleur qu’elles peuvent occasionner. En espérant qu’un jour, plus personne n’ait besoin d’aller travailler en ravalant ses larmes après avoir perdu le bébé qu’elle avait commencé à accueillir dans son corps et sa tête.
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Les Commentaires
Je trouve ça toujours étonnant de voir les médias diffuser des faits sans avoir vérifié ce qu'il en est