Avec la multiplication de cas de suicides dus au harcèlement scolaire, le ministre l’Éducation nationale Gabriel Attal, qui a promis un « électrochoc à tous les niveaux » notamment de la part des différents recteurs et académies.
Quitte à ce que les actes puissent être considérés comme démesurés, selon les rectorats ? Mardi 19 septembre, au collège Henri-Barbusse d’Alfortville (Val-de-Marne), un collégien qui a harcelé une lycéenne, a été interpellé par la police en classe.
La victime était la cible de harcèlement transphobe
L’affaire a débuté lorsque les parents d’une lycéenne de 15 ans ont été reçus par la proviseure de l’établissement, où la victime, une jeune adolescente transgenre, est scolarisée en classe de seconde.
Le père de l’élève a ensuite déposé une main courante au commissariat de la ville, affirmant que sa fille avait été visée par des messages à caractère transphobe, ainsi que des menaces de mort sur Instagram.
Avec l’aide de captures d’écrans, les policiers ont ainsi pu identifier l’auteur de ces messages, un adolescent de 14 ans, et l’ont interpellé alors qu’il était en classe. Il a ensuite été placé en garde à vue.
Selon le rectorat, l’interpellation est excessive
Même si l’auteur de ce harcèlement a pu être retrouvé, le rectorat de l’académie de Créteil s’interroge sur l’interpellation, la méthode employée étant jugée démesurée : « Nous échangeons avec les autorités concernées pour comprendre dans quelles conditions des policiers ont pu être amenés à intervenir dans un établissement scolaire pour procéder à l’interpellation d’un élève en classe » a écrit le rectorat dans un communiqué.
Une enquête pour violences ayant entraîné une incapacité de travail inférieure à huit jours et menaces de mort a été ouverte à l’encontre du lycéen, et le harcèlement en raison du genre ou de l’orientation sexuelle de la victime a été retenu comme circonstance aggravante.
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Le collégien, qui a reconnu les faits et exprimé des regrets, a été déféré devant un magistrat mardi 19 septembre. Il a été condamné à effectuer une « mesure éducative » a rapporté l’Agence France Presse, soit une « une activité au profit de la collectivité ».
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Les Commentaires
2) parce que c'est un enfant ? sans dire que ça excuse tout hein, mais c'est pas pour rien qu'il y a une justice des mineurs etc : on considère généralement, en tant que société, qu'on ne gère pas tout à fait les méfaits d'un enfant de la même manière qu'on gère ceux d'un adulte.
A vrai dire, les études sur la délinquance ont tendance à montrer que ce qui dissuade de passer à l'acte, ce n'est pas la sévérité de la peine encourue, c'est plutôt la certitude d'être pris et sanctionné (même pas très lourdement).
Et c'est bien là qu'est le problème, que des maz profs (coucou les collègues) ont bien pointé : beaucoup d'élèves harceleurs ne sont pas pris.
- Parfois les profs ne voient pas (on a de plus en plus d'élèves, de moins en moins de temps pour leur parler, pour parler d'eux entre collègues, pour passer voir le CPE, pour faire des points avec la vie scolaire, pour communiquer avec l'infirmière, sans parler des psy EN devenues pratiquement inexistantes...)
- Parfois les profs voient et préfèrent faire l'autruche, il faut le reconnaître, même si j'ai l'impression que c'est de moins en moins le cas dans la mesure où on est quand même de + en + sensibilisés (et comme le disait une de mes VDD, on n'a pas grand intérêt à fermer les yeux, une atmosphère de classe merdique on peut la sentir et la subir même si on n'identifie pas forcément les coupables ni les victimes)
- Parfois les profs font bien leur taf mais les relais ne suivent pas.
J'ai eu personnellement le cas il y a quelques années : une équipe de profs qui n'a surtout pas voulu fermer les yeux sur du harcèlement en groupe, répété, qui est parfois allé assez loin. La direction n'a pratiquement rien fait, en refusant par exemple de convoquer un conseil de discipline pour des faits pourtant graves (relevant de l'agression sexuelle pour certains).
Parfois c'est aussi au niveau des parents que ça merde. Par exemple, j'avoue avoir du mal à comprendre une mère de victime qui croyait les faits qu'on signalait mais n'était pas très empressée de venir rencontrer la prof principale, la CPE... Je ne suis pas dans cette famille, je ne veux pas juger cette mère, mais disons que - la direction étant défaillante - je me disais qu'on aurait peut-être pu faire quelque chose si on avait pu faire comprendre à la mère l'urgence de la situation.
Et bien sûr il y a aussi les parents des harceleurs, qui parfois les protègent, quitte à devenir procéduriers (prendre un avocat pour un oui pour un non) ou à être dans l'inversion accusatoire (souvenir ému d'un père de harceleur qui accusait l'équipe enseignante de harceler son fils alors qu'on avait justement essayé la diplomatie en premier lieu...).