Marre des actualités pourries ? Venez donc faire un tour à La Rochelle, en Charente-Maritime, ça met du baume au cœur. Dans la cour de récré de trois écoles, le conseil municipal de la ville a installé des « bancs de l’amitié », et les élèves peuvent s’y assoir lorsqu’ils se sentent tristes, esseulés ou harcelés.
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Le « banc de l’amitié » pour reprendre confiance
Pas facile d’être un enfant parfois. Entre les émotions qui fusent, les disputes entre copains, les problèmes à la maison, la pression scolaire ou le harcèlement qui peut débuter de plus en plus tôt, ça peut faire beaucoup.
Si le gouvernement tente de proposer des solutions, parfois risibles, pour lutter contre le harcèlement scolaire, cette initiative d’un « banc de l’amitié » est si chouette qu’elle devrait être étendue à toutes les cours d’école primaire, et même du collège. Le concept ? C’est Keyla, élève de CM1 qui a participé à la mise en place du banc, qui l’explique au micro de France Info :
Le but est qu’un élève de l’école vienne voir celui qui s’assoit et lui dise : ‘je peux jouer avec toi’. C’est comme un banc magique !
Pour Nasser Aber, professeur des écoles, c’est aussi un bon moyen de vérifier que ses élèves vont bien :
Cela nous permet de voir si ce sont toujours les mêmes élèves qui vont sur le banc de l’amitié.
Vérifier si les élèves sont souvent sur le banc peut aussi être un indice de l’état d’esprit dans lequel se trouvent des élèves en difficulté, qui n’arrivent pas forcément à exprimer leur mal-être.
Car, comme le souligne Karine Maissant, directrice de l’école, « c’est moins un problème dans les écoles élémentaires que dans les collèges, mais on peut quand même faire face à des situations de harcèlement. La plus grande difficulté est qu’elle ne soit pas exprimée par l’enfant qui se sent harcelé ».
Prendre soin les uns des autres et s’entraider en cas de coups durs, des chouettes principes qui devraient être inculqués dès le plus jeune âge. Espérons que cette initiative soit développée et mise en place dans toutes les écoles de France.
Les Commentaires
Non seulement j'ai 150 élèves, mais en plus je ne les vois qu'une partie de la journée. Si je vois un comportement désagréable, une insulte, une moquerie, évidemment je vais le reprendre mais comment savoir si c'est une fois ou si c'est comme ça toute la journée ? Quand c'est grave, des sanctions sont prises, les collègues peuvent alors être au courant (et encore ça dépend de la communication dans l'établissement), mais souvent le harcèlement c'est une accumulation de faits qui isolément paraissent assez anodins.
Et même quand on détecte le harcèlement, c'est difficile de prendre des mesures efficaces... Virer les harceleurs, ça paraît simple mais pour les envoyer où ? Et comment établir avec certitude qui est harceleur ? Parfois on soupçonne très fortement un harcèlement mais la victime ne veut rien dire, parfois un même élève est harceleur et harcelé, parfois deux élèves s'accusent mutuellement de harcèlement...
Bref il y a plein de choses à améliorer notamment dans l'écoute des victimes et dans la prévention, mais j'ai parfois l'impression de lire des solutions toutes faites, comme c'est souvent le cas quand on parle de l'école. Les profs ne sont pas des monstres dépourvus d'empathie qui s'amusent de voir leurs élèves se faire harceler, ils sont simplement démunis face à ce problème parmi tant d'autres (élèves qui subissent des violences familiales, qui vivent dans la pauvreté, qui ne parlent pas français, qui ont des problèmes médicaux lourds,etc.) pour lequel ils n'ont ni formation, ni temps pour les gérer. Personne ne nous entend quand on dénonce les suppressions de moyens et de personnel de vie scolaire, d'infirmières, de psychologues scolaires, à un moment il ne faut pas trop s'étonner du résultat non plus.