OK, je te l’accorde, ce titre est un peu mégalo. Et mon problème de nombril qui ressort te paraîtra peut-être un peu superficiel ou anecdotique… Mais laisse-moi quand même t’expliquer pourquoi ma relation avec mon nombril est compliquée.
Mon nombril et moi : naissance d’un complexe
Mon complexe de nombril remonte au début de l’adolescence. Alors que la plupart de mes copines du collège avaient des ventres plats et des nombrils en creux, moi je me traînais encore un petit bidon rond et un nombril qui voulait découvrir le monde en mode périscope.
Pendant longtemps, je m’en fichais complètement et je n’avais même pas conscience de cette différence, jusqu’à une après-midi de juin où Alphonse de 5èmeB qui vivait dans la même résidence que ma copine Cunégonde (prénoms fictifs), me fit remarquer au bord de la piscine que j’avais, je cite, « un nombril de bébé ».
J’ai ensuite refusé de porter un deux-pièces pendant tout l’été, malgré les mots de consolation de mon entourage qui m’assurait que mon nombril était « très mignon ». Je ne voulais pas être mignonne, je voulais être une adulte.
À cause de la moquerie d’Alphonse, mon cerveau avait commencé à faire l’association « nombril qui ressort = ventre d’enfant, vraie femme = nombril en creux ». Je me suis mise à trouver mon ventre moche, avec cet appendice qui ressortait toujours d’un centimètre, même quand j’essayais de contracter mes abdos.
Et puis, en grandissant, mon nombril est peu à peu rentré dans son trou, et j’ai recommencé à porter des deux pièces, fière d’avoir un ventre de femme (et des seins, mais c’est une autre histoire).
Mon nombril pendant la grossesse
J’avais le sentiment de m’être complètement débarrassée de mon complexe de nombril et je me suis concentrée sur d’autres problèmes plus urgents, du style : « comment draguer des mecs quand on a encore un appareil dentaire en Terminale ? ». (Oui, j’ai pas mal morflé à l’adolescence).
Et puis cet été, je suis tombée enceinte. Enfin, mon nombril tenait sa revanche et allait pouvoir revenir sur le devant de la scène.
Les premiers mois, il ne s’est pas passé grand chose. Mon ventre a juste commencé à s’arrondir pour mon plus grand bonheur, puisque cela rendait un peu plus concret cet état de grossesse, jusqu’ici vécu de façon très théorique.
Au quatrième mois, j’ai commencé à me rendre compte que mon nombril était de moins en moins profond. Eh oui, logique, la peau de mon ventre s’étirait, donc mon nombril retournait vers la lumière et adoptait des formes étranges.
Selon la position du fœtus dans mon utérus, la quantité de fromage que j’ai ingurgitée et peut-être d’autres facteurs que je ne connais pas du type position des étoiles dans le ciel, mon nombril s’est mis à ressembler tantôt à une tranche de saucisse, tantôt à une maison de Hobbits semi-enterrée.
Quand j’ai constaté ce changement, j’ai d’abord eu des sueurs froides devant cette réminiscence des années collège. Je me suis surprise à appuyer sur mon nombril pour le faire rentrer (spoiler : ça ne marche pas) et à tenter de contracter les abdos devant le miroir (échec total, ils ont l’air d’avoir pris un congé sabbatique pendant ma grossesse).
Se réconcilier avec son nombril et son ventre de mère
En ce moment, mon nombril est de retour à son état pré-adolescence et on peut même le voir dépasser à travers mes tee-shirts. Mais cette petite excroissance vient couronner un ventre de femme enceinte de six mois, alors personne ne peut penser que j’ai un nombril de bébé (dans les dents Alphonse !).
Je commence même à éprouver un peu d’attachement pour cette partie de mon corps, rebaptisée Bob. Je la trouve… mignonne, mais je ne me sens pas moins femme adulte pour autant.
Peut-être que la grossesse va me permettre de débarrasser mon cerveau de cette association débile « nombril qui ressort = ventre de bébé ».
En tout cas, j’imagine que j’aurais sûrement d’autres urgences après l’accouchement que de vérifier jour après jour que mon nombril retourne bien dans son trou, genre m’occuper d’un enfant (celui-là même qui est présentement en train de donner des petits coups dans ledit nombril).
Je me demande quand même un peu comment je vais vivre avec mon nouveau corps de mère, et surtout avec mon ventre post-accouchement (plus mou ? Avec des vergetures ? Une cicatrice ?).
En tout cas, je me suis fait une promesse : me laisser du temps et faire preuve de bienveillance envers mon futur corps, parce que ce qu’il est en train de réaliser est tout bonnement incroyable. Et quand je pense au cordon ombilical qui me permet de nourrir en direct l’habitant de mon ventre, je porte un regard différent et attendri sur mon propre nombril.
Et toi, tu as le nombril qui ressort ? Ou un autre complexe bizarre ? Quel regard portes-tu sur ton corps une fois devenue mère ? Viens tout me raconter dans les commentaires…
Écoutez l’Apéro des Daronnes, l’émission de Madmoizelle qui veut faire tomber les tabous autour de la parentalité.
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