Le 22 octobre 2020, le Tribunal constitutionnel polonais a jugé que la loi sur l’avortement était inconstitutionnelle, rendant l’accès à l’IVG pratiquement impossible. Cette décision a été passée par le parti politique au pouvoir dans le pays : PiS.
L’avortement pour cause de « malformation grave et irréversible du fœtus ou de maladie incurable qui menace la vie du fœtus » a été rendu inconstitutionnel, ce qui va presque jusqu’à interdire la pratique car il s’agissait d’un des derniers motifs légaux pour avoir recours l’IVG en Pologne. Cela entraîne beaucoup de risques, et de dangereuses procédures clandestines.
Lors du vote de cette décision, le site du Planning familial publiait un article disant que :
« Cette décision augmentera inutilement les souffrances des femmes déjà confrontées à des situations très difficiles. Ce traitement inhumain et dégradant a été décrit par la Cour européenne des droits de l’homme comme équivalant à une torture pour les femmes concernées. »
Un an après cette décision, Amnesty International publie un article tirant un bilan très négatif.
Une décision qui ne peut pas durer
« Les autorités polonaises doivent mettre un terme aux efforts visant à saper les droits reproductifs et à affaiblir les protections des femmes contre la violence. Elles doivent également s’engager à protéger les défenseurs des droits des femmes et les militants qui font l’objet de menaces et d’attaques continues depuis la décision d’octobre 2020. »
Plusieurs associations telles qu’Abortion without borders ou Federa ont déclaré avoir été bien plus contactées par des femmes de Pologne nécessitant une aide pour avoir accès à l’avortement. Abortion without borders a indiqué que 17.000 femmes les ont sollicités en ce sens.
Pour contrer les décisions du gouvernement, un projet de loi d’initiative civique est en cours. Il s’intitule « Avortement légal sans compromis » et autoriserait l’avortement sans restriction jusqu’à la douzième semaine de grossesse. Il autoriserait également l’IVG après ce délai en cas de risque pour la santé mentale ou physique de la personne enceinte, de grossesse non viable ou de grossesse résultant d’un viol ou d’un inceste.
Amnesty International explique que :
« Les faits démontrent constamment que les lois qui restreignent ou criminalisent l’avortement ne l’éliminent pas, mais poussent plutôt les gens à chercher à avorter par des moyens qui peuvent mettre en danger leur santé mentale et physique et diminuer leur autonomie et leur dignité. »
Les femmes de Pologne ne sont pas encore libérées de cette décision qui entraîne également des conflits entre le pays et l’Union européenne. Amnesty International alerte sur l’urgence et le besoin de faire évoluer les choses rapidement pour la sécurité des femmes de Pologne.
À lire aussi : Comment défendre le droit à l’IVG en France ? (Eh non, la lutte n’est pas terminée)
Crédit photo : chaîne Youtube franceinfo
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