Cet article a été écrit dans le cadre d’un partenariat commercial avec l’UCPA. Conformément à notre Manifeste, on y a écrit ce qu’on voulait.
Le temps des confessions est venu. Il y a encore deux semaines, quand on me disait « trail », mon esprit associait les images suivantes :
- Kilian Jornet, le maître incontesté de la discipline, sorte de Spider-Man mixé avec un extra-terrestre.
- Un vieux monsieur tout sec qui trotte dans un short très court et un marcel très échancré (pourquoi pas)
- Des fous furieux complètement masochistes, qui prennent du plaisir à ne pas manger, ne pas dormir pendant plusieurs jours d’affilée, pour finir complètement cassés trois jours plus tard.
Il faut dire que la définition du trail dans le Larousse est très sobre :
« Course à pied de longue distance sur un chemin ou un sentier accidenté. »
Ok merci.
J’étais très peu avancée avec cette définition. Ce serait donc de la course à pieds, mais qui se pratique sur des chemins très peu adaptés à la course : pas droits, pas plats, pas sereins pour les chevilles et les genoux. Mais pourquoi ?! Et faut-il un costume d’Iron Man pour se lancer dans le trail ?
Le fait que l’UCPA propose des stages de trail pour débutant avait attisé ma curiosité : il y a donc une façon de « débuter » dans la discipline, on ne commence pas direct par l’équivalent d’une étape du Tour de France ? Bien.
Curieuse d’en apprendre plus sur le trail, tout en étant encore trop fébrile pour m’y essayer directement, j’ai choisi d’aller passer mes vacances au centre UCPA d’Argentière, réputé pour ses stages de trail.
J’y vais pour faire de la randonnée, mais je laisserai traîner mes oreilles, pour rencontrer des coureurs de trail, chercher à en apprendre davantage sur le sujet.
Ma couverture de vacancière innocente et fortuite fut de courte durée. Premier jour de randonnée itinérante autour des Aiguilles Rouges, et mon moniteur me demande ce que je fais dans la vie, histoire de faire connaissance avec les membres de son groupe.
« madmoiZelle.com ? Ah mais je connais ! Vous êtes sur l’opération #TrailXpérience ? Moi aussi, côté UCPA !»
DAMN IT I’VE BEEN MADE
Ainsi démasquée, je me suis résignée à poser toutes mes questions à visage découvert.
Le trail, un sport de bourrin pour les mecs méga-musclés un peu frappés ?
Je ne suis pas sûre de savoir où j’avais pu accumuler autant de clichés sur le trail. Peut-être à force de regarder des émissions de télé-réalité de l’extrême, de type Ninja Warrior et Ultimate Beastmaster (conseillé par Fab).
Peut-être aussi par projection biaisée. Je m’explique : si je galère à grimper 600 mètres de dénivelé, au point d’y laisser mes mollets et un poumon, c’est donc que tenter la même au pas de course relève du masochisme. Non ?
Non ! C’est juste que je ne suis ni entraînée, ni équipée pour l’exercice ! Forcément, on n’avance pas au même rythme lorsqu’on a 8-10kg sur le dos et des chaussures de randonnée, que lorsqu’on évolue avec le strict minimum, d’autres appuis, et surtout, une autre approche de la montagne.
C’est sûr
Le trail, une approche de la montagne différente
J’ai profité de mes randonnées guidées par Camille, lui-même coureur et moniteur de trail, pour mieux comprendre la philosophie de cette discipline.
Il m’explique qu’une nouvelle approche de la montagne est en plein développement, une tendance au « fast and light ». Littéralement : vite et léger, c’est-à-dire s’engager sur les chemins de randonnée avec moins d’affaires au dos, à un rythme beaucoup plus soutenu.
Première erreur de ma part : voir le trail comme une forme de précipitation. Pourquoi courir quand on peut lever le nez et profiter du paysage ? Déjà, même quand on marche, on ne baille pas aux corneilles, on regarde toujours où on met les pieds. Ensuite, l’approche « fast and light » n’implique pas de passer à travers la montagne sans y prêter attention… loin de là !
C’est ainsi que mon regard a changé sur tous les traileurs et les traileuses que j’ai pu croiser. La pensée « mais qui sont ces fous » a été remplacée par une pointe d’envie : moi aussi, je voudrais pouvoir filer à travers les flancs de la montagne, survoler les sentiers, le dos droit et le pas léger.
« Fast and light ». Ça me parle.
Le trail, un sport d’agilité et de précision ?!
En acceptant de participer au défi #TrailXpérience, je me voyais déjà rejoindre un club de CrossFit à la rentrée. Il va falloir s’y faire, il faut que je développe du muscle plus vite qu’un boeuf pour espérer survivre aux épreuves qui m’attendent. Du muscle, du muscle, du muscle et de la puissance, c’est ce qu’il me faut, non ?
Alors. Non. Nope nope nope.
Après enquête sur place, et observation très rigoureuse des traileurs et traileuses qui ont croisé mon chemin, je peux en témoigner : ils ont du muscle c’est un fait, mais ils ne sont pas prêts de détrôner
Monsieur Propre sur les bidons de produit lavant.
Le muscle a plutôt l’air d’être une conséquence qu’un pré-requis. (Je n’ai donc pas besoin, dans l’immédiat, d’aller soulever des pneus dans un hangar à 5h du matin. J’en suis ravie).
Mes conversations avec Camille m’ont amenée à comprendre que loin du « sport de bourrin masochiste » que j’imaginais, le trail est davantage un sport d’agilité et de précision. Où et comment prendre ses appuis, c’est ça la clé.
Voilà un mystère de levé. La raison pour laquelle des audacieux s’attaquent à la montagne avec de modestes chaussures de running, c’est qu’ils développent une confiance solide dans les appuis qu’ils prennent.
Pour ma part, j’en suis encore à resserrer les lacets de mes chaussures de randonnée, hautes jusqu’aux chevilles. J’ai compté au moins 4 entorses évitées en 10 jours, par la bénédiction de ces godasses. C’est dire si je suis désormais admirative des aventurièr•es que je croise en baskets dans les pierriers !
Comment j’imaginais un coureur de trail avant
Comment je l’imagine maintenant
Le trail n’est pas celui que je croyais
J’ai abordé le défi #TrailXpérience comme une plongée dans l’inconnu, et c’était assez pour attiser ma curiosité. Deux semaines au centre UCPA réputé pour ses stages de trail ont radicalement changé ma perspective de cette discipline.
Alors, on va pas se mentir, d’ici à ce que je sois capable de réitérer au pas de course les randonnées que je peine à sortir au rythme de la marche… « La pente est raide et la route est longue », comme disait Jean-Pierre (Raffarin).
Mais j’ai désormais la conviction que l’effort vaut clairement la récompense. Je suis prête pour l’entraînement, si c’est ce qui me fera atteindre les sommets en moitié moins de temps qu’il ne m’en faut aujourd’hui.
Je suis prête à souffrir, d’autant plus que j’ai cette conviction, désormais : je veux être en puissante, et je suis prête à en payer le prix.
À très vite pour un nouveau journal de bord, consacré à l’entraînement de préparation au trail !
#TrailXpérience, avec toi ?
Cette année je me mets au trail. Avec toi ?! Je constitue deux équipes de 4 personnes, une à Paris et une à Lyon pour se préparer ensemble à courir le Marathon du Mont Blanc (23km) le 30 juin 2018 !
Tu veux suivre l’aventure ? Plusieurs options s’offrent à toi :
Il n’est pas trop tard pour rejoindre le casting, à Paris et Lyon, en remplissant ce questionnaire, et en venant participer aux futurs entraînements, recensés sur ce calendrier !
Voici par exemple une séance d’entraînement réalisée par deux moniteurs de trail de l’UCPA, venus spécialement de Chamonix pour courir avec les Parisiennes !
Session trail animée par Camille et Thomas
Tu peux également participer aux entraînements même sans faire partie des équipes: toutes les bonnes volontés, désireuses de se (re)mettre au sport sont les bienvenues ! Rejoins les groupes Facebook #RunningMad Paris ou #RunningMad Lyon pour rester en contact, et retrouve tous les entraînements sur le calendrier !
Pas envie de participer ? Tu vas pouvoir suivre nos entraînements tous les mois sur madmoiZelle, à travers ces journaux de bord mensuels ! L’expérience fera aussi l’objet d’une websérie réalisée par Spicee et Mont Blanc Médias, tu pourras donc retrouver toute notre aventure en ligne !
Et si le film que vous alliez voir ce soir était une bouse ? Chaque semaine, Kalindi Ramphul vous offre son avis sur LE film à voir (ou pas) dans l’émission Le seul avis qui compte.
Les Commentaires
Je suis exactement pareil que toi avec la musique, j'ai remarqué que courir avec c'est jouissif ok mais c'est plutôt mauvais pour le rythme, parce qu'on a tendance à naturellement essayer de s'y coller. Alors tout ce qui est pump-it-up, rapide, excitant... le jour où j'ai décidé de mettre des trucs tout doux voire de ne pas en écouter, je me suis rendue compte avoir plus d'endurance !
Mon record est de 45mn à courir à quasi 100% sur du vallonné, après j'ai un peu lâché le morceau et les portions de courses ont été un peu plus restreintes (faut dire aussi je me suis "paumée" à la tombée de la nuit en forêt, et pour rentrer, les champs n'avaient pas été fauchés et les herbes m'arrivaient à la poitrine, c'est pas très pratique pour courir)
Je commence à pouvoir courir 30mn de façon régulière et sans m'arrêter (toujours pas sur les routes ni le plat, chez moi c'est 100% nature), bientôt je vais tenter mes premiers dénivelés "sérieux" en attaquant les montagnes au dessus de ma tête, mais en attendant j'essaye de rester régulière:
- un strict minimum (petit parcours vallonné de 20mn) dans les périodes de fatigue style règles
- un peu plus et tendance à explorer plus loin / allonger le parcours quand ça va mieux
Et la régularité m'a fait prendre un petit.... kilo et demi de muscles (je me suis fait la remarque l'autre jour en mettant une p'tite robe que mon cul était vaaachement rond et promis c'est pas les chips).
Merci pour ces supers articles qui montrent que çaypossible !
De bons conseils aussi par ici ! https://alpinemag.fr/trail-6-conseils-pour-bien-se-lancer/