D’aussi loin que remonte mon premier cahier 24×32, j’ai toujours eu une grande sympathie pour les profs. Non contents d’avoir à affronter des hordes d’ados prépubères pour pas cher, de subir des réformes annuelles qui chamboulent leur programmes du tout au tout, d’être mutés à Flines-Les-Raches pour une décennie et de passer leurs week-ends à corriger des copies truffées de fautes d’orthographe, ils sont, dans leur grande majorité, fort sympathiques.
Cependant, nous avons tous été traumatisés par un ou plusieurs membres du corps professoral, pour des raisons aussi diverses que variées (et que celui qui n’a jamais eu peur de son/sa prof de maths me jette le premier double-décimètre). Ainsi, voici une liste non-exhaustive des profs qui ont fait de nos années Biactol un douloureux périple. Mais avant, une petite vérification :
« Qui a oublié son slip ? »
Celui qui raconte sa vie
Il a tout fait, tout lu, tout su, tout bu. Même lorsqu’il cause de physique moléculaire ou de métaphore filée, il est incapable de ne pas gratifier son auditoire de quelque anecdote bien sentie sur sa passionnante existence – quelque chose comme « moi ce matin j’ai mangé une pomme », donc. Grâce à lui, vous avez appris que le riz est mauvais pour le transit intestinal et que l’eau, ça mouille : fort de ces savoirs passionnants, vous vous sentez désormais prêts à conquérir l’univers.
Celui qui n’aime pas trop faire cours, en fait
Il villipende fermement les fourbes élèves qui usent et abusent de papa wikipédia, mais télécharge tous ses cours via internet. Pour éviter de trop parler, il fait faire à ses élèves moult exposés tous plus passionnants les uns que les autres – sur la fécondation des abeilles naines de Bolivie, par exemple. Souvent préoccupé par des activités annexes (recherche, tâches administratives, etc.), cet enseignant est plus préoccupé par la dernière saison des Ch’tis à Mykonos que par le sort de ses malheureux élèves. D’ailleurs, il ne connaît même pas leurs prénoms.
Celui qui se croit au Pensionnat de Chavagnes (ou en prépa)
Il est pour l’ordre, la méthode, la discipline. Dans son cartable en cuir, il y a probablement un fouet, et dans ses poches, des menottes – mais vous ne voulez rien savoir de leur utilisation. Ce prof considère tout élève n’ayant pas quinze en sa matière comme un raté social – et ne manque pas de le rappeller régulièrement, en traitant ces derniers de « bougres de bélitres béotiens à la mine criblée de fic ». Ambiance.
Celui qui a du être bourreau dans une vie antérieure, et qui s’est réincarné en prof de droit administratif.
Et maintenant, parlons de ces enseignants qui semblent ne vivre que pour écraser le moral de leurs innocents étudiants avec un brise-noix, en leur infligeant remarques assassines et notes négatives. Ou n’en parlons pas, d’ailleurs, c’est mauvais pour le moral.
Celui qui pourrait jouer dans Massacre à la Tronçonneuse
Quand j’étais en cinquième, un prof d’allemand terrorisait tout être vivant qui passait à sa portée : non content de porter des bretelles et un pantalon taille haute en 2003, il répandait une subtile odeur de moisi à chaque pas et parlait aussi lentement qu’un candidat à Secret Story fraîchement lobotomisé : la légende voulait qu’il garde des souris mortes dans les tiroirs de son bureau. C’est ainsi que mes parents, terrifiés, me forcèrent à prendre espagnol en LV2 (A mon grand désespoir, par ailleurs : j’aurais adoré pouvoir lire Goethe ou Junger dans le texte (dans la rédaction, certains auraient surtout préféré pouvoir commander leurs bières-à-consommer-avec-modération en allemand pendant leurs excursions outre-Rhin, mais soit, ndlr)).
Will Schuester a très peur de trouver une catégorie dédiée aux profs amateurs de cravates qui semblent faites en laine.
Celui que tout le monde aime
Finissons cet article dans la joie et la bonne humeur : nous avons tous connu des enseignants éminemment sympathiques, qui ont réussi à nous faire aimer des matières aussi barbares que la physique quantique ou les statistiques (peut-être pas les statistiques, d’ailleurs – faut quand même pas déconner). À ceux là, je tire mon chapeau en dansant la Macarena.
Et toi, as tu déjà subi un traumatisme de force 8 sur l’échelle de Richter à cause d’un représentant de l’Éducation Nationale ? Si oui, viens nous narrer tout cela dans les commentaires – avant de faire le test pour savoir quel prof tu aurais pu être et relire ce Dis Google bien à propos. Bien évidemment.
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