Demain tu as une journée pleine de rebondissements et tu tiens à passer une bonne nuit réparatrice avant d’attaquer ton combo bus/bureau/sandwich/réu/bureau/bus/L’Amour est dans le Pré. C’est tout à ton honneur (ta collègue arrêtera de te faire suivre ses mails promo sur les anti-cernes) et ton corps saura te dire merci.
Tu as tout préparé et transformé ta salle de bain en hammam. Ton trente mètres carrés n’est plus que serviettes chaudes et huile d’argan (et on pourrait penser que tu t’apprêtes à faire un remake de la fameuse de scène de Titanic à travers la fenêtre de ta cuisine). Une poule-au-pot pour conclure et tu ne penses plus qu’à une chose : t’étaler comme de la pâte à tartiner dans la tiédeur de tes couvertures.
Voilà que ton esprit se perd peu à peu dans les limbes tandis que ton corps devient aussi lourd qu’une blague de Bigard (ou d’Adibou). Mais alors que tu penses que les huit prochaines heures vont se dérouler au rythme des papillons de nuit et des ronflements de ton chihuahua, tu te fourres l’index dans l’oeil.
Tout à coup ton corps est pris de violents spasmes, tes paupières tressautent. Tu ressembles à un quelqu’un qui a trop lu le paragraphe « effets indésirables » de la notice d’un jeu vidéo. Cependant tu n’as pas besoin d’un médecin, ni d’un exorciste. Tu es simplement en train de faire un vilain cauchemar. Le corps humain est vil ; créer des problèmes là où il n’y en a aucun est un de ses sports préférés.
C’est souvent le même type d’obsessions qui reviennent. Et comme il suffit souvent de parler d’un truc qui paraît flippant pour qu’il devienne totalement ridicule, je te propose une liste de cinq types de cauchemars bien relou que j’ai envie de bannir de ma cervelle.
Le coup de pression
En tête de ce top 5 des cauchemars qui hantent souvent mon être, j’ai envie de citer un des plus éprouvants : le véritable coup de pression dans ton matelas.
Je te fais le topo : dans ton rêve tu es tranquillement en train de faire un truc lorsque tu as une envie pressante de monter, par exemple, un escalier imaginaire qui te guide vers des cieux remplis de clones de Val Kilmer jeune (on sait jamais avec l’inconscient). Bref, tu évolues dans un songe plus ou moins normal lorsque le drame explose : tu loupes une marche.
Dans ce cas, deux possibilités s’offrent à ton sommeil : soit il décide d’en découdre et, par une pirouette extraordinaire, tu arrives à te remettre sur tes pieds, soit, pris à la gorge par trop d’émotion, il t’abandonne plus vite que la lumière.
Le problème réside dans le fait que ton réveil, dans ce cas, ne sera pas accompagné de chants d’oiseaux et de la brise légère sur tes joues. Non, tu auras tout à coup l’impression que ton lit se dérobe sous tes fesses et que tu viens de faire un saut digne d’un spectacle de trampoline présenté par Patrick Sébastien (mais sans la musique).
Bon en même temps vaut mieux que ce ne soit qu’un rêve.
Quel est ton état au réveil ? La sueur au front, tu es partagé-e entre un sentiment de terreur intense inhérent à n’importe quel cauchemar et l’impression de sortir la tête d’un immense bain glacé. Inutile de préciser qu’il n’y a rien de plus agréable (non) et que parfois ça arrive plusieurs fois de suite (sinon c’est pas drôle).
La distorsion
Tu t’es plus ou moins remis-e de tes émotions ? Bien. C’est parti pour un deuxième type de songe pas tellement plus rassurant.
Je suis sûre qu’il t’est déjà arrivé de devenir quelqu’un d’autre physiquement — en rêve, bien sûr. Genre tu remarques que tu as tout à coup un boule taillé pour le twerk, ou la chevelure de Raiponce. Dans ce cas pas de problème (sauf au réveil). Mais ton esprit, toujours dans le but de troller ton âme, peut aussi se retourner contre toi.
Il paraît qu’il est impossible de discerner précisément les visages quand on rêve. Souvent, on les connaît et on ne voit que certains traits un peu flous, sans s’en rendre compte. Les cauchemars qui rentrent dans la catégorie « distorsion » t’impliquent dans ton propre corps. En gros, tout va bien, jusqu’au moment où tu te rends compte que quelque chose cloche.
En effet.
Souvent je rêve que je perds mes dents. Ça commence par une, puis deux, et enfin je les retire par poignées pour me retrouver avec des gencives de bébé et une impression d’impuissance totale.
C’est horrible car le temps d’une nuit je retrouve la même sensation que quand j’avais six ans, deux gros chicots plantés en haut et une pauvre dent de lait essayant tant bien que mal de se retenir. Et ça, c’était déjà un cauchemar. Alors le revivre nuit après nuit, je dis non.
Autre manifestation de ce genre de cauchemar : la paralysie subite des membres inférieurs. Crois-moi, c’est plutôt flippant quand tu es en pleine course-poursuite et que t’as l’impression d’avoir mis une cotte de maille version poids lourd. Ça marche même avec la voix : impossible de parler, de rire, crier, hurler. Tu dois appeler à l’aide car le monstre t’a attrapée ? C’est ballot.
Quel est ton état au réveil ? Ta première réaction sera sans doute de vérifier que tu es bien en état de marche. Tu démarres alors un long contrôle technique en vérifiant que tu n’as pas onze doigts de pied, que tu as toujours la possibilité de croquer dans une pomme ou que non, tu n’es pas obligé-e de te nicher sous l’eau pour respirer.
Puis tu remercies en silence Zeus/ta mère/l’esprit de la forêt/l’inventeur du scaphandre de t’avoir offert ton corps comme il est. La vie est belle, mais tu as eu peur. Bref, ces cauchemars c’est un peu ton petit Jigsaw à toi.
La situation improbable
Y a pas à dire, souvent le monde du rêve s’inspire de tout et de rien pour donner à ta nuit un aspect surréaliste particulièrement réussi. C’est vrai que partir du principe qu’absolument tout peut se passer est à première vue très drôle. Mais c’est aussi un moyen pour ton inconscient de se lâcher en créant des situations totalement flippantes.
C’est marrant car souvent le rêve commence par une idées normale, en relation avec ta vie actuelle. Une rentrée qui t’angoisse, un rendez-vous avec un client important, un départ en vacances très attendu…
Cet évènement, qui semble au départ très anodin, se transforme peu à peu pour finir par ressembler à une pièce de Samuel Beckett. Souvent il n’y a qu’un pas entre rêve et cauchemar quand ton esprit décide de se mettre au LSD. Au début c’est toujours drôle, parfois même tu arrives à te rendre compte que tu rêves et que tu as affaire à du grand n’importe quoi ! Jusqu’au moment où la fête est finie.
Il y a assez d’horreurs sur Terre (des poissons chelous, des invertébrés géants, les limules) pour résister à l’envie d’en inventer des nouvelles. Mais ça, l’inconscient, il a pas l’air de bien le capter. C’est dingue comme le cerveau a la capacité de créer des choses incroyablement flippantes.
Notons que l’Internet est très fort pour tenter de recréer ces situations improbables. C’est pour ça que j’aime bien Internet.
Internet vend du rêve.
Quel est ton état au réveil ? Ce type de cauchemar est à double tranchant. Il te faudra sans doute quelques minutes pour émerger et démêler le vrai du faux. Ensuite, tu risques bien de te marrer très fort et de courir raconter tes mésaventures fictives à la planète entière.
Les retournements de personnalité
Si les situations peuvent devenir totalement WTF lorsque tu dors, c’est aussi le cas pour le comportement des personnes que tu as l’habitude de côtoyer. Ta mère pourrait tenter de te trucider, ou ton prof de maths te donner un long baiser langoureux. ON SAIT PAS.
Ce genre de cauchemar est en général celui qui me traumatise le plus dans le sens où il est souvent très réaliste et précis. Je pense que c’est une réaction de l’esprit par rapport à une situation dont on a peur, qu’on ne voudrait en aucun cas voir arriver.
Moi je rêve souvent, nuit après nuit, que mon copain me largue comme une grosse crotte de la pire des manière. Textos méprisants, renvoi dans les buts à coup de « de toute manière c’était juste pour rire »… Bref, tout ce que je n’imagine pas une seule seconde sortir de sa jolie bouche délicate et AIMANTE.
Mon inconscient est un bâtard sans nom. Et puis après je pleure, je hurle, je me jette dans les bras de ma mère. Bref, je fais pitié. J’ai une partie de l’encéphale qui voue un culte à Satan, j’en suis sûre.
Quel est ton état au réveil ? Moi, je me réveille en criant/pleurant, ce qui annonce toujours une journée particulièrement fabuleuse. Quand à toi, j’espère que ça s’arrête au cas de ton chat (qui déciderait subitement de dominer le monde, en commençant par ton appartement). Tu as peut-être affaire à une prémonition : les chats sont parfois perfides.
La frustration intense de l’abrutissement
Tu sais il s’agit de ce cauchemar où tu as l’impression d’être complètement teubé-e au point de ne plus savoir allumer ta télé ou envoyer un SMS. Le pire c’est que tu sais que tu peux le faire. Mais impossible d’y arriver.
Et puis souvent ça tombe pile au moment de ton épisode de L’Île des Vérités, ou quand tu dois répondre à un appel important : ça picote du côté de ta patience.
Quel est ton état au réveil ? Après t’être cogné le crâne sur ta tête de lit en merisier massif, tu vérifies quand même vite fait que tu sais encore faire marcher le micro-ondes. On sait jamais.
Cette liste est bien évidemment non exhaustive : si tu as eu affaire à d’autres types de cauchemars récurrents, je t’invite à les partager. Ensemble, combattons l’inconscient !
Écoutez l’Apéro des Daronnes, l’émission de Madmoizelle qui veut faire tomber les tabous autour de la parentalité.
Les Commentaires
- Je suis sur une balançoire tout en haut d'une salle vraiment grande, ou en haut d'escalier dont on ne voit pas le bout, enfin bref, je suis très éloignée d'une sol, et tout à coup, sans aucune raison, je tombe, et j’atterris... Sur mon lit, en me réveillant avec des sueurs froides
- Quelque chose de vraiment effrayant m'attaque, alors je m'allonge par terre pour devenir invisible, MAIS CA NE MARCHE PAS !!!(Oui parce que dans mes rêves c'est normal que ça marche :facepalm
- Je vois ma chambre, avec moi dans mon lit, puis tout à coup la pièce grandit, grandit, grandit, grandit.... Et m'avale