Quelle utilisatrice de Twitter n’a pas un jour croisé des remarques offensantes dans sa timeline, ou même subies des insultes ? Quand on est une femme sur Internet, on n’est jamais à l’abri du cyber-harcèlement. Le collectif Feminism vs cyber bullying s’est monté autour de ce constat. Leur but : dénoncer les attaques sur Twitter envers les femmes, mais aussi envers la communauté LGBTQ.
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Depuis le début de l’année, une photo montrant une jeune femme en plein ébats sexuels circule sur la toile à l’insu de cette dernière. Cette image a donné lieu à de nombreux commentaires sexistes, et à un ignoble lynchage numérique. Ce n’est pas de cet événement qu’est né Feminism vs cyber bullying, puisque le collectif a été créé avant cette histoire. Mais l’affaire les a encouragées à relancer leur action pour inciter Twitter, et les réseaux sociaux en général, à censurer ce type d’images.
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Elles dénoncent l’inaction complice de Twitter
Le collectif est constitué d’une trentaine de jeunes femmes. Celles-ci sont parties du constat que Twitter évitait d’intervenir dans les litiges entre utilisateurs, et plus particulièrement dans les cas de cyber-harcèlement. De fait, le collectif accuse le réseau social de participer à la culture du viol.
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Le collectif est français, mais s’exprime aussi en anglais pour faire en sorte que son action soit comprise par une majorité de personnes. Depuis l’affaire de la photo de la jeune femme, #TwitterAgainstWomen s’est retrouvé en trending topic plusieurs fois sur Twitter France. Le groupe encourage tout le monde à lui faire parvenir en message privé les comptes offensants.
Wissale fait partie des fondatrices du collectif. Elle a pris contact avec les autres filles après avoir elle-même subi le cyber-harcèlement. Elle l’avoue, ce n’est pas la dénonciation massive qui a permis la suppression du compte, mais son recours au dispositif de plainte mis en place par Twitter. Une opération longue qui nécessite d’apporter des preuves, de fournir des captures d’écran et de prouver son identité.
« On a réussi à faire supprimer deux comptes coupables de cyber harcèlement. Mais on ne peut pas faire grand chose contre les utilisateurs pratiquant l’incitation à la haine. Twitter refuse de les fermer sous couvert de liberté d’expression, et c’est ça qu’on veut dénoncer. »
Sexisme et racisme : double peine
L’utilisateur qui a harcelé Wissale avait juste pour but d’humilier les « beurettes ».
Feminism vs cyber bullying insiste dans ses textes sur le fait que le groupe est essentiellement composé des femmes racisées. Se revendiquant du féminisme intersectionnel, il veut faire comprendre que les maghrébines et afrodescendantes sont souvent pointées du doigt sur Internet. L’utilisateur qui a harcelé Wissale avait juste pour but d’humilier les « beurettes ». Le collectif veut aussi venir en aide aux victimes en leur apportant une assistance psychologique, et en leur faisant comprendre qu’elles ont des droits.
L’action semble fonctionner puisque le collectif affirme que le hashtag a été vu plus de 280 000 fois sur Twitter. Une réussite qui pourrait, il l’espère, amener Twitter à changer sa politique en matière de contrôle des publications.
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Les Commentaires
Moi j'avais vu qu'ils sont en forte perte de vitesse, financiérement et en nombre d'abonnés. J'espere qu'ils feront faillite d'ici quelques années