En France, on a plein de conventions sociales chiantes à suivre, comme (au hasard) le vouvoiement ou le tutoiement. C’est déjà un peu pénible avec tes beaux-parents ou le voisin de palier qui a peut-être bien le même âge que toi, mais en entreprise, ça peut carrément être un faux pas.
Comme par exemple, lorsque tu vas claquer la bise au PDG de la boîte où tu viens d’être engagé•e comme stagiaire… le malaise. Et si personne (j’espère) n’a jamais été renvoyé•e pour un moment de gêne involontaire, toi et moi on est d’accord que ça peut être mieux de ne juste pas mettre les pieds dans le plat.
Tutoyer ou vouvoyer ? Suis le/la boss !
En fait, la question ne se pose pas tellement parce que souvent il suffira de te caler sur ton/ta boss et tes collègues. Mais si tu ne sais pas et qu’il y a ambiguïté sur l’ambiance de la boîte où tu es, demande :
— On se vouvoie ou on se tutoie ?
Voilà, ton problème est résolu !
Cela dit, en France on aime bien vouvoyer j’ai l’impression. Et ça varie pas mal en fonction des cultures d’entreprise. En général, le tutoiement est perçu comme plus détendu du slip.
Le tutoiement est perçu comme plus détendu, en général ça dépend pas mal de la culture d’entreprise.
Dans l’une de mes anciennes vies j’ai été indépendante, et j’ai passé ma vie à tutoyer les personnes avec lesquelles j’ai bossé. Par contre, j’ai aussi fait un petit boulot d’été dans un service comptable, et là c’était plutôt vouvoiements à toutes les sauces.
Moralité : on peut facilement passer d’un extrême à l’autre, mais c’est très facile à identifier.
Après si la question du vouvoiement te tracasse et que tu en as l’opportunité, mets les voiles vers un pays lointain, anglophone par exemple, où cette distinction n’existe pas. La culture d’un pays peut faire pencher la balance dans un sens ou dans l’autre, toute la question est de savoir s’y adapter.
Une question de réciprocité ?
Je ne te cache pas que tu vas peut-être devoir aussi faire face au cas de figure où ton/ta boss te tutoie, mais s’attend à ce que tu le/la vouvoies. Parce que le vouvoiement est souvent utilisé comme marque de respect ou de déférence, je peux comprendre qu’on préfère être vouvoyé.
En revanche, quand cette même personne ne te renvoie pas la politesse, pour moi il y a un souci.
Le vouvoiement est souvent utilisé en signe de déférence.
Parfois, cette distinction est faite suite à une très grande différence d’âge ou de poste
. Mais je ne peux pas m’empêcher de penser que quelque part, ça décrédibilise le professionnalisme de la personne tutoyée.
Après tout, en quoi le fait d’être jeune ou stagiaire justifie-t-il ce tutoiement ? Ce serait un peu comme de dire « mon petit » en parlant de vous, sous prétexte que vous êtes une femme. Je n’ai personnellement aucun problème avec le tutoiement mais si on joue selon des codes différents des miens, où le vouvoiement est une marque de respect particulière, pourquoi n’aurais-je pas droit à cette même marque de respect ?
D’ailleurs, comme tu as pu le remarquer, je t’ai suggéré de demander « on se vouvoie ou on se tutoie », pour encourager ton interlocuteur à adopter la réciprocité quel que soit son choix.
Cela dit, à moins de vouloir instaurer une distance ou une proximité particulière, je te conseille quand même de te caler sur ce que tu entends autour de toi.
Tutoiement et distance professionnelle
Le vouvoiement c’est un peu comme l’uniforme, une sorte de bouclier contre les abus et les dépassements de limite. Un truc qui permet par exemple, de ne pas avoir d’échanges (trop) malpolis avec ton interlocuteur, ou d’éviter qu’un client ou un prof ne t’invite à dîner « après le travail ». Ça n’est pas toujours suffisant, mais c’est une bonne piqûre de rappel.
Le vouvoiement est un peu comme un uniforme : il définit un cadre pour les échanges.
En bref, ça définit un cadre aux échanges avec ton entourage pro. Mais la ligne est parfois tellement visible qu’on en perd en spontanéité, ou qu’on hésite à parler de sa vie privée pendant la pause café.
À l’inverse, dans certains environnements de travail l’uniforme n’est pas nécessaire, et pourrait même franchement détoner… tout comme le vouvoiement, en start-up par exemple, fera de toi un drôle d’énergumène. L’idée principale est donc de s’adapter à l’ambiance globale de votre environnement de travail pour dire adieu aux faux pas.
Dans les faits, si tu viens d’arriver, le mieux est de trouver des tournures neutres jusqu’à ce que ton interlocuteur se prononce. Si c’est toi le/la patron•nne, c’est à toi de voir… Et si tu hésites, tes nouveaux collègues seront les mieux placé•es pour te rencarder sur la marche à suivre, tout comme ils pourront par exemple te guider sur la tenue vestimentaire de rigueur.
Et toi, tu es plutôt vouvoiement ou tutoiement ?
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