Toi comme moi, on sait tous les deux ce qu’est un préservatif et ce à quoi il ressemble, qu’il soit masculin ou féminin. En revanche, on n’en connaît pas forcément toutes les subtilités d’utilisation.
Déjà, parce que le préservatif féminin reste assez peu populaire et qu’on en entend rarement parler (à la télévision comme pendant les cours d’éducation sexuelle).
Ensuite, parce que personne n’a vraiment pris le temps d’aller jusqu’au bout des détails, et que du coup on s’y prend comme des jambons…
Heureusement, ce trou (tu l’as ?) d’informations n’a pas échappé à l’Espace Santé étudiants de Bordeaux, qui s’est donc fendu de deux tutos vidéo sur YouTube : un sur le préservatif féminin, et un sur le préservatif masculin, tout simplement.
Ces vidéos pas bêtes et amusantes m’ont pas mal plu, alors j’ai pris contact avec l’équipe en charge de ce beau projet qui, surprise, est en partie composée de lectrices et lecteurs de madmoiZelle !
Et ça tombe bien, car j’avais un peu tiqué sur l’appellation « IST » pour le VIH, qui me semblait être une MST.
Or, il se trouve que je ne suis juste pas à la page (moi ? Pas à la page ? Hérésie !) comme me l’a gentiment signalé l’Espace santé étudiants de Bordeaux :
« I.S.T. correspond à l’acronyme d’Infection Sexuellement tTansmissible, une infection qui se transmet lors d’un rapport sexuel. Auparavant dénommée maladie sexuellement transmissible, le terme « infection » est venu remplacer celui de « maladie » dans un souci d’exactitude médicale. Les IST et les MST sont donc la même chose, et le VIH entre dans ces deux catégories. »
À lire aussi : Un tiers des étudiants ne mettent jamais de capote
Et ils savent de quoi ils parlent, puisque l’Espace santé étudiants de Bordeaux est un service qui propose une prise en charge globale de la santé, un accompagnement personnalisé, et favorise l’accès aux soins pour les étudiant•es.
C’est d’ailleurs pour ça que l’agence qui a réalisé les clips n’a pas non plus été choisie au hasard : Les Pirates avait déjà réalisé une campagne parodique de The Kooples pour la Saint-Valentin, les Tooseuls.
Du coup, j’étais très curieuse de savoir en combien de prises le comédien, Valentin, avait réussi à attraper le préservatif avec autant de swag, et tu ne vas pas le croire : en trois prises. Pas mal, hein ?
D’ailleurs, le duo dynamique de la vidéo n’est pas composé de gens qui sont uniquement comédiens, puisque Nolwen et Valentin sont d’abord des étudiants bordelais qui participent à l’information de leurs camarades sur les questions de santé (grâce aux Étudiants Relais Santé, la branche étudiante de l’Espace santé).
Pour eux, ces vidéos sont loin d’être superflues comme le résume Tristan, coordinateur des Étudiants relais (et lecteur de madmoiZelle) :
« Dernièrement, il y a une augmentation des Infections Sexuellement Transmissibles. Certaines (syphilis, chlamydias…) se soignent assez facilement, mais elles rendent plus vulnérables à d’autres qui ne se guérissent pas, comme le VIH. Pour pouvoir se soigner d’une IST qui est souvent asymptomatique, il faut se faire dépister. »
À lire aussi : La transmission du VIH et les pratiques à risques : faisons le point
Et comme je suis sûre que tu te demandes comment c’est le préservatif féminin quand tu le portes/le mets/l’enlèves/le tiens entre deux orteils, voici un petit panel de témoignages des étudiantes de l’Espace Santé !
- Mathilde
C’est plutôt facile à mettre et à enlever, ensuite c’est vrai qu’on n’en a pas l’habitude et qu’il est imposant, donc ça peut paraître un peu étrange ! À essayer !
- Margot
On a tous•tes une expérience très différente du préservatif féminin au sein de l’équipe. Personnellement, j’ai hâte de ré-essayer parce que la première fois je m’y suis prise comme une balayette (pour ne pas dire un manche).
C’était assez laborieux, parce que le préservatif interne est très lubrifié et la manip’ du huit n’est pas instinctive, donc ça glisse entre les doigts, mais c’est rigolo, ça change.
Après, l’installation ressemble pas mal à un tampon sans applicateur ou à la cup !
Je voulais surtout répondre à une immense question qui nous trottait dans la tête depuis des mois : comment ça se passe quand on va aux toilettes avec ? Eh bien, ça coule le long du préservatif, ce n’est pas vraiment le truc le plus sexy de la terre du coup…
- Juliette
C’est important d’en parler, parce que c’est un autre moyen pour que les femmes choisissent leur sexualité, leur contraception, leur protection. Un pas de plus pour qu’elles apprennent à connaître leur corps, c’est pas rien !
C’est pas totalement un hasard si le préservatif féminin reste tabou/inconnu… Et c’est aussi important de reparler du préservatif « interne » pour montrer la pluralité des sexualités (même si, dans ce cas précis, la vidéo reste pas mal hétérocentrée…).
Pour la question de l’utilisation, moi je trouve que la pose est un peu complexe, il ne faut pas avoir peur de son corps, mais après ça va. J’ai pas fait grand chose, j’étais chez moi, et je le sentais quasiment pas, un tout petit peu dans certaines positions !
Niveau sensations, on n’est pas au niveau de l’absence de préservatif, mais rien à voir avec le préservatif externe (mention spéciale si mauvaise qualité).
Et sûrement parce que c’est une situation que je n’avais jamais vécue, c’est le moment du retrait qui a été le plus délicat pour moi !
Un grand merci à Lucie de l’Espace santé étudiants de Bordeaux pour son aide !
Vous aimez nos articles ? Vous adorerez nos newsletters ! Abonnez-vous gratuitement sur cette page.
Les Commentaires