Ce n’est plus un secret : les femmes célèbres sont peu présentes dans les manuels scolaires, et l’Histoire n’a pas ou pas voulu retenir leurs noms. Pour souligner ce manque de représentation, et, à son niveau, y remédier, le collectif féministe Georgette Sand a lancé un Tumblr baptisé Invisibilisées, qui remet en avant ces femmes de pouvoir et/ou ayant accompli de grandes choses.
Le collectif nourri régulièrement le site avec de nouvelles images de ces femmes, accompagnées d’une biographie qui rappelle ce qu’elles ont accompli. Un bon moyen de découvrir des figures féminines que tu ne connais pas forcément et dont on ne parle pas toujours dans les médias : l’écrivaine et médecin égyptienne Nawal Al Saadawi, engagée contre les mutilations génitales féminines ; Maryam Mirzakhani, la mathématicienne iranienne, première femme à recevoir la médaille Fields, Mae Carol,
première femme afro-américaine à avoir effectué une mission spatiale pour la NASA, la docteure anglaise de physique-chimie Rosalind Franklin, qui a découvert la première cartographie de l’ADN par rayons X…
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L’action de Georgette Sand se base sur des études effectuées par le Centre Hubertine Auclert, qui lutte contre les inégalités et les discriminations fondées sur le sexe et le genre. Ce dernier relevait :
« À en croire nos manuels scolaires aujourd’hui : une société dans laquelle plus de 90% des citoyens et des citoyennes seraient des hommes. Une société dans laquelle les grandes découvertes, l’art, la philosophie, les mathématiques seraient des domaines réservés aux garçons. Une société dans laquelle nous apprendrions que des métiers sont dédiés aux femmes et d’autres aux hommes, ou que les femmes sont avant tout des « femmes de… » avant d’être des individus à part entière. […] »
En 2012, le centre avait par exemple constaté en étudiant la place des personnages féminins (célèbres et fictifs) dans les livres scolaires de mathématiques de terminale :
« Quel que soit le manuel étudié au sein du corpus, les personnages masculins restent toujours les plus nombreux : sur les 3348 personnages sexués comptabilisés, on trouve 2676 hommes pour 672 femmes, soit 1 femme pour 5 hommes. »
L’étude menée en 2013 sur les manuels de français n’était guère plus encourageante :
« Les femmes auteures (3,7%) et artistes (6,7%) sont très peu citées par rapport à leurs homologues masculins (96,3% et 93,3%). Le plus frappant est le très faible nombre d’occurrences de femmes philosophes (0,7%) »
Bref, l’initiative de Georgette Sand est plus que nécessaire : on n’a jamais fini de rappeler l’importance de mettre en avant les roles-models féminins !
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