J’ai toujours pensé qu’on pouvait avoir une sexualité la plus cool possible tout en s’interdisant de faire des trucs. Je veux dire, nous sommes toutes uniques, nous avons toutes nos propres limites et il n’y a pas de mal à se les partager comme on partagerait, disons un quatre-quarts. C’est donc de manière tout à fait subjective que je m’apprête à vous dévoiler ces petits trucs propres à la sexualité que je ne ferai (ou ne referai) jamais. (Du moins c’est ce que je dis pour l’instant puisque j’ai un fort potentiel de flexibilité. Si j’ai changé de saveur de chips préférée, je peux bien changer d’habitudes sexuelles).
(Note : la zoophilie, la pédophilie et tout et tout c’est un peu trop obvious alors je n’en parle pas. N’appelez pas la police si vous vous étonnez de ne pas les voir dans la liste suivante, donc.)
Le sadomasochisme
Je sais bien que le sadomasochisme ne se résume pas à aimer faire mal et/ou aimer avoir mal et qu’il y a tout un jeu autour de la domination et de la soumission propre à chacun, en plus d’alternatives purement psychologiques. Pour autant, je me refuse à ce genre de pratique, au sens premier cliché du terme. Et ce pour deux raisons.
Premièrement, il me serait difficile d’être crédible en dominatrice fouet à la main alors que je dis pardon aux meubles avec une petite voix apeurée quand je me cogne contre l’un d’entre eux. Je m’imagine mal avec mon regard de chaton perdu fesser mon partenaire en lui balançant des insanités à la figure d’une voix mal assurée. Le contraste serait bien trop frappant et je finirai par me faire rire toute seule – ce que je fais déjà très bien au quotidien, puisque j’ai tout appris dans l’auto-appréciation de l’humour en regardant des spectacles de Gad Elmaleh.
Deuxièmement, je hurle de douleur à la moindre éraflure et je passe des heures à me morfondre pour une petite coupure (« nan mais c’est petit mais c’est chiant parce que c’est pile entre deux phalanges tu vois »), alors me foutre une fessée à m’en déboîter la hanche, y a des limites. D’ailleurs, j’ai un dicton : quand ça fait un gros blopblop, ça va. Quand ça décolle la rate, ça va moins.
Des positions un peu trop sportives
Je suis humaine : j’ai les membres assez raides (sauf le chibre)
(wink wink) et, même si la plupart des positions me sont abordables avec une bonne dose de volonté, il m’est hors de question de tenter quelques trucs un peu trop audacieux pour mon corps. Un corps qui refuse de se plier au bon vouloir de mon cerveau. L’arbre défendu ? Impossible. Tenir tout un rapport debout ? J’aurais bien voulu mais je me cachais pour éviter d’avoir à faire du sport, car j’ai toujours tenu à la mollesse de mes quadriceps.
Mon corps a une limite. Cette limite s’appelle élongation.
Non.
Regarder l’autre dans les yeux pendant qu’il atteint l’orgasme
Quand je suis en couple, rien ne m’effraie dans le physique de l’autre. Je peux supporter de l’embrasser quand il revient de son jogging tout en sueurs, avec le cheveu collé et la joue rouge, je peux trouver adorable sa tête au réveil, avec ou sans croûtes au coin des yeux mais jamais ô grand jamais je ne regarderai amoureusement l’un de mes partenaires dans les yeux pendant l’orgasme. Du moins pas de mon plein gré. Ça m’est arrivé plusieurs fois, et deux solutions se sont alors offertes à moi :
- ça m’a coupé toute envie de rallumer la lumière un jour,
- j’ai cru que je lui avais fait mal quelque part. Voire qu’il allait mourir.
Les trucs qui impliquent de la bouffe
Déjà, je trouve que la bouffe, c’est sacré. Le sexe aussi, au même titre. Mais mélanger les deux, c’est comme, je sais pas, me faire écouter du Barry White pendant que je regarde La Cité de la Peur ; j’arrive pas à me concentrer sur ces deux plaisirs que m’offrent la vie en même temps. J’ai peut-être le cerveau moisi comme un morceau de roquefort si bien qu’il ne peut se concentrer que sur une chose à la fois, si ça se trouve.
J’ai déjà testé, plusieurs fois, parce que ça m’intriguait et que je pensais que ce genre de pratiques correspondaient tout à fait à la bonne vivante que je suis. Je me suis trompée. Dans le rôle de la goûteuse, je me suis sentie lésée parce que je suis plutôt salée et qu’à mon plus grand regret, aucun des partenaires que j’ai pu avoir n’a accepté que je le tartine de pâté de foie. Dans le rôle de la goûtée, je n’ai que peu apprécié de me faire tartiner l’intimité de chantilly. Parce que c’est froid, certes, mais là n’est pas le plus gros souci.
Le plus gros souci, c’est l’après, que j’appelle le moment Velcro. Le plus gros souci, c’est quand il ne reste plus de chantilly parce que l’autre a tout mangé mais que les deux parois de ton appareil génital semblent vouloir se coller pour ne plus jamais se quitter. Car en acceptant de me faire badigeonner, j’ai surtout oublié le fort potentiel adhésif des aliments sucrés. Deux douches plus tard, j’avais toujours l’impression que mes grandes lèvres étaient tombées terriblement amoureuses l’une de l’autre et qu’elles souhaitaient entrer en fusion – un peu comme Jay Z et Beyoncé, voyez. Aujourd’hui encore, j’en suis toute tourneboulée.
Et toi, quels sont les petits trucs que tu ne veux ni tenter, ni retenter (jusqu’à ce qu’éventuellement tu changes d’avis, bien évidemment) ?
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