— Initialement publié le 7 janvier 2016
Avec le début de l’année viennent souvent les bonnes résolutions, parmi lesquelles le classique « se (re)mettre au sport ». Je remarque avec étonnement que je m’y suis moi-même mise à peu près à cette période de l’année, en janvier 2015, juste après avoir arrêté de fumer, alors que vraiment les résolutions, j’y ai jamais cru.
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Se mettre ou se remettre au sport, donc, j’imagine sans mal que c’est dans le top 10 des résolutions ou des envies annoncées de début d’année. J’ai longtemps trouvé ça nul, le sport ; j’ai détesté ça de l’enfance à il y a quelques mois, et j’ai fini par choisir de m’y mettre pour mettre toutes les chances de mon côté d’avoir une vie longue et heureuse et en forme.
Si on revenait un an en arrière pour prévenir à la moi de l’époque de certains trucs, voilà ce que je lui dirais.
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Ça ne se voit pas forcément tout de suite
Il y a un an et demi, j’écrivais un article sur les pires conseils qu’on m’a donnés en matière de sport, et j’y évoquais celui que je trouvais alors horrible et décourageant : le fait de prévenir que ça n’allait pas se voir tout de suite.
Même si le but premier de ma mise au sport n’était pas de voir de changement sur ma silhouette, il est très vite devenu frustrant de constater, au bout de deux mois, que malgré mes trois à quatre séances à la salle de sport par semaine, j’étais toujours autant à l’étroit dans mes jeans et toujours aussi peu ferme (pour pas dire « toujours aussi molle »). Avoir refusé l’idée que les muscles mettraient du temps à se voir, c’est ne pas m’être préparée à l’idée de cette frustration. Et j’vais pas te mentir : ça n’en finissait plus de me décourager et de me rendre triste (du coup, je m’en voulais d’être triste pour un truc que je trouvais finalement aussi superficiel : kikoo le cercle vicelard de la lose). J’avais l’impression que ma vie avait tellement changé, puisque je partais de zéro activité physique et que j’en faisais désormais beaucoup, que je trouvais ça franchement injuste.
Alors oui, je crois que c’est mieux de savoir que ça peut prendre vraiment beaucoup de temps, plus ou moins selon l’organisme, les habitudes (alimentaires et autres), la fréquence de l’entraînement, le ou les sport(s) choisi(s)… Et c’est quelqu’un qui commence TOUT JUSTE à voir un TOUT PETIT DÉBUT d’abdos après presque un an qui te parle alors hein, eh, oh. Bon.
Parfois, t’auras pas le temps
Quand on décide de faire du sport régulièrement, il faut un peu changer ses habitudes. Renoncer à deux ou trois heures de binge-watching de séries par semaine pour aller faire un tennis ou aller à la salle autant qu’on le souhaite, se lever une heure plus tôt une ou plusieurs fois par semaine, opter pour un déjeuner avalé vite fait pour aller à la boxe pendant la pause… C’est normal et c’est logique puisque, malheureusement, il n’existe pas de dérogation pour que les gens qui se mettent au sport ait droit à des journées de 26h.
Moi quand je fais ma drama queen parce que 24h par jour c’est vraiment pas assez et que j’exprime mon désarroi en tenant mes oreilles.
Mais y a des moments où on n’a pas le temps. Des semaines où on a des examens à préparer et à passer, ou bien davantage de travail, ou plus de soirées entre potes prévues. Et dans ces semaines-là, on a beau retourner le problème dans tous les sens, on ne sait pas bien quand on pourrait aller faire du sport.
Cette semaine, c’est un peu mon cas et, comme ça m’est arrivé plusieurs fois en un an, mon premier réflexe a été de flipper à base de «
han mais nan mais mes muscles ils vont partiiiiiir » ou bien « han mais naaaaan mais j’suis sûre j’vais mettre trente secondes de plus au kilomètre quand je retournerai courir la semaine prochaiiiiine haaaaan ». Eh bah je te le dis tout de go : ça sert à rien de se foutre une pression supplémentaire sur les épaules, selon moi. La vie c’est assez stressant comme ça, et d’après moi, culpabiliser alors qu’on n’a pas le moyen de faire autrement, c’est prendre le risque de se lasser très vite (façon « AH OUAIS D’ACCORD SUPER LE SPORT C’EST UNE TORTURE QUAND ON EN FAIT QUAND ON EN FAIT PAS GÉNIAL »).
À la place, j’essaie de prendre l’habitude de me dire que je vais encore plus apprécier de retourner suer quand j’en aurais à nouveau la possibilité. Du coup, ça va mieux.
S’échauffer et s’étirer c’est pas pour les cons
Déconne pas Josie. Déconne pas comme j’ai pu déconner. Pendant plusieurs semaines, je suis allée courir entre 30 et 45 minutes sans m’échauffer. Je levais mes fesses du canapé, j’enfilais mon legging et mes chaussures pour courir et bim, je partais. Sans même préparer un tout petit peu mes genoux, mes chevilles et mon bassin avec des mouvements qui, certes, donnent l’air un peu con, mais sont super importants pour les articulations qui prennent très vite tellement cher.
Pareil pour l’étirement. Je rentrais toute en sueur, m’allongeais par terre en attendant de reprendre mon souffle et filais sous la douche pour me débarrasser de cette odeur de pâté.
Quand j’ai commencé à marcher le matin au saut du lit comme une jument après la saillie parce que j’avais mal au genou/à la cheville/à la hanche/les trois, je me suis dit que si j’avais pas envie de passer des heures chez le kiné avant même de savoir courir dix kilomètres sans m’arrêter, fallait peut-être que je sois un peu moins un trouduc avec l’échauffement et l’étirement (sachant qu’en plus, y a des millions de vidéos qui en montrent des super cool super simples super rapides, j’aurais tort de me priver).
La sueur c’est rigolo
Je sais pas si c’est normal, ou si c’est une hallucination olfactive, mais souvent, la sueur sent comme mes excès de la veille. L’autre jour, je suis allée à la salle de sport après une soirée raclette/bières (j’ai pas dit que j’avais une vie équilibrée pour tout). J’avais passé la séance à me demander pourquoi toutes les machines sentaient super mauvais et ce n’est qu’en reniflant mon legging et mon débardeur que j’ai compris que… Bah… C’était moi.
Au petit matin, je flairais le houblon et le frometon. Glamour toujours.
Ce n’est pas forcément une compétition
Faire du sport n’a pas nécessairement à devenir une compétition. Sauf, évidemment, si tu fais du sport pour faire de la compétition, bien évidemment. Mais si tu t’y es mis pour t’aérer l’esprit ou prendre soin de ton corps ou te défouler, pète un coup sur l’idée de te comparer à d’autres qui n’ont tout simplement pas le même niveau.
Je dis ça en connaissance de cause, tu te doutes bien. Complexer sur mes 6,30 minutes par kilomètres en regardant les activités Runtastic de mes contacts Facebook doté•e•s d’une endurance à toute épreuve, ça a été mon quotidien pendant des semaines. J’ai accéléré quand je me faisais dépasser en courant dans la rue, parce que j’estimais que, si cette personne plus âgée que moi courait plus vite, c’est que je faisais vraiment pas d’effort (c’est faux : si ça se trouve elle court depuis vingt ans).
Ça n’a pas non plus à devenir une compétition avec toi-même : sur le court terme, il n’est pas rare de faire moins bien qu’à la séance précédente (de trouver les poids plus difficiles à soulever, de courir moins vite ou moins longtemps, de s’essouffler plus rapidement ou d’avoir les jambes plus lourdes). Ça ne veut pas dire qu’on régresse : quand on débute, les performances peuvent varier selon l’alimentation, le nombre d’heures de sommeil, l’état général ou bien en conséquence, justement, de la séance précédente. Et c’est pas grave parce que, si ça se trouve, dans trois mois, on fera vachement mieux.
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Tut tut, on embarque sur la route de la joie.
Allez, viens, on dit qu’on se fait juste plaisir à soi-même sans pression sans comparaison inefficace et sans torture de l’esprit ! Ok ?
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