Y a pas à dire, l’enfance, c’est merveilleux. Pas que je sois nostalgique, hein : je préfère mille cinq cent fois plus être adulte. C’est plus rigolo. Y a plus personne pour penser (et dire) « c’est pas de ton âge » quand tu fais un truc digne d’un ado. Y a plus personne pour te mettre des notes ou t’empêcher de manger des bonbons en pleine journée. Moi maintenant, si je veux manger des bonbons au bureau, je peux ! Parfois, je me fais même des tartines de tarama à 10h18, c’est dire si je suis libre.
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Être jeune adulte ou adulte tout court, c’est beaucoup de responsabilités, certes, et c’est aussi beaucoup de droits. C’est cool. Mais faut bien avouer qu’avec notre cerveau arrivé à maturation et ce champ des possibles qui s’ouvre devant nous, on en oublie parfois d’être interpellé pour rien, comme on pouvait l’être à l’époque…
Parce que c’était vachement simple de nous fasciner quand on était enfants, mine de rien. Suffisait de nous mettre devant un truc nouveau et on faisait des « ohhh » et puis des « ahhh » à n’en plus finir.
Laver la voiture
J’ai eu l’idée de réfléchir aux petites choses du quotidien qui me rendaient zinzin d’étonnement, de peur et d’émerveillement, quand je suis retournée chez mes parents il y a quelques semaines, et qu’installée à l’arrière, je les ai entendus dire « faut qu’on aille laver la voiture ».
Ça faisait des années que j’avais pas entendu cette phrase, « faut qu’on aille laver la voiture », et ça faisait encore plus longtemps que je ne l’avais pas vécu en tant que passagère. Quand j’étais petite, c’était l’aventure ! On allait à L’Éléphant Bleu, on vérifiait bien que les vitres étaient fermées, et en avant Guinguamp : mon père ou ma mère nettoyait la voiture, et de l’intérieur… ça me faisait flipper.
Déjà parce que mes parents insistaient sur le fait que je ne devais PAS ouvrir les vitres pendant l’opération – ça avait un côté stressant parce que je pensais que cette responsabilité reposait sur mes seules épaules. Ensuite parce que le jet d’eau mousseux m’empêchait de voir au-dehors. Et puis, y avait le bruit. Un bruit sourd, un peu comme une cascade qui laisse pas sa part au chien en terme de volume sonore.
Franchement je flippais comme une zinzin. J’avais beau avoir bien fermé toutes les vitres, il n’était pas rare que j’ai quelques gouttes à cacher sur le siège, si tu vois ce que je veux dire.
Ça me faisait flipper mais chaque fois que mon père ou ma mère me demandait si je préférais être à l’intérieur ou à l’extérieur de la voiture, bah je répondais toujours à l’intérieur ! Un peu comme les gens qui aiment se faire peur et s’amusent à aller dans des maisons réputées hantées ou mangent un yaourt un tout petit peu périmé.
Alors quand, il y a quelques semaines, mes parents sont allés laver la voiture avec moi à l’arrière, j’étais drôlement déçue de constater que je ne ressentais ni fascination, ni stress.
Autre façon de laver sa voiture une fois adulte.
Les gens un peu plus vieux que toi
Plus on vieillit, plus on oublie de demander l’âge des gens, et puis surtout, plus on s’en fout. Je peux avoir dans mes amis des gens de mon âge, d’autres plus vieux, ou plus jeunes, et on voit pas la différence, quoi. Ou si on la voit, bah… On s’en fout.
Pourtant, quand j’étais petite, je collais toujours au slip des filles plus âgées que moi de quelques années. Rien qu’une CE1 m’impressionnait trop quand j’étais en CP, alors je te raconte pas les yeux que j’ouvrais quand une CM2 me demandait de faire partie de son équipe à la balle au prisonnier (c’est arrivé une fois) (j’en pleure encore de fierté) ! Même avec le recul, je sais pas bien pourquoi j’admirais à ce point les plus grands rien que pour leur âge. Je pense qu’il y avait une idée de grandir plus vite, d’avoir l’air plus mature et badass si je faisais ami-ami avec des pré-pubères alors que je sortais à peine de mes couches.
Avertissement : en réalité, je suis pas sûre que ce point-là parle à tout le monde. Parce que quand je me suis retrouvée en CM2, je pensais que tous les CP seraient fascinés par le fait que j’étais plus vieille qu’eux et allaient vouloir être mes copains. Je pensais que j’allais pouvoir être un peu sévère avec eux et « faire ma grande ». Que dalle : je sais pas si c’est parce que j’avais déjà de l’acné et les mains moites ou parce que la fascination de ceux qui font partie des grands n’a pas touché grand-monde, mais bon… C’était décevant.
Ou alors j’ai raté les cours pour devenir une pré-ado impressionnante.
Faire les courses
Aujourd’hui, faire les courses avec ton propre salaire/ta propre bourse/ton propre argent de poche, c’est pas la foire à la saucisse : souvent, on y va parce qu’il le faut, et on fait la gueule mentalement quand on passe en caisse, pour deux raisons :
- c’est cher, c’est nos sous, et les sous c’est précieux
- l’hôte-sse de caisse va parfois trop vite pour nous et on se retrouve en bout de tapis avec un sac en plastique qu’on n’a pas encore réussi à ouvrir, croulant sous une montagne d’articles à ranger dedans, tandis que les clients suivants tirent la tronches parce que du coup, tu les empêches de commencer à ranger leurs articles que l’hôte-sse de caisse est déjà en train de scanner. Vu qu’il/elle va très vite.
Ces deux raisons suffisent à me mettre de mauvaise humeur pour quatre ou cinq ans, minimum.
Quand on était gosse, faire les courses, c’était quand même carrément fantastique ! Déjà, on avait un mini-caddie. Où sont-ils, les mini-caddies d’aujourd’hui ? On dirait qu’ils ont disparu. C’est tragique ! Parce que ton mini-caddie, tu pouvais le remplir, certes, mais tu pouvais aussi et surtout jouer aux auto-tamponneuses avec ceux des autres enfants. Pratique.
Ensuite, après avoir examiné tous les produits dans les rayons (souvent assise dans l’espace prévu à cet effet du caddie parce que tes parents t’avaient grondée pour avoir trop joué à l’auto-tamponneuse) (perso à 5 ans j’avais déjà les cuisses qui passaient plus dans les trous de l’endroit pour enfant du caddie, alors j’étais debout), tu pouvais regarder les articles avancer sur le tapis qui fonctionne TOUT SEUL. On dira ce qu’on voudra, mais moi, le tapis, j’avais trop envie de monter dessus et de découvrir le secret de son fonctionnement.
Je ne parle même pas de la fascination pour mes parents qui payaient par carte bancaire. Je veux dire, pour moi l’argent, c’était des billets et de la monnaie. Pas une carte que tu glisses dans une Game Boy.
Moi quand je pensais que mes parents payaient avec une cartouche et une Game Boy.
Maintenant, je peux te dire que le terminal de paiement, je le regarde vachement moins avec l’esprit vif et ludique.
Et toi, quels sont les trucs du quotidien qui te fascinaient, quand tu étais petite ?
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Les Commentaires
Sinon avant, comme j'ai lu dans les commentaires, j'étais fascinée par les chèques, pouah, il suffisait d'écrire le montant dessus et signer pour payer ! Du coup je me disais "Mais bon sang, pourquoi tout le monde n'a pas de chéquier ??? Il n'y aurait plus de gens pauvres comme ça et on pourrait avoir tout ce qu'on veut !! C'est tellement simple !" (et non ), et pareil, ça m'énervait que mes parents me refusent un truc alors que je les avais vu y'a deux minutes remplir un chèque, menteurs, et l'papier magique qui paie tout alors ??!
Mais sinon, un truc qui me fascinait grave petite et qui me fascine plus du tout maintenant, c'était les lavages de voiture au rouleau, je restais dedans, ça avançait tout seul et on avait l'impression de se retrouver sous une cascade géant, c'était trop cool ! Maintenant je trouve ça juste... Long et chiant (mais je reste toujours dedans héhé, c'est quand même plus marrant que d'attendre dehors !)
Bref, je suis contente d'être restée une grosse gamine dans l'âme quand même, s'émerveiller de tout c'est quand même vachement cool !