Au jour où je vous parle, l’heure est grave. Dans moins d’une petite semaine, je serai vissée quatre heures par jour à une table d’examen du lundi au samedi*, à user mon cervelet sur des matières fourbes et barbares telles que le droit de la mondialisation, l’épistémologie des sciences sociales**, les relations internationales ou encore l’économie de la mondialisation***. Depuis deux semaines, je révise nuit et jour, car si je n’ai pas mon année, mes géniteurs dégusteront mon foie avec des fèves au beurre et un excellent chianti. Entre deux coups de Stabilo, il m’arrive de geindre et de souhaiter me réincarner en candidat aux Anges de la Téléréalité ou en poisson rouge pour échapper à cette fatalité. Parce que nous sommes des millions à nager dans les eaux saumâtres des partiels au lieu de barboter sur la plage de Palavas-Les-Flots, énumérons toutes ces petites choses dont nous privent nos examens – mais que nous retrouverons avec joie le mois de juin venu.
*Un partiel. Le samedi. Achevez-moi.
** Je n’ai toujours pas compris le nom de cette matière.
*** J’ai un bac L. Priez pour moi pauvres pécheurs, tout ça.
Dormir
Depuis deux semaines, je me suis juré de ne pas me laisser aller à la paresse et à la procrastination. Pour ce faire, j’ai acheté un engin aussi petit que fourbe et bruyant : j’ai nommé le réveil, a.k.a. la pire invention de l’humanité après le Furby. Résultat des courses ? Me voilà réveillée tous les jours à sept heures tapantes, avec des cernes qui feraient peur à Lindsay Lohan. Mes révisions s’achevant autour de minuit, j’envisage d’hiberner pendant une semaine ou deux à la fin de mes partiels : ce sera un petit pas pour l’homme, mais un grand pas pour mon faciès de cadavre.
Ça, c’est moi en train d’essayer de comprendre la théorie des avantages comparatifs.
Découvrir le vaste monde
Aujourd’hui, il fait beau et chaud. Un temps idéal pour écouter l’Indiana Jones qui sommeille en chacun de nous, et se lancer dans une aventure intersidérale : faire l’Europe en interrail, le canal du midi à vélo, le Mékong à trotinette, se lancer dans l’aventure du Pellouailles-Les-Vignes – Saint-Jean-Des-Mauvrets, BREF, mouvoir son séant pour explorer des contrées inconnues. Mais que nenni : à cause des révisions, tu iras du lit au bureau, du bureau à la fenêtre, de la fenêtre au bureau. Ambiance.
Manger équilibré
Qui dit révisions, dit compensation. Pour te venger de tes journées passées à apprendre à orthographier correctement l’arrêt « CJUE, 2011, Lesoochranarske zoskupenie VLK »*, il te faudra trouver quelque chose sur quoi te venger. Tu peux dépecer des chatons / créer un jeu de fléchettes à l’effigie de Justin Bieber / noyer ton chagrin dans de la bière tiède**. Ou alors, tu peux faire du pot de Nutella ton meilleur ami, et avaler un paquet de gâteaux par page de cours apprise.
* Cet arrêt existe vraiment.
** madmoiZelle et ton foie ne cautionnent pas.
Ça, c’est moi en train de ficher Bourdieu
M’abrutir de séries débiles
J’aimerais beaucoup être de ces filles qui considèrent les divertissements audio-visuels comme de vaines occupations, et qui s’enfilent les ouvrages de Spinoza en VO (en latin, donc) pour se délasser les neurones après une rude journée de labeur. La sombre vérité ? J’aime à me vautrer telle une baleine échouée sur mon canapé, et à regarder Sex and the city, Desperate Housewives et autres grands moments de l’art moderne des heures durant. Or, depuis deux semaines, je n’ai pas vu la moitié du tiers d’un épisode de série, et la nuit, je rêve parfois que Carrie Bradshaw m’adopte et m’emmène loin, très loin des échéances partielesques. Un bon psy y verrait sans doute beaucoup de choses.
Faire la fête / Voir des gens
Passons à la partie la plus douloureuse des révisions : pour ne pas céder aux sirènes de la 3G, de la procrastination et de la vie sociale, j’ai décidé de m’expatrier quelque part dans le Maine-et-Loire. Là bas, ma vie sociale n’est qu’un vaste désert, et la solitude est parfois si pesante que j’en viens à avoir de longues conversations avec mon chat / le buraliste / la caissière du Netto, et à danser la Macarena toute seule dans mon salon en pensant à la première soirée post-partiels. L’heure est grave, vous dis-je.
Ça, c’est moi en train d’apprendre l’arrêt Lesoochranarske zoskupenie VLK.
Et toi, tes révisions de partiels, tu les vis bien ou tu te sens comme Jack Torrance dans Shining (n’écrivait-il pas, dans la version de Kubrick, « trop de travail et pas de jeu font de Jack un garçon ennuyeux » ?) mais en plus sexy ? Raconte-nous tes malheurs dans les commentaires, que l’on puisse pleurer toutes ensemble.
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Les Commentaires
C'est étonnant après notre discussion mais moi aussi en fait, j'ai même l'impression qu'on pourrait même bien s'entendre au final ahah.
Bonnes révisions à toi aussi! (oui là je sors à nouveau d'un partiel justement... Et je suppose que tu es également en période d'exams :nerd