Je crois qu’un des meilleurs investissements que j’ai jamais fait, c’est mon abonnement à Netflix. D’autant plus que maintenant que j’y pense, c’est mon mec qui paye tu vois donc bon bah, en termes d’équilibre coût/profit, on est vraiment bien en ce qui me concerne.
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On dirait que j’suis payée pour dire ça et tout hein, mais pas du tout, c’est juste que je regarde beaucoup trop de séries dans la vie et puis qu’en plus, j’ai pas fait beaucoup d’investissements dans ma vie.
Sauf un jour, j’ai mis 75€ dans un manteau en me disant ouh lala, il va au moins tenir deux hivers, et ça fait quatre ans que je l’ai et il est nickel. On peut dire que j’investis peu, mais bien. Prends-en de la graine, Jérôme Kerviel (je n’ai pas une idée précise du sens de ma blague, j’t’avouerai).
Bref, Netflix m’a permis de regarder tout Black Mirror, tout Gilmore Girls, tout The Crown, mais ça m’a aussi fait découvrir une autre série : Lovesick.
En plus Johnny Flynn, celui qui joue Dylan, est aussi l’auteur-compositeur-interprète d’une de mes chansons préférées.
Pourtant, c’était mal barré. Je m’ennuyais, je cherchais un truc à regarder, je suis tombée sur le synopsis, je l’ai lu et ça disait :
« Dylan apprend qu’il est atteint de la Chlamydia, une maladie infectieuse qui se transmet sexuellement. Le jeune homme est alors contraint de revoir ses ex-petites amies afin d’éclaircir sa situation… »
Et j’ai fait, « bof, nan ». J’avais pas envie. Je boudais un truc qui parlait d’amour et d’IST. Avec le recul, je me dis que je devais pas être dans mon état normal eeeeeet maintenant que j’y pense, effectivement, j’ai eu des problèmes digestifs vénères dans l’après-midi qui a suivi.
Comme quoi. Tout s’explique.
J’avais pas envie. Je boudais un truc qui parlait d’amour et d’IST.
Bref, j’ai fini par lancer l’épisode 1 et, quelques heures plus tard, j’étais toute désemparée parce que j’avais vu les deux saisons et que QU’EST-CE QUE J’ALLAIS BIEN POUVOIR DEVENIR BORDEL ? Du coup, j’en parle tout le temps, et vous allez pas faire exception à la règle. Voici trois trucs qui font vraiment du bien dans Lovesick.
Lovesick rappelle de dire les choses
Les personnages n’ont pas toujours des réactions raisonnées ou des élans romantiques hyper rythmés. Ils sont même la plupart du temps maladroits ou frustrés, voire les deux.
Y a eu plein de fois où je me suis dit « MAIS AH MAIS FAIS ÇA POURQUOI TU L’FAIS PAS ? » et de me surprendre à me dire… Bah non. Non, c’est bien qu’il ne le fasse pas. Je m’attendais à ce qu’il le fasse parce que je suis trop rodée aux comédies romantiques, mais j’apprécie ce changement tout en vraisemblance.
Les erreurs des personnages de Lovesick sont utiles pour questionner notre propre bonheur.
Mais cette frustration de spectateur•trice, elle ne vient pas de nulle part. Elle vient de notre volonté de voir le bonheur des personnages qu’on aime bien, parce qu’on s’identifie à eux et qu’on se souhaite notre bonheur à nous (en général).
Les personnages de Lovesick font des erreurs, souvent, qui nous rappellent des trucs hyper importants pour son bonheur à soi. Du genre, dire les choses, au moins une fois, quand ça pique trop.
Pour ne pas se retrouver dans une situation intenable que seuls les non-dits et les frustrations peuvent produire.
Regarde comme Luke (Daniel Ings) a l’air soulagé d’avoir enfin osé demander à Evie (Antonia Thomas) de lui ramener du pécu (c’est faux, ce n’est pas du tout ce qui se passe sur cette image car #nospoil, t’as vu)
Lovesick et ses personnages qui ne font pas complexer
Et physiquement, bordel, physiquement ! Les gens sont beaux et charismatiques, parce que les acteurs le sont, mais ils sont différents les uns des autres et pas tirés à quatre épingles dès le saut du lit. Sérieusement, je ne pensais vraiment, vraiment pas être un jour aussi heureuse en voyant des pores de la peau dilatés.
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Ça change tout ! Ça rend tout encore plus humain, encore plus vrai et encore plus intime donc encore plus beau. Vive le pore de la peau dilaté ! Vive le léger excès de sébum en fin de journée ! Et le nez rouge à force de coller sa tête à celle d’un autre pour lui rouler des pelles ! Et les petites ridules au coin des yeux !
Et le maquillage qui coule un peu ! Et les bras pas forcément toniques et le ventre pas forcément tout plat !
Les gens sont beaux et charismatiques, parce que les acteurs le sont, mais ils sont différents les uns des autres et pas tirés à quatre épingles dès le saut du lit.
C’est con mais ça fait du bien, tellement. Enfin moi, ça m’a fait du bien. Ça m’a retiré le seul truc qui me stresse et me met un peu mal à l’aise et me complexe une lichette quand je regarde des séries presque aussi cool mais avec grain de peau unifié.
Ça m’a tellement fait de bien que j’ai soupiré d’aise. Comme l’autre jour, quand j’ai mangé de l’aligot pour la première fois et que j’ai gémi à chaque bouchée.
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(Ok, bon, vraisemblance de l’épiderme et des dialogues et des doutes mis à part, il y a bien un truc, quand même : comment font-ils pour se payer de tels appartements, même quand ils ne sont pas tous salariés ? ÉCOUTE ! Tout ne peut pas être parfait.)
Et ça c’est Angus (Joshua McGuire) quand il parle de sa bite après avoir uriné devant tout le monde à son propre mariage (eh, y a pas à chier : les Anglais ils ont le sens de la fête).
Lovesick rappelle qu’il faut porter des capotes, bordel
Parfois, une très bonne fiction démarre sur une idée qui fait grincer des dents. Lovesick est vraiment un programme excellent. Vraiment. Je n’avais pas été autant enthousiasmée en découvrant un truc depuis des mois.
Parfois, une très bonne fiction démarre sur une idée qui fait grincer des dents.
Pourtant, j’ai eu envie de péter des trucs quand j’ai réalisé que Dylan n’avait pas utilisé de capotes avec les filles qu’il est obligé de recontacter. Mec*, putain, oublier une fois, ça peut arriver, même si j’veux pas juger mais quand même, vaut mieux éviter.
*Bon, j’dis « mec », mais c’est une responsabilité conjointe.
Et là, plus les épisodes passent et plus il y a de partenaires, et plus il y a de partenaires et plus tu réalises que ça veut dire qu’il ne s’est pas protégé avec toutes ces personnes différentes, dans tous ces contextes différents. « Qui fait encore ça ? », me suis-je demandé en me marrant genre « pfffff plus personne mdr ».
Et après je me suis dit, « ah bah ouais mais nan, pas mdr du tout. Ce genre de pratiques est encore aujourd’hui bien trop répandu, et ça m’inquiète vachement ».
Ça m’a un peu gâché mon plaisir et mon moment de détente, mais bon. Parfois, faut rouvrir les yeux sur la réalité des choses. Je ne peux pas vivre éternellement dans mon monde où tout le monde se protège avec ses partenaires jusqu’au moment où on a les résultats du dépistage, où les gens sont tous féministes et progressistes et boivent 1,5l d’eau par jour.
Mais si, j’y viens.
Au bout d’un moment, j’veux dire. Faut être réaliste.
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Nan parce que, ok c’est super romantique, d’une certaine façon, d’être obligé de prendre ses gonades à la main et de devoir recontacter toutes ses partenaires sexuelles, mais faudrait ne pas déconner. Se protéger c’est la base. C’est la basibase.
Et chaque occasion de le rappeler mérite un pouce en l’air, pas vrai ?
Écoutez l’Apéro des Daronnes, l’émission de Madmoizelle qui veut faire tomber les tabous autour de la parentalité.
Les Commentaires
Ah, au temps pour moi, je n'avais pas retenu ça ! Pourtant aucun des personnages n'a d'accent écossais ; dommage, il est rigolo ^^