Oh regarde, dehors, par la fenêtre : avec un peu de chance, tu vois passer de la lumière. Après avoir été comme un tombeau sur nos épaules, le ciel a laissé tomber le gris-poil-de-torse-de-BHL pour un bleu/blanc un peu éblouissant. C’est simple : quand j’ai ouvert les volets dimanche dernier, j’ai cru que j’étais décédée et qu’une lumière m’accueillait dans l’au-delà.
Avoir de l’eau jusqu’aux genoux et regarder l’horizon avec beaucoup de sérieux en croisant les bras aussi, c’est plus facile en été (Note : Leo, on dirait qu’il a fait pipi dans son slip).
Il y a peu, Perrine vous expliquait pourquoi elle préférait s’habiller au printemps. Toute à ma joie d’avoir rangé mon manteau, je vais vous raconter tout ce qui est moins chiant à faire quand il fait beau – je veux dire, au-delà de porter une jupe sans collant. Un acte bien compliqué quand il fait -10 mais eh, c’est une question de bon sens.
Faire les courses
Personnellement, en hiver, mon choix nutritif est des plus restreints : il me faut du beurre, des oignons, du fromage et des lardons, et ce à toutes les sauces, parce que quitte à déprimer autant le faire en me gavant par poignée des meilleurs trucs gras du monde. Toutefois, c’est restreint et à la fin du mois de mars, je finis par avaler mes coquillettes trop beurrées trop gruyérées avec une lassitude que je ne me connais pas en décembre.
À partir du printemps, je n’ai plus de limite : les fruits et légumes sont meilleurs mais surtout, ils sont moins chers. Et puis, avec les beaux jours, on laisse de côté le besoin de se réchauffer en mangeant et on a tout un panel de choix qui s’offre à nous. Alors qu’en hiver je traverse les rayons tel un zombie à la recherche de ma dose de gras qui ferait faire trois tours dans son slip dans un sens et trois tours sur sa chaise dans l’autre à un-e nutrionniste (et ça fait mal, parce que c’est comme une brûlure indienne sur tes fesses), je gambade gaiement dans le magasin tout entier, tentée par tous les aliments qui apparaissent sous mes yeux le reste de l’année. Car il n’y a plus de barrière quand le soleil montre le bout de son pif rougi : alors qu’il m’est impossible de manger une glace devant ma télé par température négative, il est tout à fait concevable de se faire une raclette en plein soleil sur une terrasse (faut juste investir dans une rallonge quoi).
Faire tactac
Alors attention, ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit : avoir des relations intchimes avec autrui n’est pas une corvée
, même quand les trottoirs revêtent un manteau blanc. Oui mais voilà, devoir s’arrêter en plein milieu pour remonter la couette parce qu’on tremble tellement que le dérapage n’est pas loin, c’est pénible. C’est limite si ça donne pas l’impression de forniquer dans un train de marchandises.
Ceci dit je dis ça, mais si ça se trouve, les murs de chez toi sont isolés correctement et la maladresse ne te connaît pas, ce qui fait que ton âme reste pure, à l’abri du souvenir douloureux d’une glissade non maîtrisée d’un appareil génital sur l’autre.
Regarder des films qui flinguent le moral
Que tu aies décidé de regarder un bon vieux Lars von Trier ou un film d’horreur des familles, y a pas à dire : c’est plus facilement gérable pour une bonne partie de la population quand le ciel ne tire pas la tronche. Déjà, parce que c’est évidemment moins pesant de regarder un truc qui fait peur ou qui fout le moral dans l’ongle mycosé quand on peut le faire avec la fenêtre grande ouverte avec accès au bruit rassurant de la vie qui continue de mener son cours dehors. Mieux encore, après la fin du générique, tu peux sortir prendre l’air pour te rappeler que tu es bien vivante et que toutes ces histoires de collision de planètes de « on va tous mourir » et de gens qui s’amusent à torturer de pauvres citoyens en grognant un rire satanique tellement ils trouvent ça fendard c’est que des conneries. Enfin non, pas forcément, mais y a davantage de chances que je devienne mannequin lingerie pour fillette (1 chance sur 78954563, rapport aux tartiflettes de l’hiver) que tu rencontres un vrai pervers dans la rue.
Le danger, c’est que, lorsqu’on est sensibles à ce genre d’oeuvres cinématographiques, on peut potentiellement finir par ne regarder que des feel good movies au point de s’en lasser. Et se lasser, c’est triste, parce que des bons feel good movies y en a moults ! D’où l’intérêt du soleil, qui ramène le choix et la diversité sur nos écrans. Rien que ça.
Attendre le bus
Avant toute chose, regardons cette vidéo sortie la semaine dernière qui montre une dame très heureuse de vivre :
https://www.youtube.com/watch?v=9hWAU-lJFaM
Est-ce que cette personne aurait eu envie de danser en attendant son moyen de locomotion sous la grêle ? Je ne pense pas. Peut-on jouer à Ruzzle, lire des tweets ou envoyer des textos en attendant son bus sous la pluie ? Pas à moins d’avoir une très bonne assurance-humidité pour son smartphone. Et est-il possible de sortir un livre et de s’en délecter quand le pluviomètre déborde ? Disons qu’il ne faut pas trop tenir à sa bibliothèque et ne pas être du genre à angoisser à l’idée de prêter ses livres de peur de les retrouver cornés et gondolés. Les jours de pluie, on est forcées de s’ennuyer en attendant le véhicule qui nous emmènera au lycée, à la fac ou au travail. L’hiver est contraignant. L’hiver nous torture, et pas seulement parce qu’on frôle l’amputation à chaque sortie.
Pour toutes ces raisons, je te propose de militer pour l’éradication du froid, de la pluie ou de la grêle. Pour protester, sortons toutes en culotte le prochain jour de pluie. Ou bien délocalisons-nous en Australie ou dans les DOM-TOM et courons ensemble le risque d’un jour nous retrouver orteils à nez avec un scolopandre. Je suis prête à prendre le risque.
Et toi, quels sont les trucs dont tu préfères te passer en hiver et qui deviennent un plaisir quand il fait beau ?
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