Article initialement publié le 9 juillet 2012
Coucou mes chéries.
Aujourd’hui, nous allons parler des obscurs tréfonds de ton enfance, où gisent des souvenirs peu avouables : en ces temps troublés, tu aurais vendu ta maman et ton bras droit pour des idoles aujourd’hui peu fréquentables.
Dépoussiérons ensemble ces trésors du bon goût à la française, et relativisons quelque peu. C’est parti.
Les films de la honte
Souviens-toi, c’était en 2003 : même si les apparences étaient à peu près sauves, de nombreux signes annonçaient la fin du monde. Une canicule tentaculaire allait tuer la moitié des retraités de France.
Bush était au pouvoir, et les gens le prenaient au sérieux. Renaud remportait les victoires de la musique. Une certaine Elodie gagnait la starac. Et dans ce tourbillon de mouise intersidérale, débarquait un film qui allait changer ta vie : Les Choristes.
Allez, souviens-toi. C’était il y a presque dix ans.
Et juste après ta sortie de la projection, tu as commandé une poupée gonflable à l’effigie de Jean-Baptiste Maunier, supplié ta mère de t’inscrire dans six chorales différentes et littéralement usé le CD des chansons du film. La fin du monde était proche. *
Mais heureusement, il y avait aussi ces disneys qu’on regardait en essuyant une larmichette faisant une analyse cinématographique détaillée du film d’animation infantile.
Pour celles qui avaient un magnéto réfractaire, il y avait de magnifiques séries télé au potentiel honte : citons Charmed, Les feux de l’amour et autres merveilles du petit écran à côté desquelles le moindre épisode de Plus belle la vie est une oeuvre hitchkockienne.
Les fringues de la honte
Et maintenant, une petite minute de silence pour la divinité du bon goût, que nous avons toutes assassinées en portant un string apparent et fluo en quatrième B. Amen.
Bon, en même temps, il y en a qui le portent très bien.
Quand tu étais plus jeune, tu avais sans doute une douloureuse propension à changer de style comme de tampon. Si tu étais une extrémiste de la provoc’ et que ton sport national consistait à faire s’évanouir les nonagénaires de ton quartier, tu as pu être tentée par la mode cagole.
Ou encore par le trip gothique, qui donnait des sueurs froides à tes voisins
Parce que Marilyn Manson, il est… Bah en fait, non.
Ou alors, tu as pu être, comme moi, une fière ambassadrice de la laideur et des cheveux gras du renouveau de la mode hippie.
Note à mon moi du passé : ne regarde plus jamais Hair, c'est mauvais pour la santé capillaire.
Les musique de la honte
Ah, la jeunesse ! Cette douce trêve où tu peux te permettre de punaiser un poster de Diam’s dans ta chambre sans te faire refaire le visage pour ne pas être reconnue de tes peluches. Entre 1993 et 2003, tu as fait subir à tes pauvres tympans tout ce que l’art musical fait de pire.
Peut-être connais-tu encore toutes les paroles de la comédie musicale Roméo et Juliette ou Notre-Dame de Paris. Si oui, aie une pensé émue pour Hugo et Shakespeare.
Et aussi pour tous ces ignares qui croient que les textes de Mozart l’Opéra Rock ont été écrits par le papa de la flûte enchantée. Et pour ma soeur qui est persuadée que les productions de Kamel Ouali sont mieux que Chantons sous la pluie. Et pour un peu de beau temps en région parisienne, tant que tu y es.
Pardon, je m’égare. Revenons à nos égéries fanées moutons. Tenez, Lorie par exemple. Si il convient aujourd’hui de la conspuer, elle fut autrefois la coqueluche de Fan2.
Et puis il y avait toutes ces starlettes abonnées aux rimes en A, qui gémissaient à moitié à poil sur M6 aux heures de grande écoute. Ne me torturez pas, je ne donnerai pas de noms. D’ailleurs, je ne m’en souviens pas.
Et toi, quels sont les trucs que tu as aimé mais que tu ne peux plus sacquer ?
*Jean-Baptiste, je te veux dans mon lit en 140. Alors magne ton joli derrière et contacte la rédaction pour avoir mon zérossisse. Bisous bisous.
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Les Commentaires
mais oui j'aimais bien aussi Amine, surtout la chanson du mariage