Aujourd’hui, l’heure est grave. Alors que nous glandons tou-te-s paisiblement sur Facebook, Twitter, madmoiZelle et autres instruments de procrastination massive, nous vivons sans le savoir notre dernière journée. D’ici quelques heures, si les Mayas ont vu juste, la date fatidique du 21 nous privera de tout ce que nous aimions sur Terre : pots de Nutella, tubes de Liza Monet, rediffs de L’Amour est dans le pré, et autres divertissements hautement intellectuels. Ainsi, l’heure est à la nostalgie : quels regrets avoir si la Terre cesse de tourner demain ?
Parcourir le vaste monde avec un sac à dos
Certes, j’ai déjà roulé ma bosse dans des endroits follement romantiques : Flines-Les-Râches, Pellouailles-Les-Vignes, Fougax-Et-Barrineuf… Mais j’aurais aimé découvrir d’autres contrées fort fort lointaines : la Papouasie-Nouvelle Guinée (pour la frime), New-York (pour les gratte-ciel), Buenos Aires (pour le tango), ou encore le Japon (pour les sushis). Malheureusement, il est trop tard pour prendre l’avion et j’ai perdu ma brosse à dents de voyage. La vie est injuste.
Me mettre au sport
Aussi loin que remontent mes souvenirs, j’ai toujours été aussi douée en sport qu’une limace sous Lexomil, et après avoir obtenu 5/20 en E.P.S. au bac, j’ai laissé mes baskets pourrir dans les tréfonds de mon garage, en me promettant qu’un jour, elles renaîtraient de leurs cendres. Il est trop tard ? Tant pis.
Comprendre le latin (et le grec ancien aussi, tant qu’on y est)
En cinquième, puis en hypokhâgne, j’ai vainement tenté d’apprendre le latin, mais aujourd’hui, je suis plus à même de réciter une chanson paillarde qu’une déclinaison. Pourtant, si je m’étais penchée avec plus de coeur sur mon Gaffiot, je serais aujourd’hui en mesure de comprendre les formules dans Harry Potter. Et cela n’a pas de prix.
Écrire un livre
Et recevoir un prix littéraire quelconque. Compromis, vous avez dit compromis ?
Goûter tous les cocktails de ce bas monde
« Quitte à vivre notre dernière journée, autant l’arroser en beauté », m’a dit ce matin ma grand-mère en ajoutant une larme de rhum vieux dans sa tisane. Et c’est à ce moment que j’ai compris que ma vie n’aurait servi à rien si je disparaissais le 21 décembre sans jamais avoir goûté un cocktail-arc-en-ciel.
Voir des films cultes sur grand écran
Qu’y a-t-il de plus frustrant que de regarder Docteur Jivago sur un écran d’ordi, à part approcher Johnny Depp
avec une ceinture de chasteté ? Rien, assurément. Si le monde s’achève demain, je n’aurais vu ni Autant en emporte le vent, ni L’homme de la rue, ni Le Roi et l’Oiseau, ni l’intégrale des Star Wars, ni un bon Marc Dorcel dans une salle obscure. Tristitude.
(NDLR : la rédaction de madmoiZelle vous rappelle que le CinémadZ vous permet de revoir chaque mois un classique du cinéma sur grand écran. Oui, Se7en est un classique. Promis.)
Faire de la Nasoflûte un instrument reconnu
Et mettre fin à l’infâme dictature de la flute à bec au collège. Pour le bien de l’humanité toute entière, ainsi que pour les tympans de générations d’élèves opprimés. Amen.
Savoir faire des macarons
Dans ma famille, l’incompétence culinaire est plus qu’un art : c’est un patrimoine sacré. Aussi, étant quasi-incapable de faire cuire du riz sans déclencher un séisme dans ma cuisine, il m’est impossible de faire le moindre gâteau potable (le dernier en date a été boudé par l’intégralité des membres de ma smala, et même le chat n’a pas voulu y toucher – certes, il ressemblait à un boyau de mouton centenaire et putrescent, mais « l’essentiel est invisible pour les yeux », non ?)
M’engager pour une noble cause
Et m’inscrire à un chantier international pour aller restaurer une église romaine en ruines ou une école en Inde. Sinon, j’aurais aussi pu créer l’Association des Gens qui Donneraient un Tympan pour que Liza Monet et Sofiane se disent Oui Pour La Vie et Cessent de nous Briser les Ovaires (l’AGDTLMSOPLVCBO, c’est plus simple). Mais là aussi, il est trop tard : chienne de vie.
Devenir polygame, et me maquer avec Daniel Craig, Adrian Brody ET Ryan Gosling.
Jamais deux sans trois, non ?
Mais regardons les choses en face : si le monde cesse d’exister demain, nous aurons échappé à un cinquième volet des aventures d’Astérix et Obélix, à la Saint-Valentin et à nos partiels de droit administratif. Et cela vaut bien une apocalypse dans les règles de l’art.
Et toi, quelles sont les choses que tu aurais aimé faire avant la fin du monde ?
Les Commentaires
- Apprendre l'Italien
- Partir dans une réserve africaine
- M'occuper de lionceaux
- Avoir une biquette, une vache, et un lama
- Casser la gueule à mon prof de chinois
- Faire du bénévolat
- Voir la Juve jouer
- Apprendre à jouer du piano
- Je ne trouve pas de dixième regret