Initialement publié le 14 juin 2013
Être une rock star, c’est pas compliqué. Pas la peine de s’emmerder à apprendre à jouer d’un instrument, monter un groupe, travailler son style ou passer des années à essayer de percer dans le milieu : tout est une question d’état d’esprit.
L’important c’est d’y croire. Et si vous y croyez, le monde suivra. Ou pas. Mais c’est pas grave, être une rock star dans sa tête c’est déjà pas mal. Et c’est toujours bon pour l’estime de soi.
Voici donc quatre trucs débiles, accessibles à tous et relativement insignifiants qui me donnent l’impression d’être une rock star (en carton, certes), même pour quelques secondes. Alors qu’en fait je suis juste comme tout le monde. Mais pas dans ma tête.
Sortir du Starbucks avec ma boisson dans la main et mes clés et mon portable dans l’autre
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Ça c’est pas ma faute, c’est la faute des tabloïds. L’une des photos-de-paparazzi les plus répandues, c’est celle de « X allant chercher son Caramel Macchiato en jogging-claquettes ».
Sur les photos, 99% des célébrités ont leurs clés de voiture et leur portable dans une main, et leur boisson dans l’autre, un air blasé vissé sur la tronche (rapport aux 26 vautours qui prennent la même photo — complètement inintéressante au demeurant).
Résultat, quand je me motive à sortir de chez moi pour aller me chercher ma dose au Starbucks du coin, je prends mes clés et mon portable, je pense à des trucs nuls, j’adopte une attitude un peu puante (mais juste pour marcher dans la rue, je suis douce et cordiale avec les baristas, promis) et je parade dans les rues de ma ville avec mon macchiato et ma gueule de connasse pédante. Et c’est débile, personne ne me remarque et au pire je dois avoir l’air de passer une super mauvaise journée, mais moi ça me rend toute heureuse dans mon dedans.
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Marcher à peu près n’importe où avec des lunettes de soleil
Dès qu’il y a un rayon de soleil à Paris, tout le monde sort les lunettes de soleil. Tout-le-monde. Alors quand je décide de mettre les miennes, je ne suis qu’une paire d’yeux de mouche au milieu de la foule, rien ne me démarque, je ne suis pas spéciale.
Mais quand il faut beau, qu’une petite brise toute douce souffle sur la ville, que j’ai mes Ray Ban sur le nez et mon casque vissé sur les oreilles avec les Guns à fond les ballons, j’ai l’impression de décoller. Et comme la musique isole mon cerveau, je peux me faire mon trip toute seule dans la rue sans que personne ne s’en rende compte : mon intégrité reste intacte et mon imagination peut s’emballer tranquillement.
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Le vrai bonus, c’est quand on porte des lunettes de soleil dans des endroits inappropriés, genre le métro. C’est hyper mal vu, on passe pour une vraie connasse, mais quand on s’autorise cet écart en rentrant de soirée à l’heure où tout le monde part bosser, le kiff est absolu. Mal vu, mais absolu.
Boire à la bouteille
Mon grand drame dans la vie, c’est que j’aime pas la bière. À part les bières super sucrées genre La Pêcheresse ou la Faro, mais alors niveau crédibilité en société, c’est zéro. Mon poison, c’est la vodka, et c’est pas demain la veille qu’on me verra siroter une bouteille d’Absolut directement au goulot.
Sauf que boire à la bouteille, je trouve ça cool. C’est comme une toute petite rébellion, qui ne fait de mal à personne et qui au pire vous vaudra des remarques du style « Non mais euh, allo, t’es au courant que les bouteilles de bar sont réutilisées ?! » – mais c’est pas grave, je partage mon goulot avec le monde entier si j’veux, ha.
Du coup, tout prétexte est bon pour porter une bouteille à ma bouche – Coca, jus de pomme, champagne ou pétillant à la pêche, si y a un goulot, j’y mettrai ma bouche. Sans aucune sensualité, assise sur le dossier de ma chaise avec les pattes écartées façon gros camionneur en fin de service, c’est comme ça que je choisis d’exprimer ma féminité.
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Bonus pour les toutes fins de soirée, quand tout le monde zone par terre comme des merdes et qu’on finit les bouteilles en s’arrachant la gorge avec les dernières clopes du paquet — le niveau junior de l’attitude destroy.
Quand j’émerge d’une soirée à 6h du mat avec la gueule dans le pâté
Mais le meilleur moment vient après avoir fini les bouteilles au goulot, quand il faut rentrer dormir. Le soleil brille déjà, les gens dehors sentent le gel douche et la mousse coiffante, ils sont prêts à attaquer une énième journée de boulot. De notre côté, on vient d’enchainer 24 heures de boulot + fête endiablée, il est temps de rejoindre nos lits douillets pour nous endormir tranquillement, bercés par le chant des oiseaux.
Vus de l’extérieur, quand on émerge d’une soirée comme celle-là, on est dé-gueu-lasses. Les gens changent de trottoir en nous croisant, se bouchent le nez, nous jugent violemment en fronçant les sourcils très fort ou se moquent tout simplement de notre état lamentable.
Mais en général on a tellement la gueule dans le pâté qu’on se rend compte de rien : on marche comme sur un nuage, le corps blindé jusqu’à la rate de toxines en tout genre, les cheveux à la verticale, le maquillage à l’horizontale, luttant contre le sommeil et la gravité.
Il faut ensuite se jeter dans le métro, où tout le monde est super-réveillé et super-saoulé d’aller au boulot, et se laisser porter jusqu’à la maison. Et malgré la saleté, la sueur, l’odeur de tabac froid, j’ai toujours un petit frisson de plaisir quand j’entame ce chemin du combattant. J’ai l’impression d’avoir survécu à quelque chose d’incroyable, d’être un guerrier émergeant victorieux du champ de bataille, heureux de pouvoir retrouver son foyer chaleureux et de vivre encore une autre journée — que je passerai à dormir en bavant abdondamment sur mon oreiller à mémoire de forme, avec mes chats près de moi, évidemment.
Totalement badass.
Et vous, quels sont les petits trucs du quotidien qui vous donne l’impression d’être une rock star et de vivre des trucs extraordinaires alors que tout est parfaitement banal et n’impressionne personne d’autre que vous ?
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Les Commentaires
Et sinon ouais j'me sent totalement et enfin comprise en lisant ton article, j'suis trop comme ça aussi, genre lunette rob zombie a fond, et tralala I'M A ROCKSTAR BABYYYY! o/
Ou sinon ce qui était trop drôle, c'était au Hellfest dernier, j'avais pris le chapeau de cowboy d'un pote, et je suis rousse cheveux long, mini jupe, perfecto 'punk' et porte jarretelle, j'étais seule en direction du camping, et la, j'ai entendu des mecs me dire "oula, sa c'est le genre de nana à pas faire chier" ...Ça c'etait putain de rock'n'roll quand meme, j'me suis sentis trop puissante, et être puissante...C'est putain de rock'n'roll ahahah (quoi je dis trop de putain et je me répète? ..mais non voyons...) Enfin voila o/