Comme Émilie nous l’avait déjà expliqué, les clips sont remplis de situations et de péripéties qui ne pourraient jamais être acceptées dans la vraie vie. C’est pour ça d’ailleurs que ma perception du monde change en écoutant de la musique : je passe instantanément de fille-lambda-qui-va-racheter-du-saucisson à Walkyrie-moderne-ultra-sensuelle-qui-parade-fièrement en écoutant Crazy In Love de Beyoncé.
À chaque fois que je sors et que j’allume mon iPod, je m’invente une vie « comme dans les clips », et je le ferai encore à mes 40 ans je pense. Malheureusement, je ne pourrai jamais aller jusqu’au bout de ce délire, parce qu’il y a des choses impossibles à réaliser qui se font pourtant si naturellement dans les clips.
Quitter son job sur un coup de tête (sans conséquences)
Alors ça, c’est sûrement le meilleur exemple de chose à ne faire nulle part sauf dans un clip. Mine de rien, ça arrive souvent, exemple: la chanson raconte l’histoire d’un protagoniste étouffé par sa routine et le manque de rebondissements dans sa vie, qui décide d’un coup de craquage de slip que trop-c’est-trop et envoie tout balader en balançant son tablier à la gueule de son boss. On le voit dans ce clip, par exemple :
Mais surtout dans celui-ci (un chef-d’oeuvre) (non) :
Pour Christophe, qui va juste prendre un verre avec tous ses clones et la pote de Tal (qui se barre en vacances normal), ça a l’air simple : « oh j’en ai marre, j’me tire », et ils vont vagabonder ailleurs.
Sauf que voilà, si toi aussi tu décides de le faire, pas sûr que tu t’en tires aussi bien qu’eux : diverses conséquences semblent ne pas avoir été envisagées par les artistes.
C’est vrai, ils auraient pu, je sais pas… se retrouver dans l’incapacité de trouver un nouvel emploi, sombrer doucement dans la précarité, voir leur famille (si famille il y a) se déchirer par faute de stabilité, connaître la misère la plus totale ? Mais bon. Ils en avaient marre.
« À Faire : 1. S’en foutre de tout. 2. C’est tout » : la To Do List de l’héroïne de ce clip d’Avicii et Nicky Romero après qu’elle a quitté son job.
Faire des apartés pendant que les autres autour de toi font des trucs normaux
Sur Wikipédia, le clip est défini comme tel :
« Un clip est une œuvre multimedia, principalement audiovisuelle et communément courte, réalisée à partir d’un morceau de musique ou d’une chanson. »
Je conçois très bien l’importance du morceau mis en scène dans le clip, mais il y a des limites. Je m’explique encore une fois grâce à cette chère Tal.
Dans ce clip, on la voit souvent chanter de manière passionnée et envoûtée face à la caméra, pendant que ses danseurs s’agitent ou font semblant de déconner en arrière-plan.
Imaginez juste une scène banale de retrouvailles entre amis : tout le monde est content, on déconne bien, Jean-Mi raconte ses histoire de vacances au Cap d’Agde, bonne ambiance quoi.
Et là d’un coup, Josiane s’éloigne un peu du groupe et chante son amour pour ses potos en mode « Jeeeeaaannn-Mmmiii et ses histoiiiiires de vacances… Raïïï n be feeeveeer… ». LA GÊNE QUOI.
Tu es un peu trop devant la caméra madame
Montrer l’intégralité de son dressing en un seul clip
Alors là, même moi qui me change parfois pendant une pause et qui peut passer des dimanches aprem à essayer de combiner des tenues juste pour passer le temps, j’étais fascinée devant ce clip de Shy’m, où vous reconnaîtrez sûrement le mannequin Willy Cartier :
Neuf tenues différentes. Shy’m s’est donc changée huit fois pour un clip de 3min 09 secondes. C’est comme si moi, le temps d’aller acheter mon pain, je portais successivement :
- une robe liberty avec des derbys
- un déguisement de Mario
- une combinaison en cuir
- un slim avec un chemisier transparent
- (juste) un slip
- une djellaba
- la robe Union Jack de Geri Halliwel
- un jogging Lacoste
- un masque de grenouille.
Impossible à faire donc. Mais tentant.
« Mais si ma chérie, ça c’est parfait en 10ème tenue parce que tou é un H ! »
Investir n’importe quel endroit pour danser, chanter, bref : faire le zébulon
Alors ça, c’est un peu le leitmotiv de 90% des réalisateur de clips : on prend tout le cast, on choisit n’importe quel endroit lambda (hôtel, fontaine, château, restaurant, école etc.), et on les fait tous danser et chanter dedans. Et ça marche, la preuve en images avec le meilleur exemple qui soit (NB : la rousse dans ce clip n’est PAS Sophie-Pierre Pernaut).
Dans la vraie vie, on a eu droit aux lipdubs, ces clips généralement réalisés en plan-séquence où des amateurs chantent en playback dans les locaux de leur entreprise, dans la rue ou sur une place. Malheureusement, on reste encore bien loin du pétage de plomb total orchestré dans ces clips.
La prochaine fois que je suis en ville avec mes potes, je tenterai pour vous l’expérience de débarquer dans un musée en faisant la roue et en chantant « dflhvfsdhh I really really wanna Zigazig AH ! ».
Michael Bublé fait son shopping
Même si toutes ces situations ne se présenteront sûrement jamais dans ma vie, je continue à croire que le monde change quand je marche en écoutant de la musique, et je continue à changer d’attitude selon l’atmosphère de la chanson.
Et je kiffe. Voilà.
Et toi, tu as remarqué des choses WTF qui reviennent souvent dans tes clips préférés ?
Écoutez l’Apéro des Daronnes, l’émission de Madmoizelle qui veut faire tomber les tabous autour de la parentalité.
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