Parfois dans la vie, il y a des hasards heureux. Genre :
- janvier 2008 : ce partiel de Relations Internationales annulé à cause de la neige (c’était la seule matière que j’avais pas eu le temps de réviser)
- novembre 1995 : un jour férié qui tombe un lundi, jour de la piscine (j’ai toujours détesté la natation à l’école)
- ma tante qui, au lieu de m’offrir des pulls moches, se rabat sur une carte cadeau Fnac et se confond en excuses parce qu’elle n’a pas eu le temps (moi qui voulais justement m’acheter quelques coffrets exclusifs)
MAIS (évidemment, il y a un « mais », ne faites pas les étonnés, il y a toujours un « mais », attendez, sinon on serait payées à rien dire, vous imaginez) donc je disais, MAIS, le reste du temps, la vie, au quotidien et dans toute la cruauté de sa banalité, n’est qu’une vaste application de la loi de Murphy.
Que faire ? Signer une pétition en ligne ? Les politiques s’en fichent, un clic ou 10 000, c’est devenu du pareil au même. S’en remettre à Dieu ? Je suis viscéralement athée, même si je décidais de devenir croyante là maintenant, Dieu me reprocherait mon opportunisme.
En l’absence de solutions à ces coups de gueule que j’ai à passer, un choix cornélien s’est imposé à moi : garder tout ça pour moi et fulminer le cul contre le radiateur OU partager avec vous mes doléances.
J’ai choisi la seconde option (bah oui, ce serait dommage que ce papier s’arrête ici, non ?)
Voici donc quelques trucs qui m’exaspèrent AU PLUS HAUT POINT.
*Bon, en fait, cette liste émane peut-être de la révoltée de salon qu’il y a au fond de moi. Dans la vraie vie, je suis aussi énervée contre des trucs plus impactant pour la société, genre l’embourgeoisement des moeurs, le tout-marketé, le creusement des inégalités sociales et l’inflation. Je vous jure.
Les pintes de bière et ma vessie
Une grande problématique qui me revient dans la figure chaque jeudi, vendredi et samedi soir. POURQUOI MA VESSIE SE REMPLIT SI VITE QUAND JE SUIS AU BAR AVEC LES COPAINS ? OK, j’ai un élément de réponse : le dénominateur commun de toutes ces fois où je joue au pilier de comptoir, c’est la menthe à l’eau la bière.
Mais maintenant, est-ce que quelqu’un dans l’assistance peut m’expliquer cet étrange phénomène qu’est celui du premier pipi houblonné ? Je m’explique : je bois une pinte, j’ai envie de faire pipi mais je peux me retenir. Donc je me retiens, happée par une conversation autour du Triple A et du dernier EP de Maelstrom, je bois quelques autres gorgées entre 2 éclats de rire et un sourcil levé en direction du plus relou de mes potes, je bois quelques autres gorgées, tout va bien. Puis je me décide à aller aux toilettes, histoire de vider quand même cette vessie qui se remplit vitesse grand V. Hop, je fais mon affaire, je reviens, je continue à boire.
Et là, que se passe t-il ? J’ai envie de faire pipi toutes les 3 gorgées. Un peu comme si « une fois les vannes ouvertes », on ne pouvait plus les refermer. Ma question est donc la suivante : pourquoi, quand on boit de la bière, le premier pipi de la soirée est-il plus facile à retenir que tous ceux qui vont le suivre ?
Aidez-moi, je n’en dors plus la nuit.
La sieste et mon incapacité à dormir sur commande
Deux contradictions animent mon rapport au sommeil : 1. j’adore dormir, 2. je n’ai pas besoin de dormir. Comprendre : en semaine, j’ai pour habitude de me coucher très tard et donc, de dormir peu (= je n’ai pas besoin de dormir, je préfère regarder des séries ou boire des bières comme susmentionné, jusque tard dans la nuit) MAIS une fois que je dors (grasse mat’ du week-end), j’hiberne et rattrape tout mon retard.
Parfois, ce qui doit arriver arrive : j’ai trop peu dormi de la semaine et un week-end ne me suffit pas à tout rattraper. Je commence donc la journée du lundi avec un grand hologramme au dessus de ma tête, qui indique « – 16 », soit le nombre d’heures de sommeil qu’il me manque pour être bien dans mon corps, minimum syndical. Dans ces moments-là, je m’arrange pour composer avec la réalité : je me cale une petite sieste entre une interview et un derush, entre un article madmoiZelle et la pause déjeuner, ou entre une conf de presse et 3 e-mails.
Attention : 15 minutes est un bon shot d’énergie et me permet de recharger mes batteries, mais 45 minutes est un format dangereux, puisque, loin de me reposer, il ne fait que me rappeler le goût amer du manque de sommeil.
C’est ce que j’appelle le syndrome de la chips. Imaginez : vous mourrez de faim, il est 19h, et le repas n’est servi qu’à 20h30. Eh bien, ne rien manger et attendre encore 90 minutes vous sera plus facile qu’ingurgiter une chips. Une chips, ça ne sert à rien à part à vous rappeler à quel point votre estomac est vide et le faire gargouiller de plus belle. Eh bien, 45 minutes de sommeil, c’est pareil. Autant ne pas dormir.
Bref, j’en viens à ma question : comment faire pour chronométrer une sieste de 15 minutes quand on ne sait pas à quel moment on va s’endormir ?
J’en ai marre de mettre des réveils à 13h15 quand je m’allonge à 13h, alors qu’à 13h12 je ne me suis pas encore endormie, et doit décaler mon réveil à 13h27. QUE FAIRE ? Aidez-moi, je deviens folle.
Les fourmis dans les jambes
Mon métier nécessite parfois de longues heures assises sans bouger en face d’un ordinateur, 2 calepins et un magnétophone.
Que se passe t-il immanquablement au bout de plus de 45 minutes les jambes croisées dans un lieu où il fait froid, même lorsque le radiateur est à son maximum ? Le diable en matière de circulation sanguine : les fourmis dans les jambes.
Est-ce que quelqu’un dans l’assistance peut m’expliquer comment remédier à cette invasion d’insectes courants le long de mes jambes et me privant soudainement de toute capacité à me mouvoir ? C’est hyper flippant, et la plupart du temps, ça me fait me ramasser par terre (littéralement) quand j’essaye de me lever. Je demande à ce que l’on légifère sur le sujet.
Les gens qui reposent le pot de Nutella sur l’étagère alors qu’il est vide
J’ai un énorme coup de gueule à passer contre cette race de gens qui n’arrivent pas à jeter les pots de pâte à tartiner, même lorsqu’ils sont complètement vides. Je ne dis rien s’il en reste un fond : après tout, une demi-cuillère à café de Nutella peut toujours servir à habiller une biscotte déchue – mais pourquoi reposer le pot sur l’étagère lorsqu’il a été raclé jusqu’à la moelle ?
Le truc avec le Nutella, c’est que même dégommé, il en reste toujours une fine couche qui a durci de l’intérieur sur les parois. Et ça fait illusion ! De loin, on a toujours l’impression que le pot est encore rempli. Alors à moins de faire l’inventaire de sa cuisine chaque fin de week-end, le pire arrive toujours : vous faites des crêpes en chantonnant un dimanche matin, puis quand vient l’heure de la dégustation, vous réalisez avec effarement qu’il n’y a plus de pâte à tartiner.
Évidemment, le malheur veut que l’on soit dimanche, qu’il neige et vente dehors, et que la seule épicerie ouverte est à au moins 20 minutes et 7 euros de vous (un bras, quand on sait qu’un pot coûte normalement moitié moins). Votre bonne humeur au milieu du beurre et de la farine se transforme alors en haine pour le genre humain entier. C’est dommage, et c’est un drame qui aurait pu être évité.
Je m’arrête là, mais les règles qui tombent pendant les voyages, les ouvertures faciles qui sont en réalité difficiles, les gens qui baillent dans le métro alors qu’ils n’ont pas eu le temps de se brosser les dents le matin-même, le bouchon en liège qui se casse dans la bouteille de vin, le centime qui te manque pour acheter un café à la machine, les gens qui marchent devant toi dans la rue et changent subitement de trajectoire (et te foncent dedans), tes écouteurs d’iPhone qui se prennent dans les portes d’entrée, la carte bleue qui ne marche pas alors que tu as fait pour 50 euros de course et que 15 personnes attendent en grognant derrière toi, la batterie de ton téléphone qui te lâche alors que tu dois rejoindre des potes, ton foulard préféré que tu noues dans tes cheveux et qui se barre à l’autre bout du boulevard au moindre coup de vent, l’option de train que tu as oublié de valider (et qui a doublé de prix depuis), perdre un gant alors qu’il fait – 10 degrés dehors, oublier d’aller au théâtre alors que tu avais payé ta place 40 euros en prévente, dormir chez des potes et prendre ta douche en dernier quand il n’y a plus d’eau chaude, perdre ton écharpe préférée en boîte, choper la meilleure place au ciné et au dernier moment, avoir la vue cachée par un géant qui vient de s’installer devant toi, TOUT ÇA M’ÉNERVE BEAUCOUP AUSSI, bien entendu.
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Les Commentaires
sinon quand j'étais au lycée, je pouvais faire la sieste parfois en rentrant mais je me réveillais vars minuit car affamée, bref dormir me gâche la vie