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Cinq raisons...

Quatre trucs que j’aurais jamais imaginé pouvoir faire – La leçon de la semaine, par Sophie Riche

Faire le bilan de trucs qu’on réussit à faire alors qu’on s’en sentait incapable, c’est une bonne technique, parmi plein d’autres, pour se remettre sur le chemin de l’empouvoirement.

Comme tout le monde, j’ai pas toujours le moral et confiance en moi. L’autre jour, je me suis même retrouvée à chialer en position latérale de sécurité sur mon canapé en mangeant des 3D au fromage alors que j’aime même pas vraiment ça, parce que je me sentais seule parce que mes amis me manquaient et que je voyais vraiment pas comment j’allais pouvoir réussir à conquérir le monde alors que j’ai même pas dix mille likes sur ma page Facebook (ça vole pas bien haut, les pensées, quand on a le seum dans le coeur).

panda Moi quand j’ai encore mangé trop de 3D au fromage.

Je me suis demandée comment je pourrais être légitime à parler d’empouvoirement ?

C’était pas la joie (c’est pas très grave, ça arrive d’avoir des coups de mou, et d’expérience je sais qu’il vaut mieux lâcher les vannes que de tout garder en soi et de finir par exploser et faire et dire n’importe quoi), et puis j’ai repensé à cette histoire d’empouvoirement, parce que Mymy m’avait dit que ça pourrait être chouette que ma leçon de la semaine traite de ça vu que c’était la semaine de ce concept formid’ sur madmoiZelle. Je me suis demandée, dans ce contexte de coup de mou de quelques heures, comment je pourrais être légitime pour parler d’empouvoirement alors que j’avais le pouvoir de rien du tout.

À lire aussi : J’ai testé pour vous… le syndrome de l’imposteur

Le pouvoir, c’est pas nécessairement être Hillary Clinton

Et puis quand même. Je me suis posée cinq secondes. Et me suis rendue compte que prendre le pouvoir, c’est pas nécessairement être Hillary Clinton. Prendre le pouvoir, c’est aussi apprendre des trucs. Réussir à faire des trucs qu’on se sentait incapable de faire quelques mois plus tôt. Alors j’ai fait une liste, et je me suis dit WHAW EH ! En vrai j’suis quand même un peu stylée, et je suis revenue à mon humeur bonhomme et joviale et motivée et conquérante habituelle. Parce que mine de rien, maintenant, je sais…

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… Monter des vidéos

Ça me semblait impossible à gérer : c’est pour les pros…

Quand j’ai mis un terme à mon contrat à temps plein chez madmoiZelle, je partais avec l’envie de me concentrer sur mes envies de devenir comédienne. On me demandait si, en parallèle, j’allais lancer ma chaîne YouTube, et j’avais complètement envie, vraiment ! Mais je me sentais incapable de faire ça toute seule. Alors j’ai vaguement essayé de me trouver un network et éventuellement un budget, et puis comme j’avais pas de réponse et que j’aimais pas relancer, bah, je me disais que tant pis.

Tant pis parce que franchement, ça me semblait impossible à gérer, parce que trouver les idées, écrire les textes, imaginer des blagues, tourner et surtout MONTER, ça me semblait impossible. Impossible ! C’est pour les pros.

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Et puis les idées s’accumulaient, et mon impatience grandissait, alors motivée par mes proches et tous les gens tellement formidables qui me demandaient chaque fois quand est-ce que j’allais lancer ma chaîne, je me suis lancée. Je fais tout toute seule, de bout en bout, et c’est pas parfait, bien sûr, parce que j’apprends à tâtons à placer la lumière, à faire attention à vérifier les plans pour que le focus ne déconne pas pile pendant mes meilleures prises, à bidouiller avec mon logiciel de montage pour trouver comment inverser le sens d’une image, à pester dès que je suis obligée de m’enfiler des tutos sur YouTube quand je dois faire quelque chose de nouveau.

J’ai appris à faire un truc qui me semblait impossible !

Mais j’aime ça. J’aime vraiment ça. Je fais ça moins bien que des gens dont c’est le métier, ÉVIDEMMENT, mais j’aime ça. J’aime l’idée que mes vidéos sont mes bébés, en tout point, j’aime que les gens fassent « han c’est toi qui monte !? » quand je leur dis (je fais toujours exprès de le placer quand on me parle de mes vidéos, j’avoue).

J’ai hâte de pouvoir travailler sur d’autres projets en équipe, avec des gens plus qualifiés pour gérer chaque chose, parce que j’adore travailler en équipe et que c’est quand même confortable professionnellement, mais en attendant, bah j’ai appris à faire un truc qui me semblait impossible.

Et ça me rend drôlement fière de moi.

xenaDérive : Xéna la guerrière, empouvoirée deluxe, soutient à Gabrielle qu’elle peut faire du hoola-hoop dans ce tout petit cercle.

… Avoir une vie plus saine

Bon, je me marre doucement en écrivant ça parce que j’ai présentement une gueule de bois sévère (j’ai bu quatre pintes sans faire exprès hier soir) ainsi qu’un mal de ventre vénère (j’ai mangé un kebab hier soir (un kebab avec un naan au fromage géant à la place du pain et des frites avec de la sauce algérienne, pour être exacte)), mais faut voir les choses dans leur globalité, quoi.

Il y a quelques mois encore, je buvais de l’alcool tous les soirs et je mangeais des protéines animales à chaque repas. Et même entre chaque repas. Ah, et je faisais pas de sport. Et si on remonte à la période où je faisais pas de sport, bah je fumais, aussi, énormément. Et des fois, en rentrant de soirée, alors que j’avais mangé deux heures plus tôt, bah je me prenais un gros menu chez McDo.

À lire aussi : J’ai testé pour vous le Défi Veggie : une semaine sans viande !

Les changements, on les opère au fur et à mesure, parfois même sans s’en rendre compte

Vraiment, il me paraissait impossible et inenvisageable d’avoir une vie plus saine. Pourquoi ? Parce que j’essayais de m’imaginer changer radicalement de vie, et ça me paraissait inconcevable. Je voyais ça comme une dictature du healthy, comme une torture à s’infliger à soi-même. Alors qu’en fait, les changements, on les opère au fur et à mesure, parfois même sans s’en rendre compte.

Petit à petit, j’ai pris l’habitude de remplacer mes protéines animales par des légumineuses dans un déjeuner par semaine, puis deux, puis trois. Je mange encore très souvent de la viande ou du poisson, mais bien moins qu’avant. Je me suis inscrite à la salle de sport, y allant de temps en temps, puis très souvent, jusqu’à aujourd’hui où je fais cinq vraies bonnes séances par semaine avec bonheur (sauf quand c’est le moment du gainage (je déteste le gainage)).

Je ne mange du fast food que quand je l’ai décidé parce que j’en ai vraiment envie, et c’est sans souffrance que, trois fois sur quatre, je regarde les gens autour de moi savourer leur Big Mac en profitant de ma salade composée sans ressentir la moindre frustration.

stephanieQuand j’ai pas le sens de la demie-mesure et que je prends une pose de super-héroïne parce que j’ai mangé de la purée de patate douce et des brocolis au lieu d’un CBO chez McDo.

Je suis loin d’avoir la vie la plus saine de la Terre. Je ne mange pas souvent bio, je bois des litres de Coca Zéro et il m’arrive régulièrement de manger du tarama ou de la viande des grisons en guise de snack de milieu de matinée, mais bon sang, quand je vois le chemin que j’ai parcouru, je me dis « eh beh » (parce que j’ai pas tellement de répartie).

Aller aux toilettes ailleurs que chez moi

Y a pas de petites victoires.

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Gérer ma jalousie

Je suis de nature jalouse, dans tous les sens du terme. C’est pas une chouette chose et j’ai bien conscience que j’ai l’air d’un sacré cliché à faire ma tête de grumpy cat quand je vois quelqu’un être un peu trop tactile à des fins de séduction avec ma moitié. Bien sûr, je travaille sur cet aspect de ma jalousie, mais c’est pas encore celui sur lequel j’ai fait des progrès qui méritent d’apparaître ici.

À lire aussi : Psychologie des jalousies

Je suis de nature jalouse aussi quand il s’agit des succès des autres. Enfin, j’étais. J’ai pris conscience que ça me minait, et que ça minait mes rapports aux autres. Et maintenant ? Bah maintenant, je me réjouis des succès des autres, et ma vie est vachement plus détente et heureuse.

Le succès des autres n’empêche en rien le mien

Comment j’ai fait ? C’est simple : quand je sentais monter la pointe d’aigreur relative à la jalousie le long de ma gorge, je me rappelais d’une chose toute simple : le succès des autres n’empêche en rien le mien. Quel que soit le domaine. Et en se réjouissant du succès des autres, en les félicitant, on sent un autre truc bien plus agréable monter le long de la gorge : un vieux goût de viande grasse ah non pardon ça c’est mon kebab d’hier la sensation de bien-être d’avoir dit un truc honnête et sympa qui fait plaisir à quelqu’un.

Et ça donne envie de prendre le pli et donc de rentrer dans le cercle vertueux du « je suis contente et sympa avec autrui -> je me sens mieux dans mes pompes -> je me sens moins jalouse -> en même temps c’est vrai que je suis quelqu’un de bien -> et si je prenais confiance en moi ? -> en plus en prenant confiance en moi je vois pas l’intérêt de ne pas être sympa avec les gens ». Et bim. Le bonheur.

lucy liu uma thurmanArrêtez de faire les brigandes et fézé-vous des bisous ! è_é

Allez, à ton tour : fais la liste de quatre trucs (ou plus) que tu pensais que tu pourrais jamais faire alors qu’en fait, si, et tu verras comme on se sent bien après. Bien, et drôlement empouvoirée.

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Les Commentaires

7
Avatar de BeaW
11 juin 2016 à 22h06
BeaW
Merci pour l'article <3
J'ai mis du temps à en trouver 4 parce que ce qui me vient à l'esprit c'es tout ce que j'ai envie d'accomplir/changer dans ma vie mais voici :

- Rentrer dans l'école dont je rêvais depuis petite (et en sortir), pas par la même porte, mais par une porte bien plus épanouissante
- Ne plus avoir peur de parler dans une langue étrangère, même mal
- Faire mes impôts sans demander d'aide à personne, et même devenir celle qui aide les autres
- Accoucher
Après lecture de quelques autres réponses, une cinquième chose : assumer d'avoir arrêté ma pratique artistique (je ne joue plus de mon instrument du tout, et je le vis très bien mais dès que j'en parle j'ai droit à des "oooooh comme c'est dommage" alors que ça a juste changé toute ma vie, en mille fois mieux).

A venir :
- Chialer un bon coup sur ma rupture qui date d'il y a presque un an
- Devenir végétalienne
- Quitter Paris et intégrer une communauté éco-bio-hippie-résistante-autogérée
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