Le 6 février marque la journée mondiale sans smartphone. Vas-tu tenter ce défi ? De rester éloigné·e de ton portable pendant 24h ?
Dis-moi dans les commentaires comment tu vis cette journée si tu relèves le challenge !
Publié le 8 février 2018.
Es-tu victime du mal du siècle — qui n’est pas le mal de dos comme le proclament certains journaux — mais la smartphonite aiguë ?
Appuis intempestifs sur le bouton On pour vérifier qu’il est toujours vivant, sensation de vibrations dans ta poche (alors que ton tél ne s’y trouve pas), incapacité de te concentrer 5 minutes sur une tâche sans avoir l’envie de l’allumer pour voir si on n’a pas reçu un SMS ou un like sur Insta…
Une journée sans téléphone, est-ce possible ?
Les symptômes sont nombreux — et souvent ridicules. J’en ai moi-même été victime, mais je me soigne depuis quelques années. Ça prend du temps, ça nécessite de l’abnégation et contrairement à la viande, j’ai été infoutu de m’arrêter du jour au lendemain. Et ça reste un combat quotidien pour moi.
Quand je dis « quelques années », j’entends par là : depuis août 2014, la première fois où j’ai pris conscience de la nocivité du smartphone sur mon quotidien. J’avais donc testé des vacances « déconnectées », ce qui ne m’était jamais arrivé depuis le début de ma carrière, en 1998 chez Pimkie.
Au commencement, les vacances sans smartphones
Dans le quotidien et le boulot, c’est un autre challenge. J’essaie depuis, petit à petit, de me désintoxiquer de ce fil à la patte.
J’avais décidé de prendre le taureau par les cornes : au départ, je voulais carrément ressortir mon vieux Samsung à clapet, mais après l’avoir testé un week-end, j’ai pété un plomb en envoyant un SMS et finalement opté pour mon iPhone, dont j’allais enlever la « data ».
J’en ai tiré un bilan à mon retour, mais c’était dans un contexte très particulier : les vacances, lieu où les êtres humains normaux n’ont a priori pas besoin de téléphone, sauf pour prendre des photos de leurs pieds à la plage.
Dans le quotidien et le boulot, c’est un autre challenge. J’essaie depuis, petit à petit, de me désintoxiquer de ce fil à la patte.
Connaissez-vous un truc qui fait à la fois messager, bibliothèque de livres, jukebox, radio, carnet de notes, appareil et album photo, et caméra vidéo ? Pas étonnant qu’il soit si compliqué de s’en séparer une fois qu’on y a pris goût.
Et puis — en tout cas, c’est la tendance actuelle, l’écran est si grand, si beau, qu’on voudrait s’y plonger et s’y noyer, dans cet océan de kif numérique.
La méditation, un premier pas pour vivre sans portable
Je me suis mis à la méditation il y a maintenant un an et demi, et cette pratique m’a aidé à me débarrasser de pas mal de comportements qui étaient toxiques pour moi, mais le téléphone, malgré notre relation amour-haine, continue de s’accrocher.
J’ai donc décidé de mettre en place un bon plan de bataille, mais avant ça, une petite précision sur le sujet…
Tkt, le téléphone n’est pas Le Diable
Tout l’intérêt de cet exercice est d’avoir au maximum conscience de la toxicité – ou pas – de votre relation à votre téléphone.
Je ne suis pas du genre à dire « nooon à la technologie » — je gagne ma vie grâce à Internet. Mais à mes yeux, c’est un fantastique outil, à partir duquel on peut assez facilement développer des addictions.
Pour moi, tout l’intérêt de cet exercice est d’avoir au maximum conscience de la toxicité – ou pas – de votre relation à votre téléphone. Un indice : le simple fait que vous ayez cliqué sur cet article ne dit-il déjà pas quelque chose sur celle-ci ? (wink wink)
Réfléchir à quoi sert son smartphone
Enfin, à mes yeux, tout dépend de ce qu’on fait sur son tél. Le jour où j’ai commencé à jouer à Candy Crush juste par réflexe, sans le moindre plaisir, j’ai préféré le désinstaller.
En revanche, je ne pense pas être prêt de désinstaller Casts, mon appli de podcasts, tellement l’écoute de ce format me remplit d’une joie immense et me nourrit de moult histoires que j’aime.
Cet interlude effectué, je vous propose de passer à mon plan d’action, qui nécessite, avant tout, un diagnostic.
Des applis utiles pour faire un état des lieux
J’ai donc utilisé dans un premier temps pendant quinze jours une appli intitulée Moments (Space sur Android).
Celle-ci vous offre un bilan rapide de votre utilisation quotidienne du téléphone. Que ce soit en temps passé ou en nombre de « pickups » — quand vous prenez votre tél pour l’allumer.
Le bilan était assez catastrophique au départ pour moi : plus de 5h par jour sur mon tél, avec des pointes à 8-9h, et entre 150 et 250 « pickups » par jour. Si tu comptes que je dors 5-6h par jour, ça me fait entre 8 et 14 « pickups » par heure. Wow.
Ceci dit, relativisons ces chiffres : il m’arrive de passer de plus en plus de temps sur mon téléphone pour envoyer des mails, et l’utiliser comme substitut de mon ordi portable.
Là où j’ai plutôt tiqué, c’est sur le nombre de « pickups ». Je sais très bien que j’allume très régulièrement mon tél pour ne rien y faire du tout, juste pour vérifier s’il s’y passe des trucs – alors que la plupart du temps, il ne s’y passe rien.
GO GO PLAN D’ACTION !
Voici donc ce que j’ai mis en place :
1. J’ai coupé TOUTES les notifications de mon téléphone
Les notifs, c’est bien, ça te rappelle des trucs, mais encore une fois, ça, c’était au début, au fur et à mesure, j’en ai remis — notamment celle de l’appli madmoiZelle, parce que les pushs de Mymy chaque matin sont marrants.
J’ai juste eu une règle simple, que je vous partage : j’ai dégagé toutes les notifications qui vont s’accumuler par douzaine si je ne réponds pas.
Adieu donc notifs Messenger, Whatsapp, Snap, Instagram (suis-moi !), je n’ai gardé que les notifs pour les SMS (j’en reçois peu), les appels manqués et messagerie vocale, mon app de tâches couplée à mon calendrier, et madmoiZelle bien sûr :D
2. J’ai mis mon tél en permanence en mode sommeil
En gros, les quelques notifs que j’ai s’affichent dans l’écran d’accueil, mais ne font jamais sonner le téléphone.
Mon téléphone ne sonne que pour des appels, que je choisis de prendre ou pas, selon le moment (rappelons que contrairement à beaucoup, je trouve que le téléphone est un excellent moyen de communication qui permet d’éviter des salves de 12 mails ou 32 SMS).
3. J’ai passé l’écran en noir et blanc
Un autre moyen que j’ai testé pendant quelques semaines, assez radical : configurer mon tél pour qu’il s’affiche en noir et blanc. Sisi. Sur iPhone (désolé les fans d’Android), vous pouvez faire ça dans les paramètres / Général / Accessibilité / Adapter l’affichage / Filtres de couleur !
Je l’ai fait pendant trois semaines cet automne, mais ça m’a rendu assez triste — ça matchait beaucoup trop avec la grisaille. (En y pensant, ça m’a aussi fait prendre conscience d’à quel point cet outil avait un impact positif ou négatif sur mon moral MAIS BORDEL QUEL DÉMON J’AI ENGENDRÉ LÀ)
Autre point positif : ça préserve votre batterie (coucou les fans d’iPhone floués par Apple, faisons un grand cercle de l’amitié) (j’ai changé mon iPhone 6 une semaine avant l’annonce de la batterie, je compatis)
4. J’ai fait une Marie Kondo à mon téléphone
Si tu lis madmoiZelle régulièrement, tu as sans doute entendu parler du fantastique livre de cette auteure japonaise, qui prône le « désencombrement ».
Anecdote perso, mais avec ma femme et mes filles, on a Marie Kondoisé notre maison l’été dernier, on a viré / donné plus de 130 sacs poubelle, c’était à la fois fabuleux de faire ce travail et flippant de constater le nombre de trucs qu’on accumule.
À lire aussi : Se mettre au désencombrement en 7 astuces simples
Certes, elle a une vision très jusqu’auboutiste de son rapport aux affaires, mais les principes de base édictés dans son bouquin peuvent fonctionner avec de nombreux aspects de votre existence, et notamment votre téléphone.
J’ai donc passé en revue toutes les applis de mon tél, et je me suis débarrassé de toutes celles que je n’avais pas ouvert depuis 3 mois. C’était rafraîchissant, mais le plus dur, ce fut de virer les applis DU DIABLE, j’ai nommé toutes celles que je n’utilise pas pour faire des trucs, mais juste pour occuper mon cerveau à NE RIEN FAIRE — plutôt que de ne vraiment rien faire…
5. J’ai viré toutes les apps que j’utilisais pour remplir un vide
Désinstaller Facebook m’a permis de prendre conscience que VRAIMENT, j’allumais machinalement mon tél pour aller cliquer sur l’icône bleue
Je vous parlais plus haut de Candy Crush, c’est exactement ça. J’ai donc essayé de prendre conscience des apps sur lesquelles j’allais par réflexe, sans avoir un réel besoin d’y faire quelque chose.
J’ai viré Twitter (mais ça, c’était avant, quand je tweetais des trucs), Hearthstone donc, mais aussi Facebook (que j’utilisais juste pour passer le temps, mon feed étant devenu avec le temps uniquement des vidéos buzz très peu intéressantes) (tu suis madmoiZelle sur FB, viens lire ceci).
Ce ne fut pas simple de me « désintoxiquer » de Facebook au début. Désinstaller l’app m’a permis de prendre conscience que VRAIMENT, j’allumais machinalement mon tél pour aller cliquer sur l’icône bleue, sans avoir quoi que ce soit de précis à y faire. Juste à faire bouger mon doigt de haut en bas, l’oeil hébété.
Mais après quelques jours, ça ne m’a pas manqué. Je ne vais plus sur Facebook que depuis mon ordinateur, une fois ou deux par jour, et ça me suffit grandement — j’en ai profité aussi pour faire un tri dans les notifications de Facebook, ça m’a fait grand bien.
C’est le moment de préciser un truc : je suis de plus en plus actif sur Instagram, donc je reçois de plus en plus de messages privés et de commentaires (et j’aime ça) (suis-moi !), et je me rends compte ces derniers jours que petit à petit, je reprends de vieilles habitudes avec Insta.
D’ailleurs, Moments me l’a confirmé ce week-end : j’ai passé entre 45 min et 1h30 par jour sur Instagram la semaine passée. Je vais donc me reprendre, et modifier petit à petit mon comportement.
Tout ça pour dire : bordel, c’est un combat de tous les instants !
6. J’essaie d’arrêter de l’avoir en permanence sur moi
Enfin, dernière étape, faire en sorte de ne pas balader mon tél en permanence sur moi, notamment quand je suis au bureau. Je le laisse traîner sur mon bureau, mais j’évite de le garder dans ma poche.
Ça fait bizarre au début, parce qu’encore une fois, mon cerveau débile et accro m’envoie des stimuli, et m’incite à tâter ma poche à la recherche de Mon Précieux.
Comme vous le voyez sur ce screen de ma semaine écoulée, j’ai pas mal diminué ma « consommation » mais ça nécessite encore du boulot… Work in progress, comme y disent.
Y’a encore du taf.
Je vise, en ligne de mire, une utilisation la plus « consciente » possible de ce téléphone, et surtout, surtout,
un temps de cerveau disponible bien plus important, à pouvoir faire des trucs étranges comme : m’ennuyer. Folle histoire.
Et toi, quel est ton rapport à ton smartphone ? Est-ce que ce témoignage te parle ? Et si c’est le cas, as-tu testé d’autres méthodes pour te « désintoxiquer » ?
À lire aussi : Sept astuces pour décrocher de son smartphone
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Les Commentaires
C'est assez normal que je passe pas mal de temps dessus, en revanche, je n'utilise ni tablette, ni liseuse, ni télé. J'ai presque pas téléchargé d'applications, juste une pour la musique, les horaires de train... Bref, je pense être raisonnable, malgré le fait que je passe beaucoup de temps dessus. Mon seul problème, Instagram. Mais quand ça devient trop prenant, je supprime l'appli pendant quelques semaines et ensuite, ça va mieux