Pourquoi donner de mauvais conseils ?
Cet article au second degré s’inspire de la mythique série La Stratégie de l’Échec qui donne les astuces les plus incohérentes et incompréhensibles pour tout rater avec classe.
Dans la même veine, les éditions de la Mauvaise Foi vous offrent :
Publié le 27 février 2019
Vous avez peur de réaliser vos rêves ?
Vous aimeriez être certain·e d’emprunter une voie de garage qui niera à coup sûr vos talents et anéantira votre joie de vivre ?
Vous vous sentez perdu·e face au choix de votre orientation ? C’est parfait !
Voyons tout de suite comment exploiter votre incertitude et votre désarroi afin de vous assurer de ne pas trouver votre voie. Jamais.
Remettre cette question à plus tard
L’erreur classique consiste à réfléchir au problème.
En vous penchant sur la question de votre orientation et du choix d’un métier, vous risquez de prendre du recul et de permettre à votre cerveau de rêver aux possibilités qui s’offrent à vous.
Remettez plutôt cette question à plus tard, en la faisant descendre tout en bas de la liste de vos priorités. Le temps qui passe est votre meilleur allié pour rater votre vie.
Évitez toute réflexion autour de vos goûts et désirs et répétez-vous que le bonheur n’existe pas.
Ne réfléchissez ni à vos valeurs, ni à ce qui vous passionne, ni à ce pour quoi vous avez du talent : vous risqueriez d’opter pour une activité qui vous épanouit.
À la limite, interrogez votre enfant intérieur, listez ses rêves puis brûlez la liste avant de lui mettre mentalement un taquet derrière la nuque et de faire le contraire de ce qu’il vous a suggéré.
Envie de sauver l’équilibre écologique de la planète ? Pourquoi ne pas postuler chez Monsanto ?
Vous aimez être au grand air ? Précipitez-vous dans un open space !
Plus la voie que vous choisirez sera éloignée de vos aspirations profondes, plus vous aurez de chances de vous perdre.
Faire plaisir aux autres
Votre but est de ne pas en avoir.
Gardez en tête que pour bien rater son orientation professionnelle, l’essentiel est de ne pas avoir de vision à court, moyen ou long terme et de se laisser porter en méprisant vos préférences et vos intuitions.
Vous pourrez ainsi voguer au gré des opportunités en carton et des conseils malavisés de votre entourage.
Qui mieux qu’un regard extérieur pour projeter sur vous des attentes qui ne vous correspondent en rien ?
Choisissez la voie qui plait le plus à vos parents ou à votre grand-mère : c’est un moyen simple de ne pas faire ce que vous aimez.
Ensuite, ne laissez plus de place au doute : choisissez une voie et n’en démordez jamais. Les remises en question sont superflues et donnent mal à la tête.
Niez vos émotions avec entrain.
Faire de l’argent une priorité
Pour anéantir toute spontanéité et toute envie de contribuer intelligemment au monde, définissez l’argent comme une priorité absolue.
L’idée n’est pas forcément d’en gagner beaucoup mais d’en gagner vite et de manière continue, si bien que vous n’aurez jamais aucun répit pour interroger vos motivations véritables.
Pour vous mettre la pression efficacement, n’hésitez pas à contracter un crédit à la conso, et à vivre au-dessus de vos moyens de manière générale : cela rendra l’urgence financière plus réelle.
Inutile de vous renseigner sur les filières, ou de réfléchir à vos centres d’intérêts. Tant que l’argent est votre moteur, toutes les chances seront de votre côté pour ne pas vous épanouir.
(À moins bien sûr que gagner de l’argent soit votre unique passion : dans ce cas, privilégiez les métiers sous-payés)
Il ne vous reste plus qu’à accepter n’importe quoi, du moment que c’est rémunéré. Astucieux !
Rater sa voie : des signes qui ne trompent pas
Personne d’autre que vous-même ne peut s’assurer que la voie que vous avez choisie est la mauvaise.
Pour être certain·e d’opter pour un métier qui ne vous correspond pas, il est donc important d’écouter votre propre ressenti.
That’s the spirit
De nombreux indices vous aideront à
déterminer si vous vous êtes correctement planté·e :
- Ne pas se sentir à sa place
- Voir sa motivation baisser au quotidien
- Sous-exploiter son potentiel
- S’ennuyer ferme
Vos études ou votre travail remplissent au moins deux de ces critères ?
Bravo, vous êtes en bonne voie pour avancer avec succès sur la voie de l’échec !
À lire aussi : Comment ne jamais te remettre de cette rupture et déprimer longtemps
Les Commentaires
Et en plus c’est trop mal payé.
L’argent est quand même un facteur important pour moi. Je n’ai pas besoin d’être pleine aux as mais au moins ne pas galérer à la fin du mois.
Je viens juste de valider ma période d’essai mais j’ai déjà envie de partir. Les seules choses qui me retiennent c’est les locaux qui sont très beaux et le fait que je n’ai pas besoin de trop réfléchir dans mon travail. C’est moche mais je n’ai pas envie d’être dans la stratégie, la reco etc ça m’épuise de devoir réfléchir toute la journée sinon.
J’ai plutôt la fibre artistique mais pas envie d’être payée une misère.
Donc je ne sais pas quoi faire