TW : Viol et Agression sexuelle
Dans une nouvelle enquête publiée le 18 juillet 2023, Mediapart a recueilli les témoignages de quatre femmes accusant le réalisateur Nicolas Bedos de « viol » et « d’agression sexuelle ».
Selon les informations du média, le parquet de Paris a ouvert, le 5 juillet, une enquête préliminaire suite à plusieurs signalements visant le réalisateur : « Confiée au 1er district de police judiciaire (DPJ), cette enquête recouvre, de même source, trois procédures : l’une pour « viol et agression sexuelle », les deux autres pour « agression sexuelle » ».
Une plainte déposée mi-juin dans le cadre d’une autre affaire
Outre ces trois procédures, une plainte a été déposée mi-juin par une femme de 25 ans qui accuse Nicolas Bedos de l’avoir attouchée par-dessus ses vêtements dans une boîte de nuit parisienne au début du mois. Le réalisateur sera jugé dans le cadre de cette affaire début 2024 devant le tribunal correctionnel de Paris.
Nicolas Bedos, qui n’a pas souhaité commenter auprès de Mediapart, semble choisir pour ligne de défense scabreuse « l’excuse » de l’ébriété : à l’AFP, le 22 juin dernier, l’avocate du réalisateur a indiqué que son client n’avait « pas le souvenir » d’un tel geste, qui n’avait « pu être qu’accidentel sous l’effet de l’ébriété ». Un modus operandi bien rôdé, à en croire les témoignages récoltés par nos consœurs :
De son côté, le réalisateur a souvent mis ses excès sur le compte de ses « problèmes avec l’alcool » (…) C’est aussi la ligne de défense qu’il a adoptée face à la plainte pour « agression sexuelle » déposée en juin – dans laquelle il bénéficie de la présomption d’innocence. Dans les dossiers judiciaires, l’état d’ébriété n’est en tout cas pas une circonstance atténuante, mais aggravante.
Médiapart, « Nicolas Bedos visé par une enquête pour « viol » et « agression sexuelle »». 18 juillet 2023.
Des signalements à la justice et une réputation qui le précède
Parmi les quatre personnes qui ont témoigné dans les colonnes de Mediapart, deux ont affirmé avoir adressé un signalement à la justice, fin juin. Les faits présumés s’échelonnent de 1999 à 2017.
L’une des témoignantes raconte avoir rencontré le réalisateur alors qu’elle était serveuse et débutait sa carrière artistique. Après une soirée où elle l’aurait accompagnée, celui-ci l’aurait violée chez lui après l’avoir empêchée de partir par diverses tactiques d’intimidation. Elle raconte dans les colonnes de Mediapart son « état de terreur, incapable d’articuler un mot ». Deux autres témoignantes racontent avoir croisé la route du réalisateur en boîte de nuit, tandis que la troisième était une amie de longue date.
Les quatre femmes dénoncent l’impunité du réalisateur, à qui elles reprochent d’avoir abusé de sa position de pouvoir. L’une d’entre elles, raconte, par exemple, cette phrase qui l’a marquée, alors que Nicolas Bedos se faisait de plus en plus insistant dans le club où ils se trouvaient : « Tu sais pas qui je suis ? Mon père c’est Guy Bedos ». Une impunité liée à son statut qui lui aurait permis de naviguer tranquillement dans un milieu où l’omerta est de mise.
Nos consœurs de Mediapart sont formelles : « Durant notre enquête, plusieurs personnes nous ont assuré que Nicolas Bedos aurait la réputation, au sein du monde du cinéma, d’avoir un « comportement problématique » à l’égard des femmes ». Ce qui ne l’a pas empêché de pondre des grands discours comme cette tribune dans le Huffpost où il déclare, non sans ironie : « Un monde libre, c’est ce monde où les femmes devraient pouvoir refuser n’importe quelle proposition graveleuse sans que leur carrière professionnelle puisse en être affectée ».
Un texte écrit en 2017, l’année où il s’en serait justement pris à l’une des témoignantes, qu’il aurait tenté d’embrasser de force. L’hypocrisie à son paroxysme.
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