Live now
Live now
Masquer
Femme-fatigue-flemme
Santé

Trop de glande tue la glande : quand ne rien branler devient déprimant

Ah, que c’est bon de ne rien faire et de se laisser bercer par la vacuité… Mais avoir trop de temps entre les mains, sans but précis ni occupation, peut avoir un effet contre-productif et nous plonger dans la déprime.

C’est les vacances, ou votre jour de congé, et aujourd’hui, vous avez décidé d’en profiter… pour ne rien faire et vous laissez porter par le néant ! Surmenée par le travail et les tracas du quotidien, vous n’avez qu’une seule envie : buller dans un cocon de flemme et d’improductivité.

Après une journée à fusionner avec le canapé, le regard perdu dans le vide et l’oreille qui traîne vaguement sur l’arrière-plan sonore des épisodes Netflix qui s’enchaînent, vous vous sentez comme une larve incapable de se mouvoir. Pire, vous êtes encore plus fatiguée qu’avant votre journée de repos tant attendue. 

Selon une étude menée par l’American Psychological Association, c’est tout à fait normal. Trop de temps libre — en tout cas s’il est passé à regarder les mouches voler — aurait un impact négatif sur le bien-être !

« Si manquer de temps est mauvais et entraîne un stress plus important, avoir trop de temps n’est pas toujours la meilleure option. »

Marissa Sharif, professeure à la Wharton School

À lire aussi : Megan Thee Stallion crée un site pour une meilleure prise en charge de la santé mentale

Trop de temps libre tue le temps libre

Privés de divertissement et de sorties, les confinements nous ont poussées à prendre le temps de brasser de l’air et à contempler le néant de nos vies cloisonnées. Même en dehors des restrictions sanitaires, la tentation de s’affaler dans son lit douillet après une semaine de charbonnage est grande. 

Mais pour Marissa Sharif, professeure à la Wharton School et autrice de l’étude publiée par l’American Psychological Association, « si manquer de temps est mauvais et entraîne un stress plus important, avoir trop de temps n’est pas toujours la meilleure option ».

Selon les résultats de la recherche, dédier son temps libre à des occupations productives augmente le bien-être. En revanche, quand les minutes à bâiller aux corneilles deviennent des heures et qu’on les passe à ne rien faire de significatif, c’est la baisse de moral garantie

Un déclin de l’humeur qui se dégrade de manière progressive : le bien-être se stabilise au bout de deux heures et décline rapidement après cinq heures d’oisiveté.

Dans notre société capitaliste qui pousse à la surproductivité et culpabilise celles et ceux qui ne suivent pas son rythme effréné, il n’est pas toujours facile de prendre du temps pour soi sans culpabiliser…

À lire aussi : La méditation, cet anxiolytique naturel pour combattre l’anxiété

Glandouillez sans excès et tout se passera bien

Ça vous est déjà arrivé de vous laisser glisser dans la paresse et de binger une série sur Netflix, puis de réaliser, en levant la tête pour la première fois de la journée, que c’est déjà le soir ? Vous vous sentez alors un peu coupable, et même parfois encore plus crevée qu’au début de votre séance d’inertie…

Pour l’autrice de l’étude, afin d’éviter ce sentiment désagréable, le mieux reste encore de remplir ses journées libres de loisirs et d’objectifs. Pour les personnes à la retraite, en arrêt maladie, en confinement ou qui n’ont que faire de leurs journées, l’étude suggère qu’elles « auraient intérêt à consacrer leur temps à des fins précises » — en s’inscrivant à la salle de sport, en apprenant une nouvelle langue, ou en s’occupant avec une activité créative, par exemple.

Attention cependant : dans notre société capitaliste qui pousse à la surproductivité et culpabilise celles et ceux qui ne suivent pas son rythme effréné, il n’est pas toujours facile de prendre du temps pour soi sans culpabiliser… Malgré les inconvénients qu’entraînent une trop longue période de farniente, pas question de s’empêcher d’hiberner sous un plaid ou de flâner au gré de vos envies quand la flemme vous prend pour autant.

S’occuper H24 n’est pas donné à toutes, surtout quand on est stressée, épuisée ou atteinte de dépression. Pas de pression, donc : glandez avec modération, et surtout écoutez-vous !


Vous aimez nos articles ? Vous adorerez nos podcasts. Toutes nos séries, à écouter d’urgence ici.

Les Commentaires

11
Avatar de Mary-Sue
13 août 2023 à 16h08
Mary-Sue
Le plus gros problème que j'ai durant mes repos, je pense plutôt que si je me retrouve à glander et culpabiliser, c'est parce que justement, je veux faire plein de trucs mais je n'ai pas assez de temps pour organiser tout ça. Donc je culpabilise parce que j'ai l'impression d'être une larve dans une société capitaliste, ce qui n'est pas ce que je considère comme "une société humaine". Donc si j'ai une semaine de vacances, je vais me dire que tiens, je vais pouvoir me remettre à lire, faire un vrai ménage à fond chez moi, en profiter pour essayer des recettes, ceci et cela ; au final, comme je suis en plus une personne lente, je vais avoir l'impression de mettre trop de temps sur une tâche, réaliser qu'en fait je ne pourrais pas faire tout ce que je planifiais, puis me rouler en boule et culpabiliser.
Autant dire que je rigole doucement quand je lis que trop de temps libre tue le temps libre. Non, c'est plutôt qu'on vis dans une société capitaliste qui ne prends évidemment pas en compte le bien-être humain. Je ne blâme pas que les patrons cela dit. Je blâme aussi les consommateurs qui veulent toujours plus, pour le moins cher possible (et qui s'étonnent quand ils tombent sur un artisan qui facture ses produits à des prix "normaux" par rapport à ce que ça lui revient) et le plus rapidement possible. Parce que ce sont des consommateurs qui contribuent largement à cette société capitaliste qui exploitent les travailleurs.
14
Voir les 11 commentaires

Plus de contenus Santé

Copie de [Image de une] Horizontale – 2024-11-13T154058.525
Santé

« Ah, on dirait que t’as le cancer » : Laure raconte comment l’alopécie affecte son quotidien

6
Copie de [Image de une] Horizontale – 2024-10-30T170053.120
Santé

« On n’en parle pas assez, mais être malade prend du temps ! » : Solène raconte son quotidien avec une maladie chronique invisible

1
Copie de [Image de une] Horizontale – 2024-10-30T115104.723
Santé

« Le sommeil occupe une place bien plus importante dans ma journée » : Quitterie, 25 ans, raconte son quotidien avec la sclérose en plaques

Capture d’écran 2024-09-06 à 16.28.20
Bien-être

« On souffre en silence » : 3 femmes nous parlent sans tabou de leurs douleurs menstruelles

Capture d’écran 2024-09-06 à 16.30.20
Bien-être

Douleurs de règles : et si on arrêtait de souffrir en silence ? Une experte nous explique pourquoi il est crucial de consulter

Woman at home suffering from menstrual pain. Menstrual cramps, woman warming the lower abdomen with a hot water bottle, endometriosis, and diseases causing pain.
Santé

Non les filles, ce n’est pas normal d’avoir mal quand on a ses règles !

basic fit minia
Sport

Revivez le talk Madmoizelle et Basic-Fit sur le sport et la santé mentale

Copie de [Image de une] Horizontale – 2024-09-19T102928.481
Santé mentale

« Toutes ces musiques ont été écrites sous antidépresseurs » : Lisa Pariente raconte sa dépression

Source : Unsplash / Tim Mossholder
Santé

« On m’avait dit qu’il ne me restait que 2 ans à vivre » : contaminée par le VIH en 1984, Pascale est l’heureuse grand-mère d’un petit garçon

2
3
Culture

« Si mon histoire peut déculpabiliser ne serait-ce qu’une seule femme, j’aurai gagné » dans Archéologie de l’intime, le tabou de l’accouchement raconté en BD

La société s'écrit au féminin