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Société

Treize femmes accusent Gérard Depardieu de violences sexuelles dans Médiapart

Mardi 11 avril, Médiapart a publié une longue enquête révélant que treize femmes accusent l’acteur Gérard Depardieu de violences sexuelles. Jeux de pouvoir, intimidation et crainte d’être blacklistée… nombreux sont les mécanismes qui permettraient à l’acteur d’agir en toute impunité.

Nouvelle déflagration dans le milieu très verrouillé du septième art. Pendant deux ans, le site d’investigation Médiapart a récolté les témoignages de 13 femmes qui accusent l’acteur français de violences sexuelles. Les faits auraient été commis lors de divers tournages, entre 2004 et 2022.

Trois ans après avoir relayé la parole d’Adèle Haenel – qui accusait le réalisateur Christophe Ruggia d’« attouchements » et de « harcèlement sexuel » lorsqu’elle était âgée de 12 à 15 ans -, le média met cette fois en lumière les puissants mécanismes d’intimidation qui ont mené de nombreuses victimes présumées et témoins à se taire.

Un mode opératoire bien rôdé

Médiapart a interrogé plusieurs personnes ayant côtoyé l’acteur sur les plateaux de cinéma. Les témoignages recueillis décrivent un même mode opératoire :

Le comédien instaurerait d’abord une ambiance sexualisée et malaisante, en tenant de manière permanente des propos sexuels crus, en posant des questions intimes ou sexuelles aux femmes, en faisant des « bruits de porc en rut », des « grognements » et « reniflements », selon de nombreux récits. Avec certaines femmes, il irait plus loin : il leur toucherait les cuisses ou les fesses ou bien mettrait sa main à leur entrejambe ou dans leur culotte. Le plus souvent au vu et au su de tous.

Médiapart, « Violences sexuelles : 13 femmes accusent Gérard Depardieu », 11 avril 2023

Cette dernière partie est clé : les différents récits racontent l’indifférence, voire la complaisance du milieu qui sait mais ne dit mot. Une des actrices interrogées par Mediapart raconte même avoir cherché de l’aide auprès des équipes de tournage, sans succès : « J’avais vraiment l’impression que ce qu’il se passait était un non-problème, que comme c’était Gérard Depardieu, c’était normal ». Indifférence, minimisation des faits, ou même moqueries : toutes celles qui osent parler connaîtraient le même sort.

À lire aussi : Gérard Depardieu et les agressions sexuelles : petite histoire d’un déni français

Une asymétrie de pouvoir

Comment expliquer une telle banalisation des comportements de l’acteur ? En cause, un climat de peur, instauré par la crainte de se griller professionnellement pour celles et ceux qui oseraient parler, comme le révèle Médiapart :  « Un autre élément revient dans les récits : l’asymétrie entre, d’un côté, des femmes souvent jeunes, précaires, débutant leur carrière, et de l’autre, un acteur mondialement connu, dont la seule présence permet parfois de financer le film. »

En résulte le sentiment que Gérard Depardieu serait « intouchable ». Une même impression qui a failli empêcher certaines personnes de se livrer auprès du site d’investigation :

Trois de ces femmes ont apporté leur témoignage à la justice, mais aucune n’a porté plainte. Les unes ont renoncé, les autres n’y ont même pas songé. En cause, le sentiment que leur parole pèserait peu face au monument du cinéma français. Et qu’elle pourrait même signer la fin de leur carrière.

Médiapart, « Violences sexuelles : 13 femmes accusent Gérard Depardieu », 11 avril 2023

L’acteur a, de son côté, refusé de réagir auprès de Médiapart, et dément « formellement l’ensemble des accusations susceptibles de relever de la loi pénale. »

Alors que Gérard Depardieu a été mis en examen pour « viols » en 2020, suite à la plainte de Charlotte Arnould, ces nouvelles révélations pourraient-elles peser dans la balance judiciaire ?


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Les Commentaires

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Avatar de Esme.
12 avril 2023 à 13h04
Esme.
Si l'on commence à s'en prendre à ceux qui ont cautionné le comportement de Depardieu, alors on dégage 99% du cinéma français, hommes comme femmes.


(et j'ai bien conscience de l'ironie d'utiliser un gif de Murray dans cette conversation)
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Voir les 6 commentaires

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