Quand j’ai rencontré Tristan, celui-ci était innocent et frais comme un gardon : de grands yeux rieurs, une bouche à embrasser, une paire de fesses à tomber, autant dire que je n’en ai fait qu’une bouchée ! J’ai pris un malin plaisir à le dévergonder et j’en suis toute fière aujourd’hui.
Notre relation, qui a duré quatre ans, a commencé sur les chapeaux de roues : toujours collés ensemble tels des siamois, physiquement aussi cela va sans dire… Notre entente était parfaite et nous commencions à envisager de faire un petit bout de chemin ensemble.
La mère-poule de mon mec : la rencontre
Seulement voilà, son ombre était là, omniprésente et faisant partie de nos vies. Il a fallu cinq mois avant que je rencontre sa génitrice, mais il passait beaucoup de temps avec elle au téléphone même s’il vivait toujours sous son toit et qu’il la voyait tous les soirs : en gros, un vrai fils à maman quémandant ses conseils et son aide très souvent. Il faut dire qu’elle l’a élevé seule, son gamin : ça crée des liens !
Quand le jour est venu de la rencontrer enfin, je tremblais de tous mes membres et ne savais pas trop quoi faire de mes mains, de mes bras, de mes jambes… Cela dit elle était tout aussi stressée que moi, s’étonnant encore que son fiston ait pu trouver une copine (sympa). Le beau-père de Tristan était là aussi et se donnait comme mission de détendre l’atmosphère avec des blagounettes. La soirée, au final, s’est bien passée et j’ai trouvé la maman de Tristan très agréable et sympathique : une personne avec qui j’étais sûre de pouvoir m’entendre. Ce fut le cas pendant au moins un an ; il a fallu que je m’immisce dans sa vie professionnelle pour que cela ne soit plus aussi évident…
Un pied dans l’entreprise, puis deux…
Je cherchais à l’époque un travail pour l’été et elle m’a encouragée à passer un entretien pour un job d’assistante d’une durée de deux mois dans sa boîte. J’ai sauté sur l’occasion et tout a été très cool ! Elle m’apportait le café tous les matins, nous discutions souvent et mangions parfois ensemble à midi. Cela a fait beaucoup rire le reste du personnel qui s’amusait à nous appeler « belle-mère/belle-fille » ! Il faut que je précise qu’à ce moment-là, entre Tristan et moi, tout se passait pour le mieux.
J’avais dû faire bonne impression durant ces deux mois car on me proposa plus tard d’autres remplacements dans cette même entreprise, qui se passèrent également très bien. Mais certains signes auraient dû me mettre la puce à l’oreille… J’avais commencé à m’affirmer dans la famille de Tristan, ce qui n’était pas toujours bien perçu. En effet, de nature plutôt franche et spontanée, je me heurtais au côté plus introverti et hypocrite de ses proches, et en particulier de sa mère
. Cela n’a pas vraiment changé nos relations au bureau car c’était des contrats de courte durée, mais je commençais à sentir une certaine fraîcheur dans son attitude.
Puis un jour, on me proposa un C.D.I. dans l’entreprise ! J’ai beaucoup hésité à ce moment-là, car nous venions de traverser une mauvaise passe avec Tristan et je craignais de mauvaises tensions avec sa mère. D’un autre côté, ayant un gros besoin d’argent, je n’avais pas vraiment d’autre choix que d’accepter en essayant de me convaincre que tout se passerait pour le mieux… J’avais cependant, par précaution, demandé à Tristan de ne pas trop se confier sur notre couple à sa mère, car je redoutais son changement d’attitude envers moi : elle avait tendance à le protéger énormément.
Le problème quand on travaille avec sa belle-mère, c’est qu’à force de se voir tous les jours, on a moins de plaisir à se retrouver ensemble lors des réunions de famille (on a pas l’impression de faire de coupures) et nous avons pu avoir quelques mots malheureux. Puis on apprend des choses l’une sur l’autre qui logiquement n’ont rien à faire sur un lieu de travail… Enfin, je me sentais fliquée, certains événements anodins étaient retransmis à Tristan de manière déformée, ce qui a donné lieu à de nombreuses disputes qu’on aurait largement pu éviter.
La rupture : quand la belle-mère devient collègue… ou pas
Quand notre couple a traversé une nouvelle crise, j’ai été confrontée à une souffrance sans précédent, Tristan étant froid et irritable à la maison et sa mère carrément hostile au bureau (regards noirs, ignorance, réflexions en tous genres…). Autant dire que je n’avais aucun répit, aucun moment pour souffler et essayer de réfléchir aux choses calmement. Étant plutôt à fleur de peau, je n’ai sûrement pas eu non plus l’attitude idéale avec elle.
Tristan et moi avons fini par nous séparer, chose rendue atrocement plus difficile car je vivais sous le même toit que celui que j’appelais désormais « mon ex » et je côtoyais quotidiennement sa mère au travail. Je ne m’attendais pas à ce qu’elle me console, mais au moins qu’elle fasse preuve d’un peu de respect… Mais j’ai dû faire face à un iceberg auquel le Titanic aurait succombé en un clin d’oeil ! À peine un bonjour, pas de « Ça va ? », un mur de béton en moins loquace, et moins sympathique.
Lors d’une conversation entre sa mère et moi, lors du seul repas que nous avons partagé ensemble suite à ma rupture avec Tristan, nous avions pourtant convenu toutes les deux de faire en sorte que nos relations soient bonne afin de ne pas nous rendre la vie difficile au bureau. Quoi de plus facile pensais-je, car après tout je l’apprécie quand même, elle s’est montrée sympa avec moi au départ et je m’étais excusé pour mon attitude quelquefois malheureuse avec elle… Mais non, son iceberg peine à fondre et elle continue de m’ignorer sagement, ce qui me rend dingue. Je ne demandais que ça, que les choses soient cool, j’étais persuadée que ça serait plus facile entre nous, n’étant plus « belle-mère/belle-fille » mais « collègues ».
Certains me diront sûrement de chercher un autre travail, ce qui serait une bonne idée… Mais le truc, c’est que j’aime mon job et partir à la première difficulté serait une erreur, je pense. Un problème d’entente avec quelqu’un n’est pas une raison suffisante de partir, et ça serait lui accorder la victoire, ce que je ne veux pas. Je ne désespère pas que les choses s’améliorent un jour, mais si je devais vous donner un conseil : réfléchissez bien avant de vous impliquer professionnellement avec les proches de votre moitié ! On ne sait jamais ce qui peut arriver…
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Les Commentaires
heureusement, je ne travaille pas dans la même équipe qu'elle ce qui diminue franchement nos rencontres.
la ou ça blesse c'est que c'est nettement plus difficile de passer à autre chose avec une telle piqûre de rappel ! je lui fais la bise tous les jours !!!!!
bref merci pour votre soutien et courage à celles qui sont dans la même situation ! :-)