« Elle est repoussante et vous essayez tous de la faire se sentir bien avec le fait d’être obèse. C’est juste dégoûtant. »
C’est ce qu’a posté sur Instagram un certain @dunder_mifflinn (un pseudo en clin d’oeil à la série télé The Office, vraisemblablement).
Un message haineux, écrit pour échapper aux filtres anti-harcèlement ?
Ce message haineux — venant de ce qu’on appelle communément un hater — s’adresse à la mannequin et créatrice de bikinis australienne Karina Irby, alias @karinairby sur Instagram. Elle a eu le malheur de faire son boulot : elle a osé poster une photo d’elle en maillot de bain avec son corps sans retouche.
Ce hater s’est visiblement donné du mal, remplaçant certaines lettres E par le chiffre 3, sans doute pour échapper aux algorithmes de reconnaissance automatisée de commentaires haineux et de cyberharcèlement. De quoi s’assurer d’exposer au plus grand nombre son venin grossophobe et misogyne.
Cette ambition suinte la haine de soi qu’on essaye de projeter sur les autres, parce qu’on s’estime soi-même trop minable pour travailler sur ses propres insécurités, mais c’est une autre histoire.
Insultée, la créatrice bodypostive @karinairby répond avec classe et humour
Alors qu’elle aurait pu simplement supprimer ce message répugnant et bloquer le relou en question (qui a sans doute plusieurs comptes histoire de passer son temps à répandre sa bile pleine de ses propres insécurités, vu qu’il prend le temps de remplacer ses E par des 3 et porte un pseudonyme fort générique), la créatrice de contenu Karina Irby a pris le temps de lui répondre.
Suivie par plus de 1,2 millions de personne sur le réseau social du groupe Meta, elle en a fait un coup de maîtresse qui met du baume au coeur et au corps. Traduction de sa masterclass publiée le 6 février 2022 :
« Cher dunder_mifflinn,
Premièrement, comment osez-vous amener The Office là-dedans [son @ étant une référence à la série TV comique]
Et deuxièmement bienvenue face à un corps féminin.
Clairement, vous avez eu trop d’interactions avec des poupées gonflables et regardé trop de porno pour que ça brouille à ce point votre perception. Alors aujourd’hui je vais tenter de publiquement vous éduquer sur la réalité des corps féminins.
Attachez votre ceinture, car ça risque d’être un choc pour vous.
Ce n’est pas un corps repoussant, et il est loin d’être obèse. Oui, j’ai de la cellulite, de l’eczéma, de la chair sur les os. Je suis une jeune femme avec laquelle vous n’auriez aucune chance. »
« 99,9% des femmes ne ressemblent pas à une poupée Barbie »
Après l’avoir remis à sa place, @karinairby enchaîne ensuite avec un message bodypositive :
« 99,9% des femmes ne ressemblent pas à une poupée Barbie.
99,9% des femmes ont de la cellulite, des bosses, des boutons, des cicatrices, des vergetures, des muscles et de la peau.
99,9% des femmes ne sortiraient jamais avec vous à cause de votre vision repoussante de ce à quoi une femme devrait ressembler.
En ce qui concerne les gens comme moi qui soutiennent la bodypositivity et l’acceptation de soi, peut-être que si davantage de gens se montraient en ligne tels qu’ils sont véritablement et si les entrerprises marketaient des corps sous toutes les formes possibles, vous [le hater] seriez déjà mieux éduqué. »
Faute de pouvoir drop le mic sur ce point final, on espère juste que Karina Irby a lâché son smartphone négligemment après avoir tapé cette masterclass et avant de retourner mener sa fabuleuse vie.
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Crédit photo de Une : capture d’écran Instagram @KarinaIrby.
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