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Société

Tout plaquer pour créer mon entreprise… OK, mais quel statut choisir ?

Dans Billet de Banque, Madmoizelle vous donne des conseils financiers ou entrepreneuriaux pour gérer votre argent et carrière au quotidien.

Bienvenue dans Billet de banque, une rubrique amplement réclamée sur Madmoizelle ! Après le succès de Règlement de comptes, qui dissèque les finances de lectrices et lecteurs, vous étiez nombreuses à espérer des conseils plus pratiques. Tadam !

Dans chaque épisode de Billet de banque, un ou une experte de la finance ou de l’entrepreneuriat répondra à la question posée par l’une d’entre vous. Vous avez été nombreuses à nous poser vos questions sur l’entrepreneuriat, alors dans ce nouveau numéro sera focalisé sur le choix du statut juridique lors de la création de son entreprise.

Pour y répondre, Madmoizelle a demandé à Marine Saudreau, experte chez Bpifrance Création, de nous expliquer pas à pas et de manière très concrète tous les trucs à savoir pour bien choisir le statut de sa future entreprise !

L’art de s’y retrouver dans tous les statuts

La question du jour, c’est Roxanne qui nous la pose :

Si un jour je veux devenir auto-entrepreneur, quel statut je dois choisir ? Qu’est-ce qui est le plus avantageux en termes financiers ?

Roxane

Tout d’abord, commençons par préciser un peu la question de Roxanne pour éviter tout cafouillage : être auto-entrepreneur, c’est déjà un statut, un type d’entreprise. Aussi, afin de pouvoir parfaitement lui répondre, imaginons que Roxanne souhaite simplement entreprendre seule et cherche le meilleur statut pour cela, que ce soit celui d’auto-entrepreneuse ou un autre. C’est tout bon ? Alors c’est parti pour les explications de notre experte !

Madmoizelle : Quels sont les différents statuts d’entreprise possible ?

Marine Saudreau : Quand on veut entreprendre seule, et créer son entreprise sans associé, il y a plusieurs possibilités :

  • La société unipersonnelle (soit SASU, soit EURL, nous reviendrons plus tard en détail sur la différence) : c’est une structure qui convient à tout type de projet, mais il faut avoir en tête que les formalités pour la créer sont assez importantes.
  • L’entreprise individuelle, qui est beaucoup plus simple à créer et qui est compatible avec un emploi salarié. Il y a souvent beaucoup de confusions. Pour clarifier les termes : la micro-entreprise ou auto-entreprise est une entreprise individuelle sous un régime fiscal et social simplifié. Et un micro-entrepreneur est un auto-entrepreneur. Depuis l’instauration du statut unique de l’entreprise individuelle, l’entrepreneur qui se lance, en micro-entreprise ou non, bénéficie d’une division automatique de son patrimoine professionnel et personnel.

À lire aussi : Ce qu’il faut savoir avant de se lancer en tant qu’auto-entrepreneuse 

Quels sont les critères à vérifier pour choisir son statut d’entreprise ?

Madmoizelle : Quels sont les avantages et les inconvénients de chacun de ces statuts ?

Marine Saudreau : Nous avons déjà parlé de la facilité à mettre en place la micro-entreprise, en comparaison avec la société unipersonnelle : pour cette dernière, il faut au contraire des démarches administratives un peu plus lourdes et coûteuses, il y a aussi des obligations comptables (cela signifie que vous avez l’obligation de tenir les comptes de l’entreprise). Il faut se projeter : Si votre projet s’inscrit sur une durée, c’est la société unipersonnelle qui se montre la plus avantageuse. En effet, elle n’est soumise à aucun plafonnement de chiffre d’affaires et une déduction des charges est possible.

Les deux types de société unipersonnelle, la SASU (Société par actions simplifiée unipersonnelle) et l’EURL (Entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée) ont une grosse différence par rapport à une micro-entreprise : la responsabilité du dirigeant est limitée au montant de l’apport en capital.

Cela signifie qu’au moment de créer son entreprise, le dirigeant verse un certain montant, mettons 2 000 euros, sur le compte de son entreprise pour constituer son capital. Si jamais il fait faillite, sa responsabilité ne sera jamais engagée au-delà de ce montant-là, sauf en cas de faute de gestion. Avec le nouveau statut de l’entreprise individuelle, sa responsabilité est limitée aux biens utiles à l’activité professionnelle sauf en cas de manœuvres frauduleuses ou renonciation.

Infographie sur les différents statuts d'entreprises // Source : Infographie Bpi Création
Infographie sur les différents statuts d’entreprises // Source : Infographie Bpi Création
Infographie comparative SAS et SARL
Infographie comparative SAS et SARL

Quel statut choisir ? L’infographie de Bpifrance Création

Comparons, en ce sens, le fonctionnement d’une micro-entreprise avec celui d’une société unipersonnelle :

En micro-entreprise vous ne pouvez pas déduire vos charges de votre chiffre d’affaires. Alors que si vous créez une SASU ou une EURL, vous pouvez déduire les frais liés au fonctionnement de l’entreprise en charges : la facture de téléphone ou l’abonnement aux transports en commun, par exemple, peuvent être pris en charge par la SASU/EURL. Si vous devez acheter du matériel informatique pour votre travail, c’est pareil, et vous pouvez en plus déduire la TVA, ce qui se révèle assez vite intéressant si vous avez pas mal de dépenses liées à votre activité. Quant à la question des impôts : sans rentrer dans le détail, la SASU et l’EURL sont plus avantageuses que l’auto-entreprise sur la durée.

D’autre part, l’auto-entreprise dont parle votre lectrice a d’autres limites : le chiffre d’affaires est plafonné, il est compliqué d’embaucher (notamment parce que le micro-entrepreneur ne peut pas bénéficier de déduction de charges). Pour résumer : si, au début, l’auto-entreprise permet de se lancer facilement, il ne faut jamais oublier de se projeter dans le temps. Il est heureusement toujours possible de changer de statut en cours de route !

L’heure du choix !

Madmoizelle : Quels sont les critères à prendre en compte pour choisir le statut qui correspond le mieux à mon projet et à mes finances ?

Marine Saudreau : Le projet, tout d’abord. Est-ce que votre lectrice se projette dans le temps ? Est-ce qu’elle aura besoin de déduire des charges, comme le coût du loyer d’un local pour exercer son activité ? Quel est le montant des coûts fixes ? Sont-ils importants ? Si oui, il faut qu’elle opte pour une SASU ou une EURL.

Pour comprendre toutes les différences entre SASU et EURL

Tout le monde n’a pas les épaules financièrement pour créer sa SASU ou son EURL pour faire face aux frais inhérents. Si votre lectrice n’a aucun capital, une vision plutôt court terme de son entreprise, et quasiment pas de coût fixe, en ce cas, c’est certainement plus avantageux et moins lourd administrativement et financièrement de commencer par une auto-entreprise.

Si l’entreprise prend un bel envol, votre lectrice pourra toujours opter par la suite pour une SASU. Il lui suffira de déclarer en ligne la cessation d’activité de son auto-entreprise. Il faut noter que la création d’une SASU a un coût lié aux frais inhérents à l’ouverture d’une société (publication de l’annonce au bulletin d’annonces légales, immatriculation au RCS, déclaration des bénéficiaires effectifs, etc).

Bref, chacun des différents statuts évoqués a ses avantages et ses inconvénients : en fonction de la situation de votre lectrice et de sa vision du futur de son entreprise, il y en a forcément un qui lui convient le mieux.

Crédits : photos d’Andrea Piacquadio et Georges Milton provenant de Pexels

Les Commentaires

2
Avatar de Kaktus
27 mars 2023 à 15h03
Kaktus
Et parce que c'est important de le savoir : oui, les indépendant·e·s peuvent prétendre à une indemnisation en cas d'arrêt maladie ou de congé maternité. Comme les salarié·e·s, il y a des conditions d'ouverture de droits donc ça n'est pas automatique mais ça existe ! Y compris pour les personnes avec le régime fiscal de micro-entreprise.
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Voir les 2 commentaires

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