Live now
Live now
Masquer
Source : Capture d'écran Youtube
Société

Ce que l’on sait du placement en garde à vue de la journaliste Ariane Lavrilleux

La journaliste d’investigation, derrière la série d’enquêtes « Egypt Papers » a été placée en garde à vue par la DGSI mardi 19 septembre. Son domicile a par ailleurs été perquisitionné durant près de 10 heures, rapporte le média Disclose, pour lequel elle travaille. Ce dernier dénonce une atteinte au secret des sources.

Mardi 19 septembre 2023, sur les coups de 6h, des policiers de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), accompagnés d’un juge d’instruction, ont perquisitionné le domicile personnel de la journaliste française Ariane Lavrilleux et l’ont placée en garde à vue. Dans un communiqué de presse relayé sur X (anciennement Twitter), Disclose, le média d’investigation dont elle est employée, a dénoncé « une nouvelle atteinte inadmissible au secret des sources ».

Qui est la journaliste Ariane Lavrilleux ?

Journaliste d’investigation, Ariane Lavrilleux est également secrétaire générale du collectif Prenons la une, qui œuvre pour une juste représentation des femmes et l’égalité dans les rédactions.

Pour Disclose, elle a cosigné une longue enquête qui affirmait la complicité de l’État français dans une « campagne d’exécutions arbitraires orchestrée par la dictature égyptienne du maréchal Al-Sissi », s’appuyant sur des centaines de documents « confidentiel-défense », comme le rappelle le communiqué.

Comme le résume Libération :

Disclose affirmait que la mission de renseignement française Sirli, commencée en février 2016 au profit de l’Egypte au nom de la lutte antiterroriste, avait été détournée par Le Caire qui se servait des informations collectées pour effectuer des frappes aériennes sur des véhicules de contrebandiers présumés, à la frontière égypto-libyenne. Selon les documents obtenus par le média, « les forces françaises auraient été impliquées dans au moins 19 bombardements contre des civils, entre 2016 et 2018 » dans cette zone.

Suite à la publication de l’enquête, le ministère français des Armées avait porté plainte pour « violation du secret de la défense nationale ».

Pourquoi la journaliste Ariane Lavrilleux a-t-elle été placée en garde à vue ?

La journaliste a été placée en garde à vue « dans le cadre d’une enquête pour compromission du secret de la défense nationale et révélation d’information pouvant conduire à identifier un agent protégé, ouverte en juillet 2022 » précise le communiqué.

Une source proche du dossier a confirmé à l’AFP qu’une juge d’instruction avait piloté ces opérations, « compte tenu de son statut de journaliste ». Pour Disclose, l’intervention de la DGSI relève surtout d’un « nouvel épisode d’intimidation inadmissible à l’égard » de ses journalistes ayant pour but d’« identifier [les] sources ayant permis de révéler l’opération militaire Sirli en Egypte ».

Comme le retrace Libération, « Ce n’est pas la première fois que la DGSI s’attaque à des journalistes. En 2019, après des révélations sur l’utilisation d’armes françaises au Yémen, puis en novembre 2021, déjà concernant les exécutions arbitraires en Egypte, d’autres journalistes de Disclose avaient été convoqués par la DGSI ».

De nombreux médias et collectifs ont apporté leur soutien à la journaliste, dénonçant une atteinte à la liberté d’informer à quelques semaines des États généraux de l’information promis par l’Élysée.


Écoutez Laisse-moi kiffer, le podcast de recommandations culturelles de Madmoizelle.

Les Commentaires

3
Avatar de jorda
21 septembre 2023 à 10h09
jorda
la DGSI/E, ce sont les services secrets, disons le clairement. Chaque état défend ses intérêts à l'extérieur comme à l'intérieur du territoire.
Je dirais presque que c'était à prévoir, quand on parle de sujets comme ça...
En tout cas ces journalistes sont courageux de parler de ce genre de sujets, vu qu'ils savent ce qu'ils risquent... tout le monde n'aurait pas un tel courage...
0
Voir les 3 commentaires

Plus de contenus Société

Copie de [Image de une] Horizontale – 2024-11-20T111708.991
Lifestyle

« L’alcool est une condition sociale et on peut rapidement être mis de côté si on ne la remplit plus » : Elena, 36 ans, raconte comment elle a arrêté de boire

Source : Getty Image / MARIA DUBOVA
Féminisme

Ève, 42 ans : « Quand il m’a demandé où était le nettoyant après six mois de vie commune, j’ai pleuré »

5
Copie de [Image de une] Horizontale – 2024-11-15T163147.788
Livres

Samah Karaki : « C’est la culture sexiste qu’il faut questionner, pas la présence ou l’absence de l’empathie »

Copie de [Image de une] Horizontale – 2024-11-13T154058.525
Santé

« Ah, on dirait que t’as le cancer » : Laure raconte comment l’alopécie affecte son quotidien

6
[Image de une] Horizontale (24)
Culture

3 raisons de découvrir Agatha, le nouveau thriller psychologique à lire de toute urgence

Copie de [Image de une] Horizontale – 2024-10-30T170053.120
Santé

« On n’en parle pas assez, mais être malade prend du temps ! » : Solène raconte son quotidien avec une maladie chronique invisible

1
Copie de [Image de une] Horizontale – 2024-10-30T164414.844
Société

« Je n’ai pas porté plainte parce qu’il y a des enfants en jeu » : Jade, victime d’exploitation domestique à 17 ans

1
Copie de [Image de une] Horizontale – 2024-10-30T115104.723
Santé

« Le sommeil occupe une place bien plus importante dans ma journée » : Quitterie, 25 ans, raconte son quotidien avec la sclérose en plaques

Capture d’écran 2024-09-06 à 16.28.20
Bien-être

« On souffre en silence » : 3 femmes nous parlent sans tabou de leurs douleurs menstruelles

Capture d'ecran Youtube du compte Mûre et Noisettes
Argent

Je suis frugaliste : je vis en dépensant moins de 1000 euros par mois (et je vais très bien)

73

La société s'écrit au féminin