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Développement personnel

Tout ce que le scoutisme m’a apporté depuis vingt ans

Ce samedi 22 février, les scouts et guides du monde entier célèbrent le World Thinking Day. L’occasion pour Clémence de faire la liste de tout ce que ces années de scoutisme lui ont apportées.

J’ai découvert le scoutisme à dix ans, et depuis, je n’ai jamais vraiment raccroché ma chemise et mon foulard. Si tu ne connais pas très bien cet univers, tu te demandes peut-être pourquoi j’en parle sur un magazine comme Rockie. N’est-ce pas un mouvement de jeunesse très traditionaliste aux vagues relents fachos et intégristes ?

Sache d’abord qu’il existe une multitude de mouvements de scoutisme différents dans le monde. Rien qu’en France, il existe plusieurs dizaines d’associations avec des approches pédagogiques radicalement différentes et qui s’adressent à toutes les confessions : catholiques, protestants, musulmans, juifs, bouddhistes ou même laïques.

Devenir adulte grâce au scoutisme

Pour ma part, je fais partie des Scouts et Guides de France (SGDF pour les intimes), le mouvement qui compte aujourd’hui le plus grand nombre d’adhérents et d’adhérentes dans notre pays. Historiquement d’inspiration catholique, il est dans les faits ouvert à toutes et tous.

Mon expérience au sein des SGDF a été loin des clichés que le grand public peut avoir sur le scoutisme. J’y ai croisé des personnes athées, chrétiennes et musulmanes et j’y ai ressenti une grande tolérance et ouverture d’esprit, quels que soient les sujets.

Être scoute — ou dans mon cas, être jeannette, puis guide, puis caravelle, selon les noms donnés aux différentes branches en fonction de l’âge— a eu une importance énorme dans la construction de ma personnalité. Cette expérience m’a largement permis de devenir l’adulte que je suis aujourd’hui, et j’ai eu envie de dresser la liste de tout ce que le scoutisme m’avait apporté à l’occasion du World Thinking Day, une journée célébrée par les Scouts et Guides du monde entier.

1 – Le scoutisme, c’est d’abord des amis pour la vie (et un grand amour)

La petite Clémence de 10 ans timide et introvertie a découvert dans le scoutisme un autre cadre que l’école où s’épanouir et nouer des relations amicales.

Je ne sais pas si je suis la seule à avoir ressenti ça, mais j’ai eu le sentiment que mon groupe scout était un espace plus bienveillant que l’école ou le collège pour me faire des ami·es. Le fait de participer à des jeux ou des activités ensemble et de partager des temps de vie sur des weekends ou des camps d’été permettait de créer plus d’occasions pour apprendre à connaître les autres.

Surtout que l’un des principes de la pédagogie guide est que les plus grandes veillent sur les plus petites, et j’ai donc le souvenir d’avoir été accompagnée avec énormément de bienveillance et d’empathie par les filles de mon équipe qui avaient deux ans de plus que moi.

Il y avait aussi plus d’authenticité dans les rapports humains, notamment à l’adolescence. Le fait d’être toutes et tous en pantalon Quechua avec des traces d’herbes sur les fesses, ça rapproche… Et les discussions au coin du feu ou sous la tente étaient aussi l’occasion de se livrer sur des sujets sensibles.

Presque vingt ans plus tard, certaines de ses amies sont toujours à mes côtés et c’est une chance inestimable pour moi de pouvoir compter sur elles.

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Comme cette personne formidable, là à gauche en vert.

J’ai aussi eu la chance de rencontrer mon mari grâce au scoutisme, lors d’une formation BAFA (Brevet d’Aptitudes aux Fonctions d’Animateur). Oui, parce qu’à 18 ans, j’ai décidé à mon tour de devenir cheftaine (le nom sonne ringard, je sais) et d’encadrer bénévolement des groupes de jeunes. Je suis donc allée me former, et j’ai croisé sa route.

Notre histoire est loin d’être originale, une des blagues récurrentes dans le mouvement est d’ailleurs de dire que les Scouts et Guides de France sont la plus grande agence matrimoniale de France.

2 – Apprendre à se débrouiller dans la nature (et à la respecter) grâce au scoutisme

A priori, même si tu ne connais rien des scouts, ce mot doit quand même t’évoquer une douce odeur d’humus… La vie dans la nature a effectivement une place très importante dans la pédagogie scoute. À l’origine, c’est d’ailleurs un mouvement créé au Royaume-Uni par Baden Powell pour emmener camper en pleine forêt des jeunes habitants des villes.

En bonne petite urbaine, je ne connaissais pas grand chose à la vie dans la nature avant de devenir scoute. Je suis hyper fière aujourd’hui de savoir allumer un feu par tous les temps, puis d’être capable de cuisiner dessus. De savoir faire des noeuds et utiliser des outils pour construire des tables ou des bancs à partir d’arbres.

Mais aussi de pouvoir lire une carte, utiliser une boussole et ne pas (trop) me perdre en randonnée. (Bon, je ne sais pas encore utiliser la mousse sur les arbres ou les étoiles pour me repérer, ne nous emballons pas…).

Plus généralement, passer des camps d’été en pleine nature à devoir vivre sans électricité, sans eau courante et sans toilettes m’a aussi éveillée à un certain minimalisme et m’a fait prendre conscience de la beauté (et de la fragilité) du milieu naturel.

Je sais aujourd’hui que je n’ai pas besoin de grand chose pour être heureuse, juste d’un feu de bois, des amis autour et quelques étoiles au-dessus de nos têtes.

3 – Ce que le scoutisme m’a apporté : des compétences extrêmement utiles dans le monde du travail

Après cet instant poésie, laisse-moi t’expliquer pourquoi le scoutisme a aussi été un vrai coup de pouce pour ma vie professionnelle. D’abord, c’est dans ce cadre que j’ai commencé à prendre la parole en public : jouer un personnage pendant une veillée, expliquer les règles d’un grand jeu, défendre un projet devant un jury pour obtenir des subventions…

Autant d’occasions pour moi de découvrir cet exercice et de prendre confiance en moi, jusqu’à ce que je ne sois quasiment plus stressée avant de le faire.

Ensuite, devenir scoute m’a surtout permis de développer mes compétences en gestion de projet. D’abord, parce que j’ai monté en équipe avec trois autres filles géniales un projet de solidarité internationale au Vietnam, alors que nous avions tout juste 18 ans.

Ensuite, parce qu’en tant que cheftaine, organiser un camp de deux semaines pour trente jeunes, c’est un sacré défi (qu’on relève à plusieurs chefs et cheftaines heureusement).

Il faut en effet les garder en vie (oui bon), en bonne santé et relativement propres, mais aussi les nourrir et leur proposer des activités intéressantes/divertissantes/enrichissantes (ne raye aucune mention inutile).

Bref, à côté de ça, les sujets complexes ou les responsabilités ne me font pas peur du tout.

4 – Développer mes compétences d’éducatrices au sein des Scouts et Guides de France

Enfin, au sein des Scouts et Guides de France, je me suis retrouvée très tôt en position d’éducatrice puisqu’à 18 ans à peine, j’étais déjà responsable d’un groupe d’enfants, âgés de 8 à 11 ans.

J’ai trouvé ça hyper enrichissant d’être confrontée aussi tôt à des questions du style : « Comment gérer un enfant qui a parfois un comportement violent ? Comment aider l’intégration de telle petit fille un peu différente des autres dans le groupe ? Quelles règles de vie en collectivité peut-on fixer ensemble pour que tout le monde se sente bien et en sécurité ?

Voir les enfants et les jeunes que j’ai encadré grandir et s’épanouir au fil du temps, c’est sans doute l’une des choses les plus émouvantes qu’il m’ait été données de vivre. Et je suis heureuse d’avoir eu l’occasion de me poser toutes ces questions avant de devenir mère. (Même si je ne te cache pas que je suis un peu plus stressée par le stade nourrisson/petite enfance que je connais moins bien…)

J’espère aussi pouvoir un jour proposer à mes enfants de vivre l’aventure du scoutisme.

Et toi, tu as aussi eu une expérience du scoutisme ? Positive ou négative ? Viens en parler dans les commentaires ! 

 

 


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