Dimanche 26 mai, c’était la fête des mères. Cette journée spéciale, qui est souvent critiquée (à raison) pour son côté commercial, est la plupart du temps célébrée le dernier dimanche du mois de mai. Elle est l’occasion d’honorer toutes les femmes qu’on appelle « maman ».
Cette année, c’était ma première fête des mères, l’occasion pour moi de réfléchir à tout ce que la maternité a changé dans ma vie depuis que ma fille y est entrée (techniquement, elle est plutôt « sortie », mais on se comprend).
J’apprends à patienter et à « prendre le temps »
Ceux qui me connaissent bien savent qu’on ne peut pas vraiment dire que la bonne fée Patience se soit penchée sur mon berceau. Je suis même quelqu’un de plutôt impatient : quoi que je fasse (coucou le sport !), si les résultats se font trop attendre, il y a de grandes chances que je passe à autre chose. On ne me verra jamais piétiner dans une file d’attente, je préférerai toujours revenir plus tard.
Depuis que je suis maman, j’ai découvert que j’étais capable de patienter, de « prendre mon mal en patience » comme on dit, et de le faire sans râler toutes les cinq minutes. Les quatre premiers mois de mon bébé ont été compliqués : ma fille avait des problèmes de digestion et était souvent réveillé dans son sommeil par des crises de gaz qui avaient l’air de la faire beaucoup souffrir. S’ensuivaient des hurlements et des pleurs à faire trembler l’immeuble pendant de (très) longues minutes.
Je n’ai pas compté le nombre de kilomètres que j’ai pu faire dans mon appartement, ma fille dans les bras, pour tenter de l’apaiser. Je n’ai pas non plus compté le nombre d’heures que j’ai passé à masser son petit ventre douloureux, accueillant chaque petit pet de soulagement comme une victoire.
Mais ce que je sais, c’est que j’avais déjà abandonné plein d’autres choses pour beaucoup moins d’efforts que ça. Depuis ces premiers mois, j’ai l’impression d’être plus sereine, plus à même de patienter, et je ne raccroche plus systématiquement lorsque le répondeur vocal de la CAF m’indique plus de 5 minutes d’attente.
Je fais plus attention à mon entourage
Même si mes parents m’ont très bien élevée, je crois que j’ai quand même développé, en bonne fille unique, un petit côté égoïste. Je fais très attention aux autres et à leur bien-être mais ma petite personne passe quand même rarement au second plan.
D’un œil extérieur, ça ne se voit pas spécialement, mais les gens qui me côtoient au quotidien (aka mon mari) me le font parfois remarquer : « je rêve où tu as terminé le bout de burrata que je m’étais mis de côté ? », « ta douche de 30 minutes a vidé le ballon d’eau chaude, merci pour moi »… Rien qui pourrait nous conduire au divorce (du moins je l’espère) mais c’est assez pour créer parfois quelques tensions.
Depuis que je suis maman, mes priorités ont changé et mon centre d’attention aussi : c’est mon bébé en premier, un point c’est tout. Et tant pis si je ne déjeune pas avant 14h et que je n’ai plus le temps (ou l’envie) de me laver les cheveux tous les 2 jours, ses besoins passent avant mes petites habitudes et ma coquetterie.
Même si tout le monde ne s’en rendra pas compte, je pense réellement que la maternité m’a permis d’être
plus prévenante envers mon entourage et moins centrée sur mon petit confort personnel. J’ai l’impression de devenir une meilleure personne et ça me rend heureuse (et mon mari aussi, qui peut enfin profiter d’une bonne douche chaude !). Bon, après, je ne suis pas parfaite, alors rien ne dit que je ne terminerai plus jamais le dernier pot de mousse au chocolat dans le réfrigérateur.
Je me fais confiance et j’écoute mon instinct
Mes amis proches peuvent le confirmer : je n’ai jamais été très attirée par les enfants. Tout petits, ils me faisaient peur, et plus grands, je ne savais jamais trop quoi leur dire. Je suis fille unique, mes cousins sont tous plus âgés et je n’ai jamais fait de baby-sitting, ce qui n’a pas dû aider.
Lorsque j’ai rencontré celui qui est aujourd’hui mon mari, j’ai commencé à m’interroger sur mon envie (ou non) de maternité et la réponse a été évidente : oui, avec lui, j’aurai des enfants. Heureusement pour moi, il était sur la même longueur d’ondes. Nous sommes rentrés à la maison avec notre fille le jour de notre 3e anniversaire de mariage.
Pendant ma grossesse, j’ai beaucoup flippé : moi qui n’avais jamais changé une couche, allais-je y arriver ? Et si je n’avais pas ce fameux « instinct maternel » dont tout le monde parle ? Et si je n’arrivais pas à créer du lien avec mon bébé ?
Je ne vais pas te mentir en disant que je n’ai pas tâtonné au début, mais tout s’est finalement très bien passé. J’ai appris à me faire confiance, à suivre mon intuition, et l’adaptation s’est faite tout en douceur.
Comme ça fonctionne plutôt bien pour ma fille (on verra à l’adolescence), j’essaye de m’écouter un peu plus au quotidien. Et ça marche ! J’ai l’impression que j’ai pris confiance en moi, ce qui n’était pas gagné vu mon niveau de départ. J’ose plus facilement dire ce qui ne me convient pas et je prends plus d’initiatives. Bref, c’est vraiment tout bénef.
La relation avec ma mère s’est apaisée
Avec ma mère, ça n’a pas toujours été facile, pour elle comme pour moi. On est très différentes et on ne se comprend pas toujours sur nos positions et choix de vie. Adolescente, j’étais très proche de mon papa, et on avait tendance à se liguer à deux contre elle (quand j’y repense, ça ne devrait pas être très rigolo).
Et puis la maladie est passée par là, et je suis restée seule avec ma maman. Ça nous a beaucoup rapprochées, mais on était quand même loin de la relation mère-fille « meilleures amies ».
J’ai toujours trouvé qu’elle était dure avec moi, qu’elle n’était pas très enthousiaste ni encourageante lorsque je lui parlais de mes projets ou même lorsque je lui annonçais de bonnes nouvelles comme mon mariage ou ma grossesse. Je n’ai jamais eu l’impression qu’elle était fière de moi, ou si c’était le cas, elle ne me l’a jamais dit.
Devenir mère à mon tour m’a permis de me rendre compte de tout ce qu’elle avait fait pour moi, et de tout l’amour qu’elle m’a donné depuis le jour de ma naissance.
Aujourd’hui, quand je la vois jouer avec ma fille, se mettre à quattre pattes et imiter tous les animaux de la ferme alors qu’elle a plus de 70 ans, je l’imagine il y a une trentaine d’années, en train de faire exactement la même chose mais avec moi, son bébé. Et ça me réchauffe le cœur (et m’embue un peu les yeux).
Nos échanges ne sont pas toujours simples mais notre relation s’est définitivement apaisée. Je pense que c’est parce que maintenant je la comprends mieux, et je sais cet amour viscéral qui coule dans ses veines.
Et toi, que ce soit ta première comme ta vingtième fête des mères, qu’est-ce que la maternité t’a apporté ?
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