J’ai 20 ans et j’ai un copain génial avec qui je suis en totale communion. Une introduction un peu étrange me diriez-vous peut-être, mais jeter des fleurs à celui qui est mon petit ami depuis un an et demi prendra tout son sens très vite.
Comment en arrive-t-on à faire une sextape ?
Comme beaucoup de jeunes couples, nous avons une sexualité « débridée » : on fait l’amour partout et à n’importe quelle heure.
Et en plus de ça, on est curieux : on se dit que, tant qu’à être avec un•e partenaire en qui on a confiance, autant tester des nouvelles choses, histoire de ne pas mourir bêtes.
Alors quand l’un de nous a une idée, on en parle pour savoir si ça chauffe l’autre ou non, comment on peut la mettre en place, si on a besoin d’y réfléchir ou si on peut essayer maintenant tout de suite…
L’une des dernières idées en date, c’était de se filmer pour « voir ce que ça donne de l’extérieur », de regarder la vidéo juste après et de la supprimer.
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Quand on a tourné notre sextape
Alors, il a fallu trouver la bonne hauteur, la bonne inclinaison du téléphone, le bon angle de vue, etc. Une fois l’installation faite, ce qui n’a pas été une mince affaire (comme quoi on ne s’improvise pas réalisateur de films), on s’est mis en place nous aussi.
Ce fut un bon moment et, cerise sur le gâteau, on a eu un orgasme en même temps ! La scène parfaite, tout était dans la boîte !
Vous sentez la chute venir… ?
Au moment de démarrer la lecture de la vidéo, on a tous les deux été pris d’un sentiment de gêne.
On a commencé à regarder. On y a vu mon homme nu rentrer dans le champ puisqu’il venait de démarrer la caméra, et au moment où il s’est allongé dans le lit avec moi… On a détourné la tête en même temps, il nous était impossible de continuer à regarder la vidéo !
Bloquée face à ma sextape
On n’y arrivait pas, ça nous paraissait complèment ridicule : un porno amateur nul, comme une mauvaise blague.
On se s’attendait vraiment pas à ne pas pouvoir regarder le film ! Pourtant c’était nous, on venait de faire ce qu’on y voyait et de kiffer notre moment, mais non, c’était un gros blocage.
On a fini par supprimer la vidéo sans la regarder.
On avait déjà essayé des trucs un peu « spéciaux » : se bander les yeux, s’attacher les poignets ou la fessée, par exemple. On s’était aussi déjà envoyé des snaps un peu coquins, des photos et vidéos.
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Mais comme ce sont des laps de temps courts et que ce n’était pas aussi directement sexuel que la vidéo que l’on a faite, on n’avait jamais été confrontés à cette gêne.
Sextape VS pornographie
On en a reparlé avec mon copain, et on est tombés d’accord sur une explication : ni l’un ni l’autre n’apprécions vraiment la pornographie, alors se retrouver tous les deux devant ce genre de film (même si nous en étions les « acteurs »), ça nous a mis mal à l’aise.
En plus, on n’a pas un très bon avis sur nos corps respectifs, alors ça n’arrange rien quand on se voit nus en pleine action sexuelle !
Pour le moment, on est encore trop gênés par cette expérience pour retenter le coup, mais peut-être que si on est toujours ensemble dans dix ans on réessaiera — qui sait ?
En attendant, pour compenser cet échec, on continue d’essayer d’autres trucs !
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Les Commentaires
Dire que comme Josée je n’avais pas un bon avis sur mon corps est un doux euphémisme, je détestais mon physique : trop petite, trop grosse, j’aimais pas mes cuisses, mes seins, mes bras, trop de cellulite, trop de gras,... (Les premières fois je voulais “faire l’amour uniquement dans le noir” ce qui m’a poussé a accepté la lumière c’est de pouvoir contempler mon chéri en pleine action.) et ce malgré des années à me renseigner sur le mouvement body positive, acceptation de soi… J’arrive à un paradoxe ou je trouve comme défaut chez moi ce que je trouve naturel chez les autres.
Pour mon rapport à la pornographie, soyons clair, je suis très visuelle et je fais partie de celles que le porno excite et j’aime bien regarder des “cam” de couples car il s’agit de gens qui sont consentant et font ça en connaissance de cause (Les vidéos amateurs j’ai trop peur que ce soit du revenge-porn et dans les productions professionnelles je ne me retrouve pas dans ces filles proches des canons de beauté dominants et maquillées par des pro).
Quand je vois les couples dans ces vidéos on y trouve des cadrages un peu bancals, des changement de position non chorégraphiés, des gentes pas maquillés, des gentes de tous âges et morphologies, des sexes différents (spéciale dédicace aux pénis “tordus”), des loupés comme le lit qui grince, des frouts, des gens qui se mouchent entre les positions en hiver...
Quand je vois ces couples en cam les mots qui me viennent à l’esprit : authenticité, spontanéité, complicité, vrai sexe, vrai gens,...
Quand je pense à mon expérience, pour comme Josée “voir ce que ça donne de l’extérieur”, un seul mot me vient en tête pour mon état d’esprit en fin de performance : malaise
Aujourd’hui avec du recul et une meilleure acceptation de mon corps, j’ai un peu révisé mon jugement sur cette “performance”. Je remarque que j’ai un chéri avec qui je peux vivre telle que je suis vraiment et qui accepte de suivre mes délires avec qui je rigole beaucoup (le mot est faible) et qui partage en particulier mon “humour de merde”.
Même si c’était “sexuellement naze” et que ça a mis au tapis, pendant un mois, ma confiance en mon physique, il y a quand même eut une authenticité, une simplicité et une spontanéité qui se retrouve bien au delà de l’aspect purement sexuel et qui sont de solides piliers de notre couple.
Je pense que je ne retenterai jamais cette expérience et je ne me voit pas tenter la sextape (j’aurais tellement honte d’entendre mon dirty talk totalement niais que je trouve pourtant sympa chez les autres :stare et j’ai toujours une petite pensée admirative pour ces gens qui assument de partager leur intimité en toute simplicité sans complexe (apparents tout du moins).