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J’ai fait le tour de l’Europe en solitaire au volant d’une camionnette

À 26 ans, Lilly a décidé de tout quitter pour faire un tour d’Europe en Van, sa planche de paddle sous le bras. Récit d’un voyage en solitaire qui lui a réappris à profiter de la vie.

J’ai toujours rêvé de faire un tour du monde.

À la sortie du film Blue Crush 2, j’ai rêvé de vivre la même aventure : voyager dans un bus avec mes amis !

https://www.youtube.com/watch?v=MmTxd1c5Kb4

Et puis, j’ai dû « grandir et arrêter de rêver ». J’ai donc passé tous mes diplômes (BAC puis diplôme d’éducatrice) puis j’ai aussitôt trouvé un travail et acheté une maison.

J’avais une bonne situation mais quand les vacances sont arrivées, j’ai ressenti une énorme panique ! Cela faisait plusieurs années que je n’avais pas eu de vacances car je travaillais dans l’animation pendant les vacances scolaires.

Alors là, un mois de vacances, ça m’a paru beaucoup trop long. Ça peut paraître fou pour n’importe qui mais mon métier est une telle passion que me retrouver « à rien faire » pendant un mois m’a fait très peur.

À lire aussi : Passer sa vie avec des enfants et des animaux, le quotidien rêvé de Marion

Une amie a proposé de s’évader pendant une semaine. Nous sommes parties « à l’arrache » comme on dit, avec des planches de surf (même si on ne sait pas surfer), un matelas dans ma voiture et hop ! Nous prenions le départ.

Je me suis retrouvée sans aucun confort, juste avec mon amie d’enfance et j’étais la plus heureuse du monde !

À la fin de la semaine, j’ai ramené mon amie, mais moi, je suis repartie aussitôt toute seule et dans les mêmes conditions.

J’ai passé les trois autres semaines de vacances ainsi et là, ça a été le déclic : j’avais besoin de revenir à l’essentiel, quitter mon confort et simplement profiter !

C’est décidé, je pars en voyage solo !

J’ai pris la décision que, dix mois plus tard, je partirais faire un tour d’Europe. Mes finances ne me permettaient pas de faire un tour du monde alors j’ai choisi de commencer plus petit.

À lire aussi : Comment voyager à moindre frais et en faire son mode de vie – un an après

Après en avoir discuté avec mon entourage, je constate que les avis étaient mitigés. Tantôt, on me dit : « tu es totalement folle, c’est du n’importe quoi, mais ça ne nous étonne pas de toi », et parfois : « tu as raison, profite ! C’est une expérience unique ! ».

Une fois passées les galères d’organisation, je fais une pause dans mon travail en me promettant de ne penser qu’à moi et de me retrouver avec moi-même.

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Côté itinéraire, j’avais d’abord fait une liste pays par pays et même ville par ville selon des images qui me plaisaient sur Instagram et aux avis sur Internet.

Me voilà donc partie pour l’Italie. Mais je suis déçue, à cause de mes d’attentes.

J’espérais voir des endroits magnifiques que j’avais aperçus sur les réseaux sociaux, mais une fois sur place, je me rendais compte que les photos exagéraient beaucoup, sûrement à cause des retouches. (Bon, l’Italie reste tout de même un lieu magnifique, je vous rassure.)

Je finis donc par laisser tomber l’itinéraire et j’improvise mes destinations selon mes envies au fur et à mesure.

Je suis partie de France pour aller en Italie (Savone, Ligurie, Vecchiano, Sant’Antonio, Latium, Reggio de Calabre, Miglianico, Basilicate, Bari) où j’ai pris le bateau pour aller en Grèce puis l’Albanie, Monténégro, la Bosnie-Herzegovine, la Croatie, la Slovénie, l’Autriche, la Suisse, l’Allemagne, la Pologne, la République Tchèque et le Luxembourg.

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À lire aussi : Mon Erasmus en Grèce, entre découvertes et liberté

Le quotidien à bord de la camionnette

Je ne gare ma camionnette pour la nuit à une seule condition: être proche de la mer avec vue sur la plage au réveil ou à défaut, sur un lac. Et à part deux ou trois nuits, je me suis toujours tenue à cette condition.

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Je me base sur les conseils de certaines applis sur smartphone pour trouver de jolis endroits praticables avec ma planche.

Et j’ai fait tout mon parcours en fonction de ce critère : faire du paddle partout où je m’arrête.

Lorsqu’on me demande quel était mon quotidien, je ne peux pas vraiment répondre. Aucune journée ne ressemblait à la précédente.

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En bref, je me réveille, j’ouvre les portes du Van, je gonfle le paddle, je fais un tour, je reviens avec une montagne de déchets retrouvés sur le chemin pour aller les jeter.

Ensuite, je prends ma douche. En Grèce, il y en avait sur les plages, sinon, c’était derrière le camion avec un jerrican d’eau et une douchette.

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Je prends mon petit-déjeuner ou le déjeuner, ça dépend. Puis l’après-midi, soit je visite des endroits, je me promene, je fais quelques courses ou je repars en paddle.

Puis le soir, je mange, je fais mon ménage avant de reprendre la route si besoin. Je préfère rouler de nuit, généralement.

Les obstacles à surmonter du voyage en solitaire

Une fois passée l’euphorie des vacances, de la chaleur, du soleil et du farniente, je me suis vite retrouvée face à la solitude.

Même s’il y avait des gens autour de moi, la barrière de la langue me bloquait au moment où auraient pu s’étaler de longues discussions.

Et bien oui ! Ce n’aurait pas été aussi drôle si j’avais été bilingue. Je ne pratique pas bien l’anglais et cela a d’ailleurs contribué à revenir avec de superbes anecdotes.

À lire aussi : Comment arrêter de complexer sur ton anglais

Parmi elles, il y en a une que j’affectionne tout particulièrement.

J’étais à la frontière de la Grèce et j’allais entrer en Albanie. Contrôle douanier. Je comprends que je dois me garer et ouvrir le camion.

Pendant qu’un douanier inspecte mon camion, la douanière me demande s’il y a de l’alcool, des drogues ou des médicaments. Je lui réponds que je ne fume pas, ne bois pas et ne prends pas de médicaments.

Elle me répond « oulssy girl ». Je la fais répéter plusieurs fois sans comprendre donc je lui réponds non à chaque fois. Elle insiste.

Je sors mon téléphone pour que mon traducteur me vienne en aide et pas de chance, en Albanie, mon forfait ne fonctionne pas. Je continue donc à lui dire non malgré son insistance.

Après un long soupir, elle laisse tomber et me laisse repartir.

Une fois de retour en zone européenne, je cherche sur internet et la correction orthographique me donne : HEALTHY GIRL ! La pauvre dame me félicitait juste d’être une femme en bonne santé.

Donc la barrière de la langue et mes choix de lieux (souvent non touristiques et perdus au fin fond des villages) ont fait que je me suis retrouvée seule avec mes pensées.

Le travail ne pouvait plus me faire penser à autre chose alors je n’ai pas eu d’autres choix que d’affronter mes démons et de régler ce qui me posait souci dans la vie.

Ce voyage n’a pas été un simple périple, il a été bien plus que cela. Il m’a permis de tirer un trait sur le passé et m’a fait réfléchir sur une nouvelle façon de vivre, plus minimaliste.

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Il a littéralement bouleversé ma vie et j’ai appris à me connaître. Ce voyage, je l’ai appelé ma résilience !

Un voyage déterminant pour ma vie

Au total, j’ai visité 13 pays au cours de ce voyage qui a littéralement changé ma vie et ce que je suis. Avant de voyager, j’étais une personne qui organisait tout. Je faisais des listes pour tout et je prévoyais tout.

Je me suis toujours privée pour économiser « au cas où ». Quelques jours avant mon départ, ma meilleure amie est décédée. C’est elle qui m’a toujours dit de profiter de la vie, d’arrêter de penser au pire et de vivre mes rêves !

À lire aussi : J’ai décidé de ne pas travailler – Témoignage

J’ai donc pris la route avec une seule idée en tête : vivre mes rêves, ma vie et PROFITER !

On me dit souvent que j’ai été très courageuse de partir seule. Cette phrase me fait toujours sourire car je ne trouve pas que c’est du courage. C’est simplement du plaisir.

Dans les préparatifs, je me demandais parfois quelle bêtise je faisais de lâcher mon travail. Aujourd’hui, je ne regrette pas une seule seconde.

Je devais le faire. Je me disais que je travaillerais toute ma vie pour voyager une fois à la retraite. Mais qui me dit que je vivrais jusque là ?

Qui me dit que j’aurais la santé pour voyager arrivée à la retraite ? Et puis, ma retraite sera-t-elle suffisante pour me permettre de voyager ?

Alors j’ai décidé de voyager MAINTENANT. La prochaine étape ? Le tour du monde.

Suis les aventure de Lilly sur son compte Instagram et sa page Facebook.

À lire aussi : J’ai tout quitté pour faire le tour du monde — Témoignage

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On a hâte de vous lire !


Les Commentaires

7
Avatar de Lillyetcompagnie
16 octobre 2018 à 15h10
Lillyetcompagnie
Je redécouvre cet article pile au moment où on est en pleine plannification d'un tour d'Europe en van. ^^
Je lache mon boulot fin Décembre (mon chef n'est pas très d'accord et est un peu triste, mais moi je suis bien contente car je ne m'y sens pas bien). Mon homme lache dans la foulée aussi, et ensuite 3 mois en camion aménagé avant de revenir en France pour lancer sa carrière de photographe de mariage. On est en train de prospecter pour trouver notre futur van. J'ai hâte qu'on parte !

Je vends le mien si tu veux (bon j’avoue, c’est très très très dur mais bon, avec l’arrivee des deux petits bouts, je n’ai pas le choix )

Si tu es photographe, propose tes services au GoPro ou à d’autres entreprises, moi à l’époque, il y en avait pleins qui cherchaient des photographe pour prendre en photo les paysages

Ça peut aider financièrement ^^

Sur facebook, tu peux regarder les photos par pays dans les albums de ma page (@Lillyetcompagnie), ça peut t’aider en fonction de tes goûts car trois mois c’est très court

Pfiiiiou, ça y est, en lisant ton commentaire, j’ai déjà envie de repartir et rien qu’à penser que mon camion va bientôt partir, j’ai déjà les larmes aux yeux (rolala, j’suis vraiment une catastrophe !)
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