Article du 6 janvier 2017
Rappelez-vous, nous avions laissé Emeline, en fauteuil roulant, et Jérôme à la veille de leur tour du monde, en août.
Six mois et dix escales plus tard, ils nous racontent ce périple, bien posés dans leur canapé, entourés de leurs deux chats, Microbe, la bavarde et Minette, la discrète.
Il peut s’en passer des choses en six mois. Pour certains, ce sont des choses anodines du genre payer sa taxe d’habitation ou faire tomber son trieur plein au beau milieu d’un amphithéâtre comble.
Pour d’autres ce sont des choses plus inhabituelles comme déambuler sur la muraille de Chine, voir des baleines à Tahiti ou relâcher des bébés tortues de mer à Bali.
Dans le cas de Jérôme et Emeline, mise à part l’addiction nouvelle et assumée du jeune homme pour les articles de madmoiZelle, les cinq derniers mois font plutôt partie de la seconde catégorie.
L’île de Pâques et la Muraille de Chine, rien que ça !
Disons les choses comme elles sont : prévoir un tour du monde n’a déjà rien de très ordinaire.
Ajoutez dans l’expérience un fauteuil roulant et cinq sacs de matériel médical et cela vous conduit à des situations hors du commun.
Emeline nous raconte :
« À l’aéroport de l’île de Pâques, il n’y avait aucun dispositif adapté aux fauteuils, aucune rampe d’accès aux avions. J’ai dû descendre sur l’élévateur des plateaux repas. C’est limite dangereux, ça fait tout juste la taille du fauteuil et il n’y a pas de barrière ».
Elle le raconte avec le sourire, pourtant. Peut-être parce que l’île de Pâques était son rêve le plus fou, son envie la plus marquée. Elle se souvient de ses impressions devant les moaï.
« On se sent tout petit, c’est fou, c’est vraiment très impressionnant ! »
Ses yeux s’ouvrent grand, comme si elle essayait, à nouveau, d’embrasser du regard la grandeur des statues millénaires.
Autre aventure : la muraille de Chine. Là non plus, pas de chemin accessible
.
Pour le coup, c’est Jérôme qui grimace à l’évocation de cette anecdote. Emeline explique :
« Il n’en pouvait plus. Il a dû pousser le fauteuil pendant que le guide le tirait avec une corde. C’était horrible, on avançait au ralenti ».
Au final, Pékin a été une agréable surprise pour la jeune fille. Elle qui avait exprimé, lors de notre première rencontre, une appréhension au sujet des regards et des jugements dont elle aurait pu faire l’objet, a été conquise.
Son mari explique :
« Tout le monde venait nous aider. Des personnes sont sorties du magasin dans lequel elles étaient, de l’autre côté de la rue pour venir nous donner un coup de main ».
Emeline acquiesce et avoue avoir été impressionnée par le comportement des pékinois :
« Même les personnes âgées voulaient nous aider ». Les gens sont super bien éduqués. Il n’y a pas un seul papier par terre, on t’aide, aucun chewing-gum sur les trottoirs, personne ne fume dans la rue… »
Frayeurs, maladies et anniversaires
Il y a aussi de moins bons souvenirs, des coups durs, des petites frayeurs.
Elle évoque la fraîcheur en Australie où elle a dû s’emmitoufler dans une couverture de survie pour dormir, la saleté à Bali et les turbulences en avion.
Entre le Brésil et le Chili, il y a beaucoup de perturbations à cause des montagnes , explique Jérôme. « Je me suis fait broyer la main ! ».
Leur plus grosse déception, ils l’ont connue au Chili : « C’est peut-être parce qu’on venait de l’île de Pâques qui a été un véritable coup de cœur mais j’ai pas du tout aimé… » raconte Emeline.
Pudiquement, elle rajoute qu’elle est tombée malade, ce qui n’a pas aidé à sa bonne perception du pays. Manque de bol, c’est là-bas qu’elle a fêté deux anniversaires : le sien et celui de leur mariage.
Malgré cela, ce tour du monde reste une expérience positive même si elle ne se sent pas prête à repartir de sitôt.
Elle dit que c’est parce que ça cause beaucoup de fatigue et que « ça fait du bien de rentrer chez soi »… Mais moi, je sais qu’en réalité c’est parce qu’elle ne veut pas quitter ses chats !
Un fauteuil pour deux, c’est pas fini !
L’aventure de Jérôme et Emeline ne s’arrête pas ici ! Ils ont toujours des voyages dans la tête et cette fois-ci, ils ne comptent pas partir que tous les deux.
Emeline a profité de son coup de mou au Chili pour mettre en place un nouveau projet. Jérôme et elle accompagnerons une personne malade et son accompagnateur pendant une semaine à New York.
Pour le moment, elle recueille de l’argent pour financer le voyage des deux gagnants•es à travers des ventes ou des dons, pour auto-financer l’aventure.
Rendez-vous sur leur page Facebook pour en savoir plus !
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