Je suis comme la plupart des gens de la Terre toute entière : je préfère les frites au Babybel ET les séries anglophones aux séries françaises. Du moins, d’un point de vue général.
Non mais c’est vrai : qui choisirait Julie Lescaut plutôt que Luther ? S.O.D.A plutôt que F.R.I.E.N.D.S ? Plus belle la vie plutôt que Breaking Bad ? Enfin attendez : je sais que certaines personnes choisiraient au moins une de ces trois séries françaises plutôt que l’autre, et je juge pas pour autant, mais c’est juste qu’on est beaucoup à avoir un avis différent. Maintenant qu’on est d’accord pour dire qu’on le sera jamais tous, d’accord, faisons-nous des bisous, des high five, des high boobs et des low butts de solidarité.
Depuis les programmes télé sur des lycéens un peu neuneu en pension, du chemin a été fait : depuis on a eu Bref., on a eu Hero Corp ou encore Le Visiteur du Futur. Et même dans le passé, on trouve des trucs bons, y a pas à dire. Par chauvinisme (non, attendez… Non. Définitivement, non) ou par pure envie égoïste de partager mes goûts personnels, j’ai eu envie de parler de trois de mes séries françaises préférées.
Lazy Company, de Samuel Bodin et Alexandre Philip
J’ai toujours eu une affection toute particulière pour les histoires de losers à la télévision et au cinéma. Peut-être parce que je l’ai moi-même été très fort, si fort que les draps s’en souviennent.
Et puis, quand on y réfléchit bien, que serait le monde fictif sans la lose ? Une compétition constante où les gens seraient cool et tranquilles, sûrs d’eux, sans faille. Me faites pas dire ce que j’ai pas dit : j’aime tout autant les personnages de gens sûrs d’eux que ceux de losers, c’est juste qu’ils me touchent de manière différente. Là où les premiers m’impressionnent et me motivent à faire de ma vie quelque chose de pas dégueu, les seconds décuplent mon empathie.
Et justement, des losers, y en a plein dans Lazy Company. J’irai même jusqu’à dire qu’il n’y a que ça. L’intrigue de cette série toute neuve est la suivante : en 1944, quatre soldats américains forment ensemble bon an mal an une unité de bras cassés. Ils sont lâches, ils sont stratégiquement nuls à pleurer, ils n’ont aucun sens de la solidarité, ils n’ont pas deux mains gauches, ils en ont dix… Autant dire que leur quotidien de sauveurs de la France est généreusement fourré à l’humour crétin. Plus proche de Parker Lewis que de Band of Brothers, Lazy Company
m’a plus fait rire que dix gifs de chutes d’enfants réunis.
Et surtout, Lazy Company, c’est un running gag parfait. Un running gag à crever de rire que je te laisse découvrir par toi-même parce que vraiment, ce serait dégueulasse de spoiler en te disant « Tu vois ce truc ? Ça arrivera plein de fois. J’aurais pu fermer ma gueule mais j’aime bien gâcher le plaisir des gens, et aussi tuer des chatons ». Et tu vois, il se trouve que j’aime pas gâcher le plaisir des gens, ni tuer des chatons, alors je vais rien dire et plutôt te laisser découvrir ça par toi-même.
Avec Alban Lenoir, Thomas VDB ou encore Alexandre Philip.
Engrenages, de Guy-Patrick Sainderichin et Alexandra Clert
J’ai découvert Engrenages sur le tard, alors que trois saisons avaient déjà été diffusées et que la quatrième était en cours à la télé. J’ai donc vécu quelques semaines de bonheur intense et sans frustration à tout m’enfiler jusqu’à plus soif.
https://www.youtube.com/watch?v=qgcaeGDolgw
Je vois plusieurs bonnes raisons de regarder Engrenages, à commencer par le traitement non-manichéen des personnages, qui ne sont jamais complètement gentils ou complètement méchants, psychopathes mis à part si tant est qu’il y en ait (t’as vu comment je prends des précautions à pas spoiler ? Genre je brouille les pistes façon cheap et tout). Ou bien le réalisme – surtout dans la première saison – des différents organes de la justice française.
Et puis la vraie bonne raison, selon moi, c’est la capitaine Laure Berthaud, une femme aux méthodes pas toujours hyper réglo mais tellement efficace. Une vraie zouz badass qui déglingue, à la fois hyper attachante et tête à claques, qui gère son équipe avec une poigne de dingue et inspire un profond respect même de derrière son écran.
C’est simple : Laure Berthaud, quand elle gueule sur ses subalternes, t’as un peu l’impression qu’elle gueule sur toi aussi et tu fais pas la maligne parce que t’as envie qu’elle t’aime. Elle est pas comme les mecs soi-disant « surdoués » sur qui le dénouement d’une enquête tombe comme par magie : tu la vois galérer, tu la vois s’acharner, et t’as envie de lui faire un câlin d’encouragement chaque fois qu’elle semble en ressentir le besoin. Laure, ce serait mon modèle si j’avais choisi d’être dans la police.
Bon, vu que je suis rédactrice Web sans personne sous ma responsabilité, j’ai pas autant besoin de gueuler qu’elle, mais si j’avais dû le faire j’aurais su vers qui me tourner pour prendre des leçons.
H, d’Abd-el-Kader Aoun, Xavier Matthieu et Éric Belone
Clôturons ce classement subjectif avec du « C’est vieux mais c’est lolilol ». Clôturons ce classement avec H, la série la plus représentative à mon sens du groupe de mots « trucs dont je me lasserai jamais ».
H était diffusée en clair sur Canal + quand j’étais petite : lorsque la série a commencé, j’avais neuf ans et je comprenais pas toutes les blagues, mais j’aimais bien quand même, et puis à l’époque j’étais amoureuse d’Eric Judor alors je tenais le coup quoi qu’il arrive.
Ce n’est que plus tard, quand je me suis remise à la regarder dans un élan de nostalgie que j’ai découvert toute la beauté de cette sitcom qui relate le quotidien du personnel d’un hôpital de la banlieue parisienne. Dans son humour gras, et lourdingue, et de mauvais goût, H est finalement très subtile. (Non. Non en fait, non, vraiment pas, mais c’est pour ça que je l’apprécie autant avec le recul).
https://www.youtube.com/watch?v=bgjhdrkvSZQ
Oui : il y a des rires enregistrés. Oui : ça a un peu mal vieilli. Mais comment s’attrister d’un programme qui nous a fait découvrir Eric, Ramzy et Jamel ? Comment ne pas avoir envie de parler comme ce dernier, ne serait-ce que pendant dix minutes, après avoir regardé plus de cinq épisodes d’affilée ? Je ne sais. Je ne sais mais moi en tout cas, je sais pas faire autrement.
Et toi, c’est quoi, tes séries françaises préférées ?
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Les Commentaires
Je ne savais pas du tout, merci pour l'info