J’ai toujours admiré les filles qui quittaient en disant « j’te quitte » et le mec disait « oh non, mais pourquoi ? » La fille avançait simplement « c’est ainsi », et c’est tout. De toute ma carrière, que j’aie été quittante ou quittée, ça s’est toujours fait force de menace de suicide, de grosses larmes et éventuellement d’arrachage de manche.
#1 La rupture en traître
Ca faisait au moins trois jours qu’on vivait notre amour avec Serge David, que j’avais eu un mal de chien à conquérir (je te raconterai). Je pensais qu’on allait se marier, ou au moins aller au 14 juillet ensemble, j’étais genre comblée. Il me restait juste à comprendre les us et coutumes de sa famille, parce qu’entre sa mère qui passait sa vie chez le coiffeur, son beau-père qui ressemblait à un leader de secte et lui qui n’avait le droit de se doucher qu’à la cave, je me posais quelques questions.
Et puis un après-midi, alors qu’on écoutait du rap dans sa chambre, il part chercher du rhum à la cave et reçoit sur son portable un message. Que je lis, évidemment. C’était ma meilleure amie, qui disait : « il faut que tu lui dises ».
Et donc ce qu’il fallait qu’il me dise, c’est qu’il était amoureux d’elle et pas de moi. Tu vas me dire que c’est dégueulasse de la part de ma cop’s, puisque 24 heures plus tard ils sortaient ensemble, je te réponds oui, ça l’est mais, pour mes copines à l’époque, c’était déjà la crise si tu vois ce que je veux dire…
#2 La rupture qui fait un peu de peine
Y’a des gens comme ça les pauvres, ils sont pas méchants, mais le sort s’abat sur eux, qu’est-ce que tu veux c’est Mektoub c’est comme ça. Ce deuxième protagoniste, je suis sortie avec lui parce qu’il voulait sortir avec moi, et bon je te passe les détails mais je pouvais pas me permettre de refuser parce que c’était pas tous les jours que ça arrivait.
Super j’ai un mec, sauf que voilà il sait pas danser, il sait pas rapper, et il m’envoie des textos du genre « SALUT BB G PAS PU TAPLER PARCE KON A BRULER 2/3 VOITURES AVEC ANTHO ET MOHAND CE SOIR. BZZ JE T4M ».
Très vite j’ai donc eu envie de remplacer son nom dans mon répertoire par Averell*, mais plus efficace que cette solution, je me suis mise à chercher un autre mec. Captivée par cette quête j’en ai complètement oublié de rompre, jusqu’au jour où…
Un jour de juin, je me trouvais avec ma nouvelle conquête à qui je servais un verre de lait, quand je reçois un coup de fil d’Averell, qui me dit « je suis pas loin de chez toi, je passe avec ma soeur ». Ce qu’on pourrait traduire par : « j’ai échafaudé un plan en pensant que tu n’oserais pas me mettre dehors si je venais avec un membre de ma famille, bien que je sois conscient que les choses ne vont plus très bien entre nous ».
Et quand il est arrivé, le pauvre garçon plein de bonnes intentions a regardé le verre de lait, puis le gazier qui m’accompagnait, puis sa soeur et enfin moi. Il a voulu me parler :
– C’est qui ce type ?
– Un type
– Mais chez toi ?
– Bah oui on n’est pas à la gare là.
– Ok, tu sors avec lui ?
– Non pas encore.
– …
Et il est parti. En fait, il a rompu tout seul. Ca compte aussi ?…
*Averell c’est le frère teubê des Dalton.
#3 Rupture « revers de médaille »
Je sais plus l’expression exacte, mais c’est du genre « tel est pris qui croyait arnaquer son prochain ». Eh ben tu te rappelles le verre de lait, qui avait l’air si anodin dans la rupture #2 : il s’est avéré être une SOURCE INTARISSABLE de ruptures, grâce à qui je pourrais faire un TOP 1000.
Parmi mes « préférées » (guillemets équivalent à un rire jaune), il y a la fois où il a avalé sa puce de téléphone portable pour me signifier physiquement qu’il ne voulait plus avoir de contact avec moi. Ce qui est complètement stupide, puisque deux semaines plus tard il me rappelait depuis une cabine, mais je garde à vie dans ma tête cette image. D’abord j’ai cru qu’il allait engloutir tout le portable, et je lui ai dit « Nooon, arrête, tu vas jamais le digérer » (guillemets tragiques), et puis je l’ai vu mastiquer, mastiquer lentement pour être sûr qu’il ne reste rien.
Avec le recul je trouve ça très classe, très « Minority Report » (guillemets ironiques), mais sur le coup je peux te dire que je pensais avoir tout vu. C’était sans compter l’imagination hollywoodienne de cette personne, qui a été jusqu’à se marier pour se persuader qu’il fallait en finir avec notre relation. Voilà comment je l’ai appris, et qui fait l’objet de notre rupture # 4 :
# 4 Rupture genre « ultime »
– tu-ti-tu-tu-tu-tî-tu (numéro de son travail)
– debeul debeul (ça sonne)
– Bonjour Sabrina à votre service
– Salut Sabrina, c’est So ! Tu pourrais me passer xxx ?
– … Ben non
– Ah ? Pourquoi il est pas là aujourd’hui ?
– … Ben non
– Quoi c’est grave ?
– … Il a pris sa journée, il se marie
Ma réaction ne pouvant pas être traduite avec des mots, je te propose de regarder à la place la vidéo qui suit, de 0’47 jusqu’à 1’14 :
http://www.youtube.com/watch?v=P8u-nbRNIfQ
Et c’est marrant parce que depuis, on ne m’a plus vraiment quittée. Je suis un peu comme ces gens dont le vaccin anti-tétanos a rendu tellement mal en point qu’après ils ne sont plus JAMAIS malades de leur vie entière.
Et pour finir mon top 5, je mettrais en #5 la fois où j’ai RENVOYE un bouquet d’environ 56 000 roses à son destinaire, par Colissimo. L’histoire se déroule en deux temps :
# 5 : la rupture où je suis une bitch, mais j’ai mes raisons
Première partie :
Dingueuh dong (tiens on sonne à la porte ?)
– Le type d’Interflora : B’jour une livraison
– Ok je vois, mais c’est de qui ?
– Je sais pas je suis pas héraut, juste livreur
– (je lis) oh putaaaaain
– Ah c’était pas celui que vous attendiez… hin hin
Deuxième partie :
A la Poste : Bonjour je voudrais renvoyer ça s’il vous plaît.
La dame derrière le guichet regarde le bouquet, me regarde moi, et SANS PARLER, elle dit ça :
« espèce de jeune pute,
Moi j’ai 30 ans. Je suis prête à sortir avec n’importe qui. Un inspecteur des impôts, un bouffeur d’ail, un mec qui ne mange que des patates rôties et des omelettes, un gars qui sent les granules qu’on donne aux vaches, un gars qui aurait déjà des poils dans les oreilles, n’importe qui. ET TOI, jeune pute, tu renvoies un bouquet de 56 000 roses ? »
Peut-être que ça n’aurait rien changé à la colère de cette dame, mais à toi je peux te le dire : les roses je les ai rendues parce que le gars qui me les avait envoyées, il aimait surtout le titre de séjour qu’il voyait en moi. Ca peut passer pour une beauté intérieure, mais j’sais pas, mon instinct m’a dicté de ne pas donner suite.
And now ladies, c’est à vous ! Top 5 de vos ruptures les plus chelous… Action !
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