Parfois, en inspirant par le nez, on reconnaît une odeur qui nous rappelle un bon souvenir, comme le parfum d’une institutrice de maternelle qu’on aimait bien. On se souvient une odeur qui nous met l’eau à la bouche, comme un savoureux plat qu’on aimerait bien manger. Dans ces moments-là, franchement, j’suis trop contente d’avoir un bon odorat.
Mais y a des moments où j’ai envie de me mettre des tampons menstruels dans chacune de mes narines pour ne plus jamais sentir quelques effluves fortement désagréables. Bien sûr, il y a les traditionnels gaz qui sortent du corps humain, les tupperwares de restes oubliés dans le fond du frigo et autres aliments en décomposition. Mais pas que.
Croûtes de pied et nombril mal lavé, voici mon top 4, totalement subjectif, des pires odeurs du monde sur un panel de une personne. (Cette personne, c’est moi. C’est dire l’objectivité totale du truc, t’as vu.)
Les gymnases
Peu d’odeurs peuvent se targuer d’être angoissantes, sauf peut-être l’odeur du feu ou du gaz, celle de la cigarette pour celui ou celle qui vient d’arrêter de fumer ou de la pollution pour l’asthmatique.
Moi, ma cryptonite, en terme d’odeur angoissante, c’est le gymnase. Celui dans lequel je passais bien trop de temps malgré moi, jusqu’à ce que le sport, et surtout les sports prévus au programme, ne soient plus obligatoires.
Les gymnases, ceux qu’on a dû cotoyer pendant notre scolarité, sentent un mélange de revêtement de sol désagréable et de pied, ainsi qu’une sueur qui pique légèrement le nez. Une sueur très légère mais produite par plusieurs centaines (milliers) de personnes au fil des heures.
Au-delà de l’odeur désagréable, le relent de gymnase me faisait une promesse monstrueuse : celle d’avoir l’air con. Ça me rappelle toutes les fois où j’avais éducation physique et sportive à l’école primaire, au collège et au lycée, alors que je ne savais ni faire les roulades, ni les roues, ni le poirier, que j’ai le vertige, que je suis nulle en tennis de table, que je tape toujours sur le mauvais côté du volant au badminton, que je ne sais pas courir à reculons et donc, taper dans une balle au volley… J’étais nulle dans tous les sports de salle, tous, ceux en solitaire comme ceux en équipe.
L’odeur du gymnase est donc pour moi celle de l’humiliation.
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La piscine
Les piscines, c’est simple, tu peux pas les rater. À moins de vingt mètres de la porte, l’odeur de chlore est tellement forte que tu peux aller piquer une petite tête les yeux fermés sans perdre ton chemin. Attention en revanche à ne pas fermer les yeux trop tôt, histoire d’être sûre que tu vas bien te jeter dans une piscine et pas dans un bassin d’acide. J’veux dire ; ce serait un coup à se pourrir un mercredi après-midi, cette histoire.
Le mélange d’odeur de chlore pour nettoyer l’eau de la piscine, de détergent pour nettoyer le sol, les murs, les douches, les produits qu’on trouvait dans le pédiluve… C’est hyper fort.
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Et le pire, c’est que ça suffit pas ! Ça suffit en tout cas pas pour les gens comme moi qui ont passé une grosse partie de leur vie allongé-e sur le ventre à se faire soigner les verrues à l’azote par un dermatologue. Une fois, je me souviens, en tout, j’en avais 18. 18, bordel ! J’ai eu plus de verrues dans ma vie à cause du pédiluve que de poils pubiens, limite. En gros, on te fait renifler des produits qui te font friser les poils de nez, tout ça pour que dalle.
Sérieusement, je voyais tellement souvent le mien, de dermatologue, que j’ai failli aller lui présenter la première personne avec qui j’ai eu une relation sérieuse, par réflexe, comme s’il faisait partie de la famille.
Le vieux siège dans les transports en commun
Bien sûr, l’odeur d’urine, fraîche ou pas, dans les couloirs du métro, prend au nez et à la gorge, mais ce n’est selon moi pas la plus désagréable effluve que les transports en commun peuvent nous proposer.
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La pire, selon moi, c’est celle des sièges. Sérieusement, t’as déjà reniflé les sièges, du bus, du tramway ou du métro ? Les sièges en espèce de moquette toute craquée, plus vieux que toi, plus vieux que ta mère, plus vieux que toi et ta mère réunies. Moi, oui. Je les ai déjà sentis. Pas par fétichisme ou quoi : c’est juste que j’ai voulu ramasser un truc que j’avais fait tomber par terre et que mon nez s’est approché trop près de l’objet du délit.
Ces sièges sur lesquels je n’ose m’asseoir quand je porte une jupe sans collants, parce que j’ai l’impression de sentir les germes remonter le long de mes jambes. Parce qu’on aura beau me dire que les germes n’ont pas d’odeurs, moi, je suis sûre que si. Je suis persuadée que cette odeur, c’est celle des vieux sièges sur lesquelles des gens posent leur séant, sur laquelle des enfants s’oublient, et ce à chaque minute de chaque heure de chaque jour depuis tellement longtemps.
Viens donc mon bus magique dont les sièges sentent la vieille tennis.
Ton appart un lendemain de soirée
Raison #1 pour laquelle tes potes ont peut-être arrêté de faire les soirées chez eux et que c’est toi qui a dû héberger tous leurs anniversaires, diplômes, guérison de rages de dents et départ en retraite de leurs grands-mères, j’ai nommé, l’odeur d’un appartement un lendemain de soirée.
Des soirées, j’en ai faites, j’en ai organisées suffisamment pour me souvenir avec précision que quelles que soient les saveurs de jus qu’on picole, quel que soit l’alcool ramené la veille ou le nombre de personnes invitées, le lendemain, ça sent toujours pareil. Ça renifle toujours un mélange de cigarettes, de sucre qui colle par terre, de transpiration et de l’espèce de gelée qu’on trouve dans les sachets de saucisses cocktails.
Même si t’as pas fait de saucisses cocktails.
Ça colle partout, c’est synonyme de longues heures de nettoyage et d’une douche qui ne sera jamais suffisamment longue pour te débarrasser, si ça se trouve, d’une sorte de mélange de nostalgie de l’effervescence de la préparation de la soirée, d’agacement à l’encontre de tes potes qui n’ont pas proposé de t’aider, de fatigue et de culpabilité des excès en tout genre que tu as pu faire.
J’ai dit « si ça se trouve », hein. J’ai pas dit que c’était obligé.
Et si c’est toi demain, ou après-demain, eh bien sache que je t’admire et que je te soutiens.
Vas-y, à ton tour de faire parler ton nez : balance les odeurs les plus nulles de la Terre selon tes fragiles narines !
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