Né dans le Bronx de parents juifs hongrois en 1925, l’enfance de Bernard Schwartz (vrai nom de Tony Curtis) est difficile et c’est peu dire. Il vit avec ses parents et ses deux frères dans l’arrière-boutique de leur père. Sa mère est très dure et les bat souvent, on diagnostiquera plus tard une schizophrénie dont un des frères est également atteint. L’autre frère meure heurté par un camion quand Tony a 13 ans. Il découvre le théâtre et le cinéma en centre de redressement. C’est avec une bourse de vétéran, après avoir servi à bord du sous-marin USS Proteus (AS-19) pendant la Seconde Guerre Mondiale, que Tony Curtis peut s’inscrire dans un cours d’art dramatique. Un agent d’Universal le remarque lors d’une pièce et lui fait signer un contrat de 7 ans ce qui l’amène à débarquer sur la côte Ouest en 1948, à 23 ans.
Il laisse tout de suite tomber son nom d’immigré pour un pseudonyme plus glamour et joue dans plusieurs séries B avant d’avoir un rôle au côté de James Stewart dans Winchester 73 (Anthony Mann, 1950). Son physique athlétique et son teint bronzé lui permettront de jouer des personnages orientaux ans Le voleur de Tanger (Rudolph Maté, 1950), Houdini le magicien (George Marshall, 1953) ou encore Le fils Ali Baba (idem). C’est en 1956 que Carol Reed lui offre son premier grand rôle dans Le Trapèze avec Burt Lancaster avec qui il jouera également dans Le Grand chantage (Alexander Mackendrick, 1957), c’est après ce film qu’il est vraiment considéré comme une star du cinéma.
Il s’est marié avec Janet Leigh en 1951, et joue plusieurs films avec elle : Les Vikings
(Richard Fleischer, 1958) avec Kirk Douglas, fresque historique au succès planétaire, et Vacances à Paris de Blake Edwards (1958) qui le confirme comme séducteur de comédies romantiques. C’est en effet une comédie qui lui donnera son rôle le plus mémorable en compagnie de Jack Lemmon et Marilyn Monroe : Certains l’aiment chaud de Billy Wilder (1959), consacrée meilleure comédie de tous les temps par l’American Film Institute. Par la suite Kirk Douglas crée spécialement un rôle pour lui dans Spartacus (Stanley Kubrick, 1960), celui du poète Antoninus, il joue également dans Deux têtes folles (Richard Quine, 1964) avec Audrey Hepburn et William Holden, ainsi que dans Le Dernier de la liste de John Houston (1963), un échec commercial cuisant. Dans la suite des années 60 il joue dans de bons divertissements mais plus dans des films aussi marquants. Il se tourne vers la télé, on se souvient surtout de la série britannique Amicalement Vôtre qu’il partage avec Roger Moore. A partir des années 80 il se retire du cinéma et de la télévision pour se dédier à la peinture qui devient son activité de prédilection.
On le sait, Tony Curtis était un homme à femmes. Après avoir divorcé de Janet Leigh en 1962, il se remariera 5 fois, la dernière fois en 1998 avec une femme de 42 ans sa cadette. Il a eu 6 enfants, la plus célèbre étant Jamie Lee Curtis. On sait moins qu’il a fondé en 1998 la Emanuel Foundation for Hungarian Culture, une fondation dédiée aux victimes Hongroises de l’Holocauste qui restaurent et préservent des synagogues et des cimetières juifs en Hongrie. Il a également lutté contre l’abattage des chevaux au côté de l’actrice Bo Derek.
A son plus grand regret et malgré plusieurs nominations, Tony Curtis n’aura jamais reçu d’Oscar ni de Golden Globes. Il a néanmoins son étoile sur le Walk of Fame, et a été fait Chevalier des Arts et des Lettres en 1995. Son œuvre n’en demeure pas moins mémorable pour autant, et c’est avec beaucoup de tristesse qu’on lui souhaite bon voyage.
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Les Commentaires
Et quel bel homme il était...