La magie vaudou et l’horreur de la violence se côtoient dans ce polar noir, où un détective au passé trouble doit retrouver un enfant disparu depuis 2 ans dans l’enfer d’Haïti.
J’ai ouvert ce Tonton Clarinette avec la seule ambition de passer un bon moment devant un p’tit polar. Je ne m’attendais pas un instant à être happée dès la première ligne, et à ne presque plus pouvoir lâcher ce livre avant d’en avoir tourner la dernière page. J’ai ris, j’ai eu les larmes aux yeux, j’ai réprimé des nausées pendant plus d’une scène, mais Tonton Clarinette est entré directement dans la liste de mes bouquins préférés.
Mais ça raconte quoi ?
1996. Max Mingus, ex flic, devenu détective, vient de passer 8 ans en prison pour homicide. Et autant dire que quand il retrouve la lumière du jour, la vie qu’il a devant lui s’annonce toute pourrie. Alors, après l’avoir envoyer paitre de nombreuses fois, il finit par accepter l’enquête qu’Allain Carver lui propose : retrouver son fils, disparu à Haïti il y a deux ans. Les Carver, riche famille d’immigrés anglais, font partie des plus grosses puissances de l’île, et nul doute que plus d’une personne voudrait leur nuire.
Oui mais voilà, même si l’affaire sent le roussi, que Max sait bien que retrouver un enfant après 2 ans tiendrait du miracle, et que ces prédécesseurs ne sont pas revenus indemnes de leur mission, une petite voix en lui le pousse à découvrir ce qui s’est vraiment passé.
Le voici, quittant le Miami qu’il vient à peine de retrouver, pour l’île d’Haïti, ses mystères, sa violence, sa souffrance, et sa magie…
Magie vaudou et hommes cruels
Tonton Clarinette nous plonge dans l’Haïti d’avant le tremblement de terre, qui nous oblige à voir ce qu’on ne pouvait que deviner à travers les images des JT ces derniers mois. Haïti n’a pas attendu d’être ravagée par une catastrophe naturelle meurtrière pour souffrir. Oubliée du reste du monde, qui se contentait de faire semblant de l’aider pour une question d’image, l’île semble être un immense bidonville où la violence est le seul moyen de survivre. C’est tout ce pays que l’on découvre à travers Tonton Clarinette, et bien au-delà de cette carapace de crasse, de pauvreté et de dureté, c’est aussi la richesse de la culture haïtienne, les espoirs de certains, et les souvenirs des autres que l’on découvre à travers ces pages.
Sur son chemin Max rencontrera de belles personnes comme des êtres abjectes, et il en verra bien plus qu’il ne le souhaitait. Et les vrais méchants ne sont pas toujours ceux qu’on imagine.
Viols collectifs, scènes de tortures, pédophilie… se mêlent à la magie noire, sans que jamais le fantastique n’allège ni n’excuse la violence de ce que les hommes sont capables de faire à leur semblable. Et Nick Stone ne nous épargne rien, et nous oblige à ouvrir les yeux sur ce qu’un être humain ferait pour un peu de pouvoir ou d’argent.
Cet excellent bouquin est à déconseiller aux âmes sensibles, mais pour celles qui ont le cœur bien accroché et qu’un petit voyage au pays du vaudou tente, je ne peux que vous dire foncez :)
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