Cet article et cette interview ont été réalisés dans le cadre d’un partenariat avec Sony. Conformément à notre manifeste, on y a raconté ce qu’on voulait.
La première fois que j’ai rencontré Tom Odell, il avait 23 ans, et il venait de sortir un premier album, qui l’a propulsé de chanteur de piano bar à star internationale du jour au lendemain.
Trois ans plus tard, il a parcouru du chemin (a-t-il trouvé la distance ?) depuis A Long Way Down (pun intended), et sa nouvelle vie semble inclure de bien « mauvaises fréquentations », littéralement Wrong Crowd. C’est pas vraiment qu’il s’est perdu en route, c’est qu’il se cherche encore.
Coucou la jeunesse ! 2013, haha !
Pendant 20 minutes, on a parlé de l’évolution de son personnage de scène, qui le fait passer du jeune homme un peu timide, à la rockstar qu’il incarne parfois, lorsqu’il vient chanter debout, face à la foule. C’est un kiff, ou une violence, quand on est un artiste aussi introverti ? Réponse dans notre entretien…
— Wrong Crowd, au fil de l’écoute —
Allez, on se met Wrong Crowd dans le casque, et je vous emmène à travers les pistes.
La musique de Tom Odell est plus forte qu’un opiacé. Lorsqu’il s’installe au piano, les premières notes caressent ta peau. Les accords qui suivent tranchent l’atmosphère, tes muscles, tes problèmes et bientôt tes nerfs comme si c’était du beurre. Tu sens tes épaules redescendre, et ton visage se détendre.
Tu croyais que le bonheur était insaisissable, je te dis qu’il tient en quelques accords de Magnetised. Sa version d’album est une sérieuse prétendante au titre de tube de l’été 2016. Sa version acoustique te transporte à quelques centimètres du sol. Tom Odell, dans une autre vie, était marionnettiste…
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Ça sent les regrets d’orgueil et les blessures vulnérables
Il glisse sur les accords avec une précision d’orfèvre, sa voix suit ses humeurs avec une audace de showman. Pourtant, il est tellement timide ! Mais sur scène, il se transcende. Et dans Wrong Crowd, il se métamorphose.
Ça sent l’alcool fort et la cigarette froide, les regrets d’orgueil et les blessures vulnérables, les disputes à la faveur de la distance, et les inspirations du lever du soleil qu’on n’aurait jamais dû voir : fallait dormir avant.
Wrong Crowd s’écrit avec les griffes, comme celles que Tom Odell semble avoir sorties depuis le jour où il était « le petit jeune repéré par Lily Allen ». Deux ans plus tard, il s’est fait un nom, et forgé une place.
Dans le trailer de Wrong Crowd, le « petit blond » est devenu un bad boy très rock’n roll, aux accents vintage. Question d’image ? Quand on ferme les yeux, la musique aussi a maturé un peu, mais elle garde toujours ses marqueurs sûrs, ceux qui m’ont fait craquer pour la poésie du jeune britannique il y a maintenant deux ans.
Hypnotisé, Magnetised
Il caresse le piano comme un animal sauvage, qu’il lui faut d’abord apprivoiser. Quelques notes subtiles, qui réconfortent l’âme. Et puis, ça y est. Il a oublié la foule et la critique, oublié qu’il était timide, oublié le fauve qui lui montrait les crocs. Ses doigts glissent sur le piano, qui transcende ses émotions en couleurs, en mélodies qui nous dépassent mais nous entraînent à chaque mesure.
Ferme un peu les yeux, tu verras mieux les tableaux. Tom Odell est un marionnettiste, sans la compassion de Gepetto : quand il t’a au bout du fil, il ne te lâche plus jusqu’à la fin du morceau.
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Concrete, mis à nu
Je lui ai dit, en interview, que son nouvel album me faisait penser à un océan. C’est peut-être ses Instagram depuis Venice Beach qui m’ont inspirés l’image, mais c’est bien sa musique qui m’a imprimé cette sensation.
J’aime ses chansons qui commencent à marée basse, avec quelques accords tranquilles, comme des pattes d’hirondelles sur un fil électrique. Un, deux, six, douze oiseaux se posent, et d’un coup s’envolent en même temps que le refrain. C’est exactement l’énergie de Concrete, qu’il chante debout lorsqu’il est sur scène, loin de son piano.
Ça commence par quelques notes, qu’on suit en claquant des doigts, et l’intensité monte crescendo, elle me porte et me redresse, jusqu’à éclater tout autour de moi. Au casque, c’est un délice, et face à la scène, c’est un régal.
La marée monte, la houle se déchaîne, elle vient se fracasser contre ma poitrine, et l’onde de choc résonne à mes tympans, au diapason des percussions.
Constellations, une perle au firmament
Soudain, la mer se retire, et l’artiste nous aspire à ses côtés. Il murmure des mots réconfortants, des confessions et des promesses enrobées de notes douces et tièdes. Je visualise des rubans argentés qui dansent à la surface de l’eau, et dans chaque note de piano, la lumière d’une étoile.
Et tout l’album de Tom Odell oscille entre ses atmosphères, du calme apaisant de ses ballades à la folie de Daddy, aux tempêtes qui se lèvent entre Concrete et Magnetised…
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En interview, il me disait que cet album était pour lui « plus mature », une recherche d’identité pour « devenir un homme », incapable de définir cet objectif, encore moins de savoir l’atteindre. En ce sens, Wrong Crowd est très réussi : je m’y perds et m’y retrouve, entre humeurs changeantes, foule et solitude, douceur et fracas.
Et toi, t’en penses quoi ? Viens en discuter dans les commentaires !
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