C’est l’histoire d’un mec riche qui tombe amoureux d’une fille pauvre. Oui on a vu ça des dizaines de milliers de fois, le plus souvent avec un pot de Cookie Dough, une copine, une multitude de vernis à ongles et une furieuse envie de crier très fort que Paul est un connard et que de toutes façons il ne nous méritait pas.
Je vous avouerai que je suis allée le voir parce que j’avais aperçu Benjamin Siksou se trémousser dans la bande annonce et que je me suis dit que c’était quelque chose à ne surtout pas rater. Parce que si j’étais convaincue par ses talents musicaux (mais si la Nouvelle Star, la seule année où ça a été à peu près intéressant !), je restais indécise quant à sa capacité à porter un film sur ses épaules, et carrément perplexe de le voir esquisser ces quelques pas de danse. Bah quoi, on peut pas tout avoir hein.
Du coup c’est pleine d’espoir, prête à me faire surprendre que je me suis affalée glamoureusement dans l’un des fauteuils rouge cerise de ma salle de ciné préférée. Et bien je me suis fait surprendre. C’était une petite surprise. Pas genre « Hey, Johnny Depp, que fais-tu sur mon perron ? ». Plutôt du style « Tiens, Paris Hilton a changé de mec ? » Alors oui, Benjamin Siksou reste un peu maladroit, mais sa prestation est largement compensée par celle de Leïla Bekhti, pétillante, sûre d’elle et toute pleine de vie. Et puis le film est une surprise en lui-même, c’est une comédie… musicale ! Quoi de mieux pour exprimer ses sentiments que de reprendre quelques classiques de la chanson française ? Bon, n’essayez pas en pleine rue, vous, vous aurez l’air con. Et puis entre nous c’est pas sûr que vous vous rappeliez des paroles du troisième couplet de « Pour un flirt ». Au début ça fait un peu bizarre, on se pose des questions, on s’inquiète, on se demande si tout va bien, si tout ça n’est pas que dans notre tête, mais finalement on s’y fait.
Qui a dit que Paris était gris ? © Mars Distribution
Forcément la fille pauvre est tombée amoureuse du mec riche, même s’il est riche et qu’il va se marier. Elle a d’autres problèmes en tête que ces noces de riches d’ailleurs, entre ses études de droit et ses potes sans-papier. Et puis elle doit trouver le temps aussi de gazouiller. Heureusement pour nous, Leïla Bekhti pousse mieux la chansonnette que son compère ne fait de pirouettes (notez la rime) et si les chansons, malgré la diversité des styles et des auteurs, sont un peu monotones, on apprécie les chorégraphies colorées sur les pavés gris de Paris.
Au final, Audrey Estrougo livre un film sans trop de prétention. Ce n’est pas LE chef d’œuvre de l’année, mais ça passe un moment, ça fait oublier Paul (qui, lui, ne sait pas chanter !). C’est fresh et bigarré avec en prime un second rôle pour Cécile Cassel, des petites apparitions de Chantal Lauby, un léger plaidoyer (un peu naïf) contre l’expulsion des sans-papier et des reprises de « sauver l’amour » et d’ « un autre monde » à faire pleurer tout Carnac. Sortie le 23 février.
Les Commentaires
D'un côté y'a les critiques assez (pour ne pas dire très) mauvaises que j'ai pu lire ici et là, de la part de la presse et du public, la peur d'être agacée par une démagogie un peu trop présente et le fait de dépenser mon argent pour ça.
Et de l'autre, y'a Leila Bekhti. Et surtout Benjamin Siksou, qui joue, qui chante et qui danse. Aimant beaucoup ce garçon j'ai suivi de près ce projet et j'aimerais quand même découvrir le résultat.