Je sais bien que nous sommes en pleine saison d’hibernation et que l’effort physique ultime est l’aller-retour entre le canapé et le frigo afin de taper dans la Ben&Jerry’s, mais là, tout de suite… j’ai envie de parler de sport ! Vous vous rappelez de Vos sports dont on ne parle jamais ? Eh bien le « mien » est non seulement boudé par les chaînes de télévision, mais également par les J.O. Scandale.
Ce sport, c’est le tissu aérien.
Lorsque je prononce ces deux mots, j’ai en général droit à cette réaction : « Hein ? Tu fais de la couture c’est ça ? ». Donc je vous arrête tout de suite : rien à voir ! Le tissu est une discipline du monde du cirque, plus particulièrement des agrès (a.k.a. la structure métallique fixée au sol et permettant de supporter le tissu). Un tissu est généralement assez élastique et confortable : ceux en lycra sont ceux que je préfère mais il existe autant de tissus que de matières différentes. La hauteur oscille généralement entre quatre et dix, voire quinze mètres, selon la structure disponible. Et je vous assure que vers les dix mètres, on commence à se rappeler que l’on est mortelle.
J’ai commencé le cirque toute jeune, en primaire, et j’ai touché à toutes les disciplines avant d’adopter les aériennes pour de bon. J’ai par conséquent fait du trapèze, de la corde et du cercle avant de les bouder un peu pour devenir une véritable accro du tissu. Je pense que le fait d’avoir été familiarisée avec toutes ces disciplines m’a permis d’être très à l’aise sur mon tissu, parce qu’elles sollicitaient les même compétences et que j’ai pu développé assez tôt les bases requises pour bien commencer.
De même, toutes les madZ souples et toniques qui pratiqueraient la pole-dance (spéciale dédicace à Jenyne Butterfly qui est aussi impressionnante sur sa barre que sur un tissu), la danse classique ou contemporaine, la gymnastique rythmique ou encore la natation synchronisée ont la forme physique et les bases idéales pour débuter ce sport. De bons abdos, des bras musclés et des jambes toniques sont des atouts de taille afin de pratiquer dans l’aisance et la sécurité. Dans le cirque, on dit « Avoir de la force pour ne pas s’en servir
» : votre enveloppe musculaire vous permet de solliciter vos muscles sans le sentir, de ne pas forcer et ainsi de ne pas vous froisser ou claquer quelque chose. La souplesse c’est également l’assurance de ne pas se blesser dès que l’on tend trop vite/fort/loin la jambe (bon, de toute manière, sans échauffement, pas de sport, c’est la base !) mais cela permet aussi de rendre les figures beaucoup plus esthétiques. Qui plus est, certaines sont difficilement réalisables sans un minimum d’écart de jambes ou de souplesse de dos.
Cela dit, même les madZ molles de la cuisse et raides comme des piquets peuvent se mettre à ce sport. La masse musculaire se développe très rapidement pour peu que l’on suive correctement les échauffements (la plupart du temps collectifs et faits par des avancé-e-s ou des pros) et que l’on soit rigoureuse dans la pratique. Idem pour la souplesse même s’il faut être un peu plus patiente. D’ailleurs vous trouverez toujours quelqu’un pour vous aider et vous pousser à vous surpasser parce que le cirque c’est aussi ça : une ambiance très chaleureuse et simple où même le professionnalisme ne saurait ternir le côté bon enfant.
J’y ai baigné les ¾ de ma vie et je dois dire que j’ai rarement vu des gens plus curieux, motivés et enjoués. On oublie tous ses tracas et emmerdes une fois l’entrée du chapiteau franchie afin de dépasser ses limites, d’encourager ses potes ou de simplement s’asseoir et profiter du talent des autres. La jalousie et la compétition ne sont absolument pas de mise, même si elles ne sont évidemment pas totalement absentes (si la bêtise humaine épargnait un seul domaine, ça se saurait). Lorsque l’on fait du cirque on passe outre cette course à « Qui est la meilleure », on a plutôt envie d’échanger des figures ou astuces avec les autres, de s’inspirer de quelqu’un que l’on admire et d’écouter les conseils des ancien-ne-s que de se la jouer diva que rien n’atteint. C’est avant tout avec les autres que l’on progresse et je pense que cela s’applique à tous les sports.
Cependant, même s’il est avisé d’écouter et de s’inspirer des autres, conserver sa petite touche personnelle est important car le tissu est un sport artistique ! Les numéros (voire les entraînements), souvent accompagnés de musique, live ou non, sont des moments d’expression corporelle plus que de performance visuelle (et en plus nous sommes des poètes qui faisons de très belles rimes). On se laisse souvent emporter par la musique ; sur le moment, on ne pense pas au rendu esthétique de ce que l’on fait, on est juste en train de le vivre. Et l’entraînement préalable assure déjà la propreté des mouvements.
Je dirais que cette discipline se rapproche de très près à de la danse puisque l’on a vraiment l’impression de danser avec et dans le tissu. Une fois que l’on maîtrise un tantinet son agrès, on ne le perçoit plus comme quelque chose hors de notre corps que l’on doit apprivoiser mais comme quelque chose qui nous habille et nous protège. (Bon j’arrête de partir dans mes délires louches, promis…)
Je ne peux que vous encourager à vous intéresser de plus près au cirque, qui regorge d’artistes en tous genres venus exprimer leur passion pour l’expression corporelle, et particulièrement au tissu qui est une des disciplines les moins représentées et pourtant très poétique et originale. En plus ça fait de jolies fesses. En fait tous les gens qui font du cirque ont de jolies fesses (puisqu’ils sont tous très musclés) donc au pire, si ça vous déplaît lors d’une séance d’essai, vous pourrez toujours mater la rousse du fond ou le petit brun qui jongle. Enfin, moi j’dis ça… Un des autres avantages de ce sport est que le coût est assez bas. Le monde du cirque n’est généralement pas dirigé par le profit et la soif du fric donc on peut exercer sa passion à un prix raisonnable.
Bref, si vous vous sentez l’âme artiste, que vous aimez les ambiances détendues et loufoques et les jolies fesses, je ne peux que vous conseiller d’aller faire un tour sur le site de la FFEC (Fédération Française des Écoles du Cirque) afin de trouver une école de cirque près de chez vous !
Pour témoigner sur Madmoizelle, écrivez-nous à :
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On a hâte de vous lire !
Les Commentaires
Permettez-moi de me présenter;
J'ai compenser le tissu aérien à 25 ans sans êtres sportive au par-avant après 5 ans d'entrainement intensif ,je suis devenue professionnelle.
J'enseigne le tissu aérien ainsi quelques autres disciplines de cirque depuis 3 ans, je continue, en parallèle, ma carrière d’artiste dans l’évènementiel, dont les rendez-vous les plus significatifs mon fait passer parle Festival de San Remo, à Luxembourg pour les 100 ans de Siemens en présence du Prince Guillaume ou encore en présence de personnalités politiques belges lors de l’anniversaire des 10 ans de la Fondation Louvain (UCL).
La pédagogie du‘Cirque Volant’ mon école, est progressive et adaptée à l’âge et l’évolution de chaque élève. Pour l’aérien, on commence par réaliser des figures et des placements à partir du sol. On apprend à bien les réussir pour ensuite les réaliser plus haut. Il s’agit d’apprendre aux élèves à réaliser des figures sécurisées qui, même si elles sont ratées, ne les feront pas tomber. A un stade ultérieur et tenant compte du développement musculaire, on travaille le positionnement du corps dans une recherche esthétique et artistique. Le professeur veille à un positionnement respectueux du corps dans l’esprit du Pilates.
J'enseigne tant aux adultes, jeunes adolescents et enfants. Mes élevés on entre 5 ans 1/2 et 55 ans et je pence que certain ne sont pas encore près d’arrêter. Au quotidien, au-delà de la technique, j'aime découvrir sur le visage de mes élèves la joie de découvrir leurs propres capacités.
Si vous êtes intéressé par des cours sur Bruxelles contactez-moi via Facebook : à "Natacha Blandine" ou à "école du cirque volant"
à bientôt.
Natacha Blandine