Le tir à l’arc sur cibles fait son apparition aux Jeux Olympiques en 1900, faisant de lui aussi un des sports les plus vieux des Jeux. A partir de 1920, il disparait complètement, sûrement à cause du très petit nombre de nations participantes. En 1931 est créée la Fédération Internationale de Tir à l’Arc qui se bat pour la mise en place de championnats internationaux et le retour du tir à l’arc aux JO. C’est chose faite en 1972.
Quatre compétitions sont disputées : hommes, femmes, par équipes hommes et par équipes femmes. Pour ces 4 catégories, la distance archer-cible est de 70m et le diamètre de la cible de 1,22m, elle possède 5 couleurs (blanc 1 & 2 points, noir 3 & 4 points, bleu 5 & 6 points, rouge 7 & 8 points et jaune 9 & 10 points). Les points sont simplement additionnés pour donner le score final de l’archer.
>> Concours individuels : 64 archers sont engagés. Après la phase de qualification, les phases finales, entamées aux 32èmes de finales, se déroulent en 4 volées (une volée est l’équivalent d’un set en tennis par exemple) de 3 flèches par compétiteur et ils ont 40 secondes de temps réglementaire pour tirer une flèche.
>> Concours par équipes : les nations qui ont 3 archer(ère)s engagé(e)s dans leurs concours individuels respectifs peuvent participer aux concours par équipes. Les matchs sont composés de 4 volées de 6 flèches (2 flèches par archer, donc).
Voici la vidéo d’un match complet (23 minutes) par équipes aux Championnats du monde 2010, Russie-Chine :
Qu’en disent les madmoiZelles qui pratiquent ?
Lucile, 17 ans, 4 ans de pratique, licenciée à l’Archerie des Goths ; Élodie, 25 ans
, 3 ans de pratique et Marianne, 20 ans, 10 ans de pratique, licenciée à l’Archer Cressois.
>> Quelles sont les qualités nécessaires à la pratique du tir à l’arc ?
– Marianne : « La patience et l’attention sont essentielles car le tir à l’arc est un sport très calme. L’endurance est aussi importante, en effet les compétitions durent souvent toute la journée ! »
– Lucile : « Il ne faut pas avoir peur de répéter le même mouvement des dizaines et des centaines de fois pour réussir à progresser. »
– Elodie : « Il faut aussi beaucoup savoir s’écouter, les sensations physiques étant extrêmement importantes contrairement à ce qu’on pourrait penser. Si on n’a pas de repères stables, quand on tire à 70 mètres en extérieur, c’est la cata ! »
>> Quelles sont les valeurs que vous a appris la pratique du tir à l’arc ?
– Elodie : « Tirer 300 flèches quand il fait une petite dizaine de degrés parce que c’est le début de la saison extérieure, ça endurcit. De manière générale ça m’a appris la débrouille : même si on a toute une équipe derrière soi, on est seul sur le pas de tir. A fortiori ça booste aussi la confiance en soi. »
– Marianne : « Le respect, autant des autres archers que des règles du tir à l’arc. On a une arme entre les mains, le respect des règles de sécurité est essentiel. »
– Lucile : « Je pense que c’est avant tout un sport qui enseigne le souci du détail : un léger déséquilibre, une faute minime d’approximation des distances, et la flèche est déviée de quelques centimètres, voire plus, ce qui est énorme sur la cible ! »
>> Le matériel nécessaire à la pratique du tir à l’arc (arc, flèches…) est-il un gros investissement budgétaire ?
– Elodie : « Quand on débute, le club prête (normalement, et en fonction de ses moyens) tout le matériel nécessaire. En tir à l’arc il n’y a pas que l’arc et les flèches, il y a aussi toutes les protections, le carquois, la mallette d’arc. Puis si on monte en niveau : une ou deux botte(s) de flèches pour les entraînements + une pour les compétitions, les instruments pour régler son arc, une paire de branches de rechange (quand on achète un arc, on achète séparément une poignée et des branches). »
– Lucile : « Un bon arc peut coûter quelques centaines d’euros, voire plus. »
– Marianne : « Les flèches, elles sont en carbone et coûtent entre 10 et 20€ l’unité. »
>> Le tir à l’arc est-il un sport majoritairement masculin ou contrairement à ce que l’on pense, les filles sont très présentes ?
– Lucile : « Il y a beaucoup plus de filles que l’on peut le croire ! Après, cela dépend peut-être des clubs, en tout cas dans le mien, je dirais qu’il y a autant de filles que de garçons. »
– Elodie : « Après c’est comme dans beaucoup de pratiques, sportives ou non, il y a toujours des nazes qui sortent des remarques machos ou qui se vantent car leurs arcs sont plus puissants… Néanmoins, ce n’est heureusement pas une majorité. »
>> Comment se déroule une compétition en général ? Quelle est l’ambiance qui y règne ?
– Lucile : « L’ambiance est très bonne, vraiment conviviale. Le tir à l’arc nécessite une concentration extrême, donc on se soutient tous les uns des autres pour essayer de décompresser un peu. »
– Marianne : « Les compétitions se déroulent sur une demi-journée ou sur une journée complète. Le concours se passe en 2 parties : les qualifications le matin avec 2 séries de 18 tirs. A chaque tir on tire 3 flèches. Suite à ces 2 séries, un classement est fait et des duels sont mis en place. Des éliminations se font au fur et à mesure jusqu’à ce qu’il y ait un vainqueur en fin d’après midi. Les clubs se retrouvent et se mélangent, on discute et on échange, on goûte et on tire ensemble. L’ambiance est détendue ! »
– Elodie : « J’ai surtout pris part à des compétitions inter-clubs, quelques régionales et un Championnat de France. Pour les premières, l’ambiance était vraiment bon enfant, même si parfois certains parents ou entraîneurs sont tellement pressés d’envoyer leurs « poulains » en filière de haut niveau qu’ils stressent tout le monde ! Pour le Championnat de France, il ne faut pas se leurrer, les enjeux n’étaient pas les mêmes et la plupart des gens étaient là uniquement pour gagner. »
>> Quel est le niveau global des archers français dans les compétitions mondiales ? Quelles seront les chances françaises lors des JO de Londres en été prochain ?
– Elodie : « Les Sud-Coréens sont les meilleurs et les moyens mis à leur disposition pour qu’ils s’entraînent sont assez fous quand on compare à la France. D’ailleurs, le staff de l’équipe de France fait régulièrement des aller-retours histoire de prendre quelques tuyaux sur place… On a même engagé un entraineur coréen pour l’équipe de France mais pour diverses raisons, il n’est pas resté très longtemps. Les italiens sont très bons aussi, dans un tout autre style (plus « relax » et moins bourrins sur les pas de tirs). Les chinois aussi sont très bons. Les français ne sont pas mauvais (les filles ont fini 3ème par équipe aux derniers JO) mais il faudra compter sur les nations citées précédemment et ça ne va pas être de la tarte… »
Infos et liens
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Les Commentaires
J'ai pratiqué cette discipline pendant 4 ans et arrêté pour diverses raisons, mais là ça me manque vraiment trop !
Alors du coup, c'est décidé, à la rentrée, je reprend une licence !!