madmoiZelle : Salut Tiffany ! Peux-tu me présenter ton parcours ?
Tiffany : Après un bac ES, j’ai choisi d’intégrer une école de communication pour travailler dans l’évènementiel. Je suis ravie de ce choix et pour le moment, tout se passe bien.
Organiser, chapeauter, planifier des évènements, c’est stressant mais c’est ce que j’ai toujours voulu faire.
Faire un stage au Festival de Cannes
madmoiZelle : Comment t’es tu retrouvé stagiaire du Festival de Cannes ?
Tiffany : Le bureau des stages de mon école propose chaque année aux étudiants de postuler pour l’évènement.
Je pensais n’avoir aucune chance, mais finalement, j’ai été prise. Je parle parfaitement anglais et j’avais déjà travaillé dans l’évènementiel, ça a indéniablement joué en ma faveur.
Un CV et une lettre de motivation plus tard, je me suis donc retrouvée en route vers Cannes sans même savoir ce qui m’attendait là-bas…
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« Je devais guider les réalisateurs, un peu du babysitting de luxe »
madmoiZelle : À Cannes, quelle était ta mission ?
Tiffany : Comme tous les stagiaires, je n’ai connu mon affectation qu’une fois sur place, le matin, au bureau des accréditations.
Je devais travailler avec le coordinateur général du 60ème anniversaire et plus précisément sur « Chacun son Cinéma ».
C’est un film qui regroupe des courts-métrages sur le thème de la salle de cinéma, faits par 35 réalisateurs, révéles et/ou consacrés au Festival de Cannes.
Autour de cet évènement, on a organisé toute une journée avec au programme, déjeuners, interviews, projections et soirées.
Ma mission était notamment de guider les réalisateurs. J’ai été rattachée à un certains nombre d’entre eux, je devais les prendre complètement en charge : aller les chercher à leur hôtel, leur commander une voiture, les placer…
C’est un peu du baby-sitting de luxe, on les prend par la main, on les guide, on les surveille…
Heureusement, la plupart sont vraiment adorables.
madmoiZelle : La plupart seulement ?
Tiffany : Oui, la plupart des réalisateurs avec qui j’ai eu a travailler (Ken Loach, Claude Lelouch, Atom Egoyan, Elia Suleiman, les frères Dardennes…) étaient vraiment gentils et accessibles. Ils sont très décontractés et prennent les choses avec recul.
La difficulté que j’ai eue était plutôt de les reconnaître. (Ndlr : elle m’avoue que pour ça, les concierges des palaces l’ont beaucoup aidée ! Bah, bravo !).
Les réalisateurs ne sont pas toujours bien connus du grand public, ils passent donc relativement inaperçus dans la rue.
J’ai vu Pedro Almodovar se balader sur la Croisette sans attirer aucun regard.
Des célébrités pas sympas au Festival de Cannes ?
madmoiZelle : Et pour ceux qui sont moins sympas, comment ça se passe ? On veut des noms !
Tiffany : Je n’ai eu de réel problème avec aucun d’entre eux, mais certains sont plus exigeants ou distants que les autres.
Takeshi Kitano (ndlr : acteur et réalisateur, à son actif, l’Eté de Kikujiro ou Battle Royale) a exigé une voiture pour parcourir 50 mètres et Wong Kar-Wai (ndlr : Monsieur In the Mood for Love) ne me parlait jamais directement.
Il passait par un de ses assistants pour me transmettre ses réponses, alors que nous parlons tous les deux anglais. C’est très spécial !
madmoiZelle : C’est le rêve de beaucoup de gens, les marches du Festival de Cannes. As-tu pu les monter ?
Tiffany : Oui, mais c’était pas tout à fait comme je me l’étais imaginé !
La montée de marches se fait en 3 temps : d’abord les accompagnants (épouses, amis, famille, invités), après les acteurs; actrices et grandes stars, puis enfin, les réalisateurs et réalisatrices.
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Je devais monter les marches après le premier cortège, pour orienter les gens dans la salle, mais au dernier moment, avec une amie, on a décidé de rester en bas pour voir défiler les stars — pas très pro, mais c’était peut-être l’unique fois dans ma vie où j’allais pouvoir vivre ça !
Le problème, c’est que lorsque je me suis décidée à monter, Ludivine Sagnier posait encore sur les marches et les photographes m’ont littéralement incendiée !
J’ai donc monté les marches, oui, mais au pas de course et au passage j’ai quand même entendu un « dégage connasse » pas des plus glamour.
Ah, ah ! Inoubliable !
Soirées, célébrités, Guillaume Canet !
madmoiZelle : Cannes, c’est aussi les soirées très privées. Tu as pu y entrer ?
Tiffany : On a organisé un dîner et une soirée après la projection, auxquels j’ai pu participer.
J’y ai vu beaucoup de gens connus et notamment Edouard Baer, qui est venu me parler. On a pas mal rigolé ensemble.
Grâce à lui, j’ai pu rencontrer Guillaume Canet, pour qui je nourris un amour sans faille depuis des années et sur le coup, j’ai bégayé tellement il était beau…
Après la soirée, avec des amies stagiaires, on a sauté dans une voiture officielle pour aller au Jimmy’z, LA boîte où tout le gratin allait, mais même avec nos badges de staff du Festival, on ne nous a pas laissées entrer.
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Se faire refouler d’une boîte, c’est déjà vexant, mais quand en plus c’est devant un parterre de photographes et de curieux, c’est la honte suprême !
madmoiZelle : De ce stage à Cannes, quel est ton souvenir le plus marquant ?
Tiffany : C’était il y a seulement quelques jours et c’est allé tellement vite que j’ai encore plein d’images en tête.
C’était comme un rêve, magique et absurde à la fois ! Je me revois courir en robe de soirée et talons hauts sur la Croisette pour récupérer les frères Coen sur le ponton du Majestic, écarter des hordes de photographes, me perdre dans les méandres du Palais, des hôtels de luxe…
Un stage au Festival de Cannes qui se finit bien
madmoiZele : Le milieu du cinéma est-il comme on l’imagine : un déluge de champagne et billets de banque, plein de gens intéressés ou méprisants (oui je sais, j’ai une bien piètre image du monde du Cinéma) ?
Tiffany : Oui et non. J’ai eu un peu de mal avec les attachées de presse mais en ce qui concerne les « stars », il y a de tout.
Ce sont des gens normaux, mais certains font de gros caprices et il faut savoir gérer ça.
On a eu quelques personnalités un peu trop emmechées ou pas très coopératives mais dans l’ensemble ça a été.
madmoiZelle : Que conseillerais-tu aux filles qui veulent faire de l’évènementiel ?
Tiffany : D’avoir des chaussures confortables d’abord !
Pour faire ce métier, il faut des nerfs solides pour gérer les imprévus, de l’organisation et un bon sens du contact.
Un évènement d’une telle ampleur se prépare longtemps à l’avance et l’improvisation n’est pas envisageable.
On est soumis à beaucoup de stress mais quand la journée (ou la nuit) se termine, on se couche lessivé mais heureux. J’adore ça !
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