Edit du 5 novembre 2013 : Amélie a interviewé Tom Hiddleston, alias Loki ! Pour le voir c’est par ici !
Article du 18 octobre 2013 : Quand Marvel annonce un nouveau film c’est un peu l’évènement. Des milliers de geeks et de fans de comics rentrent en ébullition. Pourtant, certains se méfient déjà : c’est vrai, les adaptations du genre n’ont pas toutes été de très bonne qualité…
C’est le cas de Thor. En 2011, Kenneth Branagh adaptait l’histoire du super-héros-dieu au marteau boomerang et ça foirait pas mal. Plutôt moyen, le blockbuster avait un aspect un peu trop lisse et formaté pour convaincre la totalité des spectateurs. Les personnages n’étaient pas complexes et l’intrigue était envoyée vite fait et pliée en deux temps trois mouvements.
C’est vrai qu’à part la popularité de Tom Hiddleston dans son rôle de Loki — qui est monté plus haut que les cieux, a envahi les Tumblr de toute la planète et fait mouiller bien des tangas — Thor est plus ou moins passé comme un suppositoire (rapide mais pas super agréable).
C’est donc avec un peu de méfiance que j’attendais cette suite. À moitié convaincue par des trailers qui annonçaient un film beaucoup plus badass, j’avais quand même une petite lueur d’espoir qui me susurrait que tout n’était pas perdu.
Pourtant, j’ai eu peur. Tout le long, l’épée de Damoclès du premier Thor oscillait clairement au-dessus de mon crâne. Et puis… miracle !
Le film a tout de même réussi à s’émanciper de son vilain grand frère : laisse-moi t’expliquer comment.
Un vrai scénario badass
Au départ j’ai eu un peu de mal à rentrer de nouveau dans l’univers des dieux nordiques. L’intrigue et le montage classique des trente premières minutes rappellent bien vite le mauvais souvenir du scénario ramollo de Thor, premier du nom. C’est peut-être dû à la présentation un peu kitsch, mais je n’ai pas été transportée lors de mes retrouvailles cinématographiques avec les habitants d’Asgard.
Pourtant, Le monde des ténèbres m’a rapidement fait changer d’avis. Bon, évidemment, niveau incohérences, il vaut mieux fermer gentiment les deux yeux et attendre que ça passe. Il a aussi fallu oublier le débat autour d’Idris Elba, acteur noir dans la mythologie nordique (qui avait fait grincer pas mal d’esprits conservateurs). Mais bon, on parle de dieux capables de se déplacer dans un arc-en-ciel géant, alors bon.
Si on omet donc une première partie un peu bancale, le scénario de Thor : Le monde des Ténèbres domine en tous points celui de son grand frère. En plus, on a droit à des combats dignes de ce nom et surtout à une histoire qui tient le spectateur en haleine et qui arrive à le chambouler un peu.
Surtout, le film prend son temps, là où son prédécesseur torchait la chose un peu rapidement. Ce sont de bonnes ficelles encore solides auxquelles Alan Taylor s’attache, ce qui n’est pas une si mauvaise idée que ça.
Cette fois-ci ce n’est pas uniquement la Terre qui est en danger mais l’univers tout entier – depuis Avengers, il est bon de voir les choses en beaucoup, beaucoup plus grand. Le chef d’un ancien clan d’elfes maléfiques se réveille et décide de plonger le monde entier dans les ténèbres via l’éther, un pouvoir innommable consumant celui qui le possède.
Les dieux d’Asgard devront donc se démener pour tacler cette race à nouveau tandis que nous, pauvres mortels, nous ne nous rendons compte de rien et avons toujours l’air aussi niais sur notre petite planète bleue.
Un méchant bien plus vénère
Certes, ce n’est pas dans ce nouveau Thor que tu trouveras un méchant digne des malfrats les plus vilains et complexes du cinéma. Malekith n’est pas l’être le plus fin et charismatique de la galaxie.
Cependant, le bestiaire est plus complet, les races et espèces plus variées, sans compter le réel effort accompli au niveau de l’armement et des transports. Bref, on sent qu’il y a eu une vraie recherche sur le plan de la création.
Là où le premier Thor se contentait de nous pondre une chaudière ambulante taille XXL, le deuxième volet est beaucoup plus surprenant. Et ça, ça fait du bien à mon coeur d’amoureuse des monstres.
Allez hop, à la casse.
Des personnages plus complexes
Ce qui m’a choquée dans le premier volet de Thor, c’est le manque cruel de profondeur des personnages. Honnêtement, certains rôles étaient, je pense, au niveau du Choc des Titans (et c’est un euphémisme de dire que ce long-métrage est une bouse atroce).
Chris Hemsworth est parfait en blondinet bodybuildé mais ce n’est pas un héros auquel on s’attache. Ses potes dieux sont drôles mais vite oubliés. La prestation de Natalie Portman est aussi fade qu’un bol de poireaux bouillis. Anthony Hopkins semble se demander ce qu’il fait au milieu de tout ce bordel. Et moi, j’hésite : rire ou pleurer ?
En fait, le seul personnage qui valait réellement le coup, le seul qui héritait d’un minimum de profondeur et de complexité, c’était Loki — ce n’est donc pas pour rien qu’il a hérité du syndrome scélérat-sex-symbol. Loki vole clairement la vedette à son grand frère, pourtant bien bâti et jouissant d’une belle cote de popularité.
Loki, élu psychopathe le plus sexy du monde par le grand Internet.
Après cette piètre prestation, sans doute due à un script faiblard, le réalisateur de Dark World a su apprendre des erreurs de son prédécesseur. Fort de son succès, Loki a laissé tomber le masque de l’homme dans l’ombre, timide et complexé, pour un nouveau personnage plus fort et beaucoup moins facile à cerner.
Je pense que tu seras heureuse d’apprendre que le film est pas mal centré sur Loki et qu’il est celui qui donne du piquant à ce long-métrage malgré tout très formaté.
Thor (Hemsworth) m’a semblé faire un boulot plus convaincant, lui aussi. Il n’a pas mis ses muscles au placard, mais a laissé sa fierté de côté et allumé son cerveau. Sa relation avec Jane (Portman), risible dans le premier volet, n’a pas tellement évolué, mais ce n’est pas vraiment le plus important.
Les proches de Thor sont toujours une (petite) plus-value plutôt sympathique. Elba fait son travail et Hopkins (Odin) plane un peu. Rien de nouveau à Asgard donc.
Les personnages de Darcy et Selvig sont pile dans la continuité du premier film. Il apportent un côté drôle et décalé à un récit qui a décidé de ne pas se prendre la tête.
Reste le cas de Natalie Portman, toujours dans le même registre mais aidée par un rôle un peu plus important qui cesse un peu de la faire passer pour une potiche. C’est marrant, je n’ai jamais vu une scientifique si intelligente et si bête à la fois. Le côté demoiselle en détresse, lui, est toujours bien là… Rome ne s’est pas faite en un jour, il parait.
Là par exemple, Jane Foster se demande si c’est de l’eau ou du Fanta qui coule du ciel.
Adieu les paillettes !
Outre l’aspect scénaristique, on a souvent reproché à Thor son univers trop plastique, trop kitsch. Personnellement, je l’ai trouvé très beau, je ne comprendrai jamais comment on peut reprocher à un monde imaginaire de l’être… trop !
Dans le cas de Thor 2, le nom du réalisateur, Alan Taylor, pourrait vite te mettre sur une piste. Asgard a un peu perdu son aspect scintillant pour gagner en réalisme. L’univers fantasy semble ancré dans une réalité lointaine, et un aspect moyenâgeux s’est emparé de la cité. Des gens s’entraînent à l’épée et se battent dans la forêt, on se met des claques…
Tu l’as deviné : en regardant Le monde des Ténèbres tu auras parfois l’impression que tu es tombé sur cette fameuse série heroic-fantasy… mais non, tu es bien au cinéma et pas devant Game of Thrones.
Pas étonnant qu’on retrouve des inspirations de la série d’HBO étant donné qu’Alan Taylor en a réalisé plusieurs épisodes avant de bifurquer vers Asgard !
Le comique, force de Marvel
Les films de Marvel ont souvent une caractéristique commune : ils font rire. C’est vrai, pourquoi détruire la moitié de l’humanité en versant quelques larmes alors qu’on peut le faire en lançant une bonne vanne ?
Le nouveau Thor semble avoir mis l’accent sur ce point, alors que le premier jetait vaguement quelques blagues bas du front. Certes, ce n’est pas très fin et c’est toujours un peu facile. Mais il ne faut pas oublier qu’en acceptant d’aller voir Thor, on se place en spectateur de blockbuster, c’est à dire un film pensé pour toucher le plus de monde possible.
Dans Dark World, tous les moyens semblent mis en oeuvre pour faire rire : le comique de situation, de geste, de répétition, les énormes clins d’oeil aux autres comics… C’est là que Selvig et Darcy font un bon boulot, et que Thor se détend un peu l’armure.
C’est aussi dans ce registre que le nouveau Loki excelle. Hiddleston est très bon en second degré, en ironie et en mauvaise foi. C’est marrant, je vois déjà dans ma boule de cristal que tu ne cesseras d’en redemander…
Thor : le monde des ténèbres, meilleur que son grand frère ?
Je suis tentée de te dire : oui, un million de fois.
Si ce nouveau Thor est loin d’être un chef-d’oeuvre de subtilité, il est également loin d’être un moment de torture. À la manière d’un bon blockbuster, Le monde des ténèbres divertit, fait rire et intéresse grâce à une recherche plus complète et un aspect visuel magnifique.
Je pense qu’Alan Taylor a clairement su ne pas réitérer les même erreurs que Kenneth Branagh.
Thor face à la critique.
Je suis un peu triste, car je sais que certain-e-s sauront reléguer ce nouveau Marvel au rang de nanar, dégoulinant de pensées chamallow, d’acteurs en carton et de pognon qui suinte.
C’est dommage car je pense qu’il faut toujours appréhender un film correctement (par exemple Pacific Rim, balourd, lourdingue et totalement assumé comme tel). Thor : Le monde des Ténèbres est un bon film ; c’est un bon moment de cinéma. Et surtout, les fans de comics dans la salle ont salué la prestation par des applaudissements – ce qui devrait mettre tout le monde d’accord.
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Les Commentaires
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S'te casting de foouuuuu !