« Attention, ces images peuvent choquer » est un avertissement que j’ai souvent lu, auquel j’ai rarement cru. Car ce sont rarement les images qui choquent, mais bien l’histoire qu’elles racontent, la vérité qu’elles révèlent, les émotions qu’elles font naître.
Mais en relayant ici le témoignage de Thierry Beccaro, filmé par les équipes de BRUT, je reprends à mon compte cet avertissement : ces images peuvent choquer, parce que ce témoignage est choquant.
Thierry Beccaro témoigne des violences subies dans son enfance
Thierry Beccaro
est un acteur et un animateur bien connu notamment par l’émission MOTUS, qu’il vient de quitter. Il est actuellement ambassadeur de l’UNICEF, l’ONG internationale de protection des droits des enfants, et cet engagement semble venir de très loin.
Lui-même semble revenir de très loin, comme je l’ai découvert en écoutant son témoignage, livré à la rédaction de BRUT.
Thierry Beccaro, marqué à vie par les violences qu’il a subies dans l’enfance
Visiblement très touché, Thierry Beccaro raconte l’alcoolisme de son père, ses accès de rage, les rouages de coups qu’il subissait, enfant. Des coups qui marquent mais pas là où ça se voit : « J’avais le dos marbré » explique-t-il. Alors ça ne se voit pas.
« Les enfants battus ne reviennent pas le lendemain avec un oeil au beurre noir », commente-t-il. Alors personne ne vient à leur secours.
Mais pourquoi n’a-t-il rien dit, appelé à l’aide, auprès d’autres adultes autour de lui ? L’animateur explique l’impuissance qu’il a ressentie dans ces situations, par cette évidence cruelle dans les circonstances qu’il décrit :
« Un enfant, ça protège ses parents, même s’il est battu »
Et Thierry Beccaro de citer un article paru sur Le Monde, le 26 avril dernier : En France, un enfant tué tous les cinq jours par ses parents ou des proches.
À lire sur Le Monde : la maltraitance infantile tue tous les 5 jours en France
Thierry Beccaro raconte sa reconstruction
Si le témoignage de Thierry Beccaro me touche autant, c’est aussi parce qu’il raconte une inspirante histoire de reconquête de soi.
L’animateur explique avoir été très profondément marqué par les violences qu’il a subies, et c’est compréhensible.
Il raconte le point de non-retour atteint ce jour où il a trouvé son père armé d’un fusil, en train de tenir sa mère en joue. Il avait 17 ans, c’est le titre qu’il a donné au livre dans lequel il relate son histoire : Je suis né à 17 ans.
Des années durant, Thierry Beccaro s’est démené avec de profondes angoisses : crises de tétanie, de spasmophilie, impossibilité de supporter certaines situations d’enfermement pourtant de la vie courante (en voiture, par exemple)… Le chemin de la reconstruction a été long.
Thierre Beccaro témoigne : parler pour s’en sortir, progressivement
C’est par la thérapie, par la parole, mais aussi par l’écoute de ses proches que l’animateur a finalement réussi à se défaire du « sac à dos » comme il l’appelle, qu’il portait sur ses épaules :
« On peut s’en sortir, à condition d’être courageux »
Il a fini par progressivement réussir à se confier, et petit pas par petit pas, réussir à participer à Fort Boyard, alors que l’idée lui paraissait impossible compte tenu de ses séquelles psychologiques.
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Thierry Beccaro, ambassadeur de l’UNICEF
L’animateur termine cette interview poignante en réaffirmant son engagement pour la protection des droits de l’enfant ; une mission qu’il porte avec le titre d’ambassadeur de l’UNICEF :
« Les enfants, il faut entendre leur voix, pas leurs cris. »
J’ose espérer qu’en utilisant la sienne, Thierry Beccaro permettra à d’autres de propager ce message, de mettre en lumière l’insupportable réalité de la maltraitance infantile.
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